« Les délires d'une sociopathe »
Depuis les expériences que lui a faites subir le docteur Jason Woodrue, la pauvre Pamela Isley n'est plus du tout la même, et notamment, s'est persuadée d'être l'incarnation de Mère-Nature sur Terre. Instable, la rousse aguicheuse peut murmurer des paroles caressantes juste avant de devenir une tornade volcanique violente frappant tout ce qui se trouve sur son chemin. Très sûre d'elle, son mépris pour le genre humain la conduit fréquemment à sous-estimer ses opposants, et à traiter tout individu comme le dernier des esclaves. Fermée d'esprit, convaincue d'avoir raison et écologiste radicale, ses prises de position n'admettent aucune contestation ni aucun commentaire ; sa bataille lui paraît être juste, et surtout, prioritaire sur n'importe quelle autre cause (surtout la sauvegarde de l'Humanité, qui lui semble être l'exemple typique de la cause perdue d'avance).

Autre trait apparu (ou peut-être simplement exacerbé depuis les expériences de Woodrue) : le besoin permanent et pathologique qu'a l'ancienne laborantine de séduire. Adorant être au centre de l'attention, incarner l'objet idéalisé des désirs secrets et demeurer l'inaccessible fantasme que l'on rêverait de pouvoir simplement toucher, Ivy ne se sent jamais plus vivante qu'avec un parterre de soupirants à ses pieds qu'elle se fera une joie d'ignorer superbement. Plus on lui cède, et plus valorisée elle se sentira ; toutefois, son mépris pour la race humaine persistant, la créature aux yeux d'émeraude se désintéressera d'autant d'un individu qu'il lui aura cédé rapidement. Exception aujourd'hui révolue : Batman, le chevalier noir de Gotham, qui ne plia jamais face aux assauts répétés de l'experte en toxines. D'abord fascinée et fortement attirée par cette mystérieuse figure insensible à ses papillonnements et à ses poses lascives, la protectrice des végétaux en vint à haïr celui qui personnifiant son plus grand échec. Batman disparu, Poison Ivy est de nouveau la femme à qui aucun homme ne résiste. Cruelle lorsqu'on l'énerve, son implacabilité la transforme alors en une machine froide, au visage angélique et n'éprouvant aucun regret à l'idée de faire disparaître des dizaines, des centaines ou des milliers de vies humaines (lesquelles ne représentent rien, au regard d'une seule plante).

Le rapport aux femmes qu'a l'Empoisonneuse est complexe. Instinctivement plus tolérante avec ces dernières, elle sait se montrer compatissante, compréhensive, voire protectrice et maternelle avec les plus jeunes (Harley étant la meilleure illustration des penchants bienveillants d'Ivy). Néanmoins, extrêmement jalouse, la tueuse aux baisers mortels ne tolère pas qu'une autre femme lui vole la vedette, nourrissant à l'encontre des sex-symboles féminins les plus médiatisées une amertume et une rancœur aigre la poussant à assassiner ses concurrentes (ce qui explique la franche antipathie existant entre elle et Catwoman, dont la liste des admirateurs égale celle de Pamela). Les inclinaisons maternelles de la biochimiste rousse se retrouvent également dans son rapport avec les plantes, qu'elle considère comme ses propres enfants (élément que les psychiatres attribuèrent à son infertilité causée par les injections de son ex-professeur).