Koriand’r est descendante de sang royal, issue de l’union des souverains tamaranien Myand’r et Lyand’r. Seconde née d’une fratrie de trois enfants, elle porte néanmoins le titre de princesse héritière après que sa sœur aînée Komand’r en est dépossédée. Affectée d'un grave handicap l’empêchant de voler, celle-ci ne peut aspirer à la succession et sa personnalité détestable joue d'autant plus en sa défaveur qu'elle est peu appréciée des tamariens.
Kory, elle, est aimée des siens, mais cela ne suffit pas pour faire face à la haine que lui voue sa sœur après avoir été écartée du trône, laquelle ne va pas en s’atténuant au fil du temps. Les tensions ne s’apaisent pas, bien au contraire elles s’attisent toujours davantage et finissent par atteindre un point de non-retour : lors d’un entraînement militaire sur Okaara et alors que la cadette est encore jeune, elle doit essuyer une tentative d’assassinat de la plus âgée que la jalousie a fini par étouffer. Fort heureusement, celle-ci se solde par un échec et Komand’r se voit chassée de Tamaran pour avoir attenté à la vie de sa sœur.

Qu’il est terrible de vivre au sein d’une famille que les rancœurs ont déchirée.

Cependant, Koriand’r ne s’attarde pas là-dessus. Le passé et le présent sont deux choses différentes : l’un est pour le souvenir, l’autre pour y vivre. Un fait malheureux comme celui-ci n’entachera pas son bonheur, plus sa vie.
Croit-elle.

C’est gravement sous-estimer la pourriture qui ronge le cœur de sa sœur.

Car là où réside la haine, naît la trahison. Le désir de vengeance de Komand’r et son insatiable soif de pouvoir la poussent à s’allier avec la Citadelle, ennemis de Tamaran. Ensemble, ils envahissent avec succès sa planète natale, défont le roi Myand’r et sa femme, et les privent de leur fille en en échange d’une paix toute relative ; Koriand’r devient l’esclave de celle qui reste de sa famille par les liens du sang.

Six ans.

Six années impitoyables durant lesquelles elle est plongée dans l’horreur des pires sévices corporels et psychologiques. Mais la briser ? Non ça jamais, c’est d’une véritable guerrière dont il s’agit, non une chienne sans volonté aucune. Alors Koriand’r n’abandonne pas et résiste, Koriand’r se rebelle. Koriand’r tue.
Et est condamnée à mort pour cela.

Qu’éprouve-t-on à tuer celle que jadis, l’on a peut-être aimé, lorsque la jalousie n’avait pas encore plantée ses graines noires au plus profond de l’âme ? Komand’r jubile-t-elle, assise sur ce trône qu’elle a arraché à ses propres parents ? Komand’r est-elle heureuse de cet acte infect qu’elle s’apprête à accomplir sans l’ombre d’un remord ?
Mais l’ironie grinçante du destin choisit ce moment précis pour se manifester : la victorieuse Citadelle se voit défaite face aux Psions.
L’une choit de son trône honteusement gagné pour rejoindre l’autre en esclavage.
Les deux deviennent cobayes entre les mains de scientifiques peu scrupuleux. On peut cependant retirer quelque chose de « positif » grâce à cette captivité et aux expériences cruelles menées sur les deux tamariennes : le développement d’une nouvelle capacité, extension de leur aptitude naturelle à absorber les ultraviolets. Dès lors qu’elle se sait désormais capable de les convertir en énergie pure et de s’en servir comme excellent moyen d’attaque, Koriand’r en profite aussitôt pour tenter de s’évader et libère également sa sœur dans l’ultime espoir que puisse encore persister quelque chose qui ne soit pas pourri entre elles deux...
Une erreur qui lui vaudra d’être capturée à nouveau, quoiqu’elle ne tardera pas à s’échapper encore et cette fois avec succès. Elle volera l’un des vaisseaux Psions et, devenue indésirable sur Tamaran, se dirigera vers la Terre.

C’est ici que tout commence.

La Terre, c’est un autre monde. Littéralement, oui, mais également dans tous les sens qu’inclut le terme. Là-bas, Koriand’r rencontre d’abord les Teen Titans et découvre l’amitié, ce sentiment si fort qu’elle n’avait que trop pu connu auparavant. A leurs côté elle devient justicière, bien qu’elle n’en perçoive pas pleinement la signification, et intègre leur équipe.
Elle découvre l’amitié, oui, mais pas seulement : c’est une famille qu’elle intègre et qui se forme autour d’elle. C’est un amour qui naît lentement à l’égard du Robin d’alors. Puissant, brûlant, plus tard destructeur, il est de ces choses merveilleuses qui ne peuvent que mal se terminer mais auxquelles l’on ne renoncerait pour rien au monde. Il est de ces choses pour lesquelles Koriand’r préférerait vivre dans le passé plutôt que dans un présent où elles ne sont plus.
Et pour cela, elle a choisi l’oubli. Un homme est des années passées en sa compagnie, tout cela devenu ombre, vague dépôt de cendres dans un coin de sa conscience. Parfois, elle réalise que quelque chose ne vas pas et une vague de mélancolie la submerge sans aucune raison. Mais comment pourrait-elle savoir à quoi, qui le devoir ? Elle ne se souvient plus.

De tout temps Koriand’r, désormais Starfire, s’est forgée une réputation de guerrière au sein des différentes équipes dont elle a fait partie. Sa puissance non négligeable et les atouts dont elle dispose grâce à l’éducation de qualité qu’elle a reçue en tant que princesse tamarienne, tout ceci en fait une alliée de taille, bien qu’il y ait eu à quelques reprises une crainte qu’elle devienne hors de contrôle. Dur de faire entendre à une combattante comme elle cette étrange notion de justice consistant à simplement enfermer les bad guys entre quatre murs jusqu’à leur prochaine évasion.
Désormais cavalière solitaire, elle a choisi de s’affranchir définitivement de toute notion d’équipe avec son départ des Outsiders. Néanmoins, sa route croise et rejoint pour un temps celle d’un Jason Todd bien plus mature que dans ses souvenirs. Forts d’un lien amical et affectif qui s’instaure très rapidement, ils forment un excellent duo l’espace de quelques missions. C’est pour l’aider, bien qu’il ne lui ait rien demandé de ce genre là, qu’elle décide de se rendre à Gotham malgré toute la répulsion que cette ville lui inspire. La perte d’un père, la perte d’un être aimé, elle sait la douleur que cela procure. Elle sait aussi que ce n’est pas quelque chose que l’on doit affronter seul.