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 Il est grand temps [Dick & Tim]

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  • Tim Drake
    Tim Drake
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Tim Drake
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MessageSujet: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyDim 5 Mai - 18:16

Dick Grayson & Tim Drake
Dick Grayson & Tim Drake, se retrouvent en Mai 2013, alors que l'horloge affiche 23 heures passées en cette nuit où la pluie tombe drue et l'orage fait rage pour discuter. Les personnages se retrouvent chez Dick, à Blüdhaven, Seaside Avenue et ils autorisent les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de tumblr. Bonne lecture ♥


Ma dernière véritable “sortie” pour les loisirs remonte à l'anniversaire de mon frère. Je l'avais emmené assister à une course de motos sur le circuit de la ville. Par chance, j'avais même pu organiser une rencontre avec le champion en titre, pour que Dick puisse courir contre lui à titre amical. Si l'anniversaire n'avait été qu'un alibi, à dire vrai, j'avais surtout envie d'une sortie “normale” entre frères avec interdiction de parler du boulot ou de Bruce... Juste l'illusion pour quelques heures d'être « normal ».

Depuis, je n'utilise que de faux prétextes, de faux alibis pour fuir le manoir et tout simplement la compagnie. Je ne mens pas ouvertement, mais je sais laisser croire que... Et cela à merveille. “Des copains vont camper”, “des copains sortent en ville”... Ce n'est pas faux, mais je ne les accompagne jamais. Plutôt que de les accompagner, à chaque sortie, c'est le même rituel. Je n'emporte aucun des “traceurs” que certains pensaient avoir dissimulés dans mes affaires, j'ai même désossé ma moto pour être sûr d'être “tranquille” et que rien n'y est été dissimulé. J'ai conscience que je ne devrai pas, mais j'étouffe. J'ai besoin de pouvoir me “lâcher” sans filet. J'ai trouvé refuge dans une vieille bâtisse abandonnée en sortie de la ville. Là-bas, je peux faire mes recherches pour retrouver Bruce sans me soucier d'être ou non découvert. Je peux laisser mes larmes me brûler en s'éprenant de liberté sans m'inquiéter de ce que l'on pourrait ou non penser. Je peux m'entraîner jusqu'à l'épuisement, jusqu'à m'effondrer, jusqu'à pouvoir décompter chaque muscle, chaque os, chaque cellule de mon corps. Parce que finalement, il n'y a que comme ça que je cesse de me torturer en questions, que j'arrive à lâcher prise et à me vider la tête. Écorché vif, avoir mal, me fait du bien. Me fait me sentir vivant... Même si ça ne dure jamais bien longtemps. Mais par-dessus tout, je n'ai plus à faire semblant, je n'ai plus à y jouer la comédie, je peux ne pas faire ce que je dois... Même si aujourd'hui, je ne suis plus certain de savoir ce que je dois ou non....

Cela fait depuis le mois de mars, Red Robin n'a plus remis le nez dehors, il a déserté les ombres de Gotham. La raison est simple, je sens venir le dérapage. J'ai d'ailleurs eu le nez fin puisque lors de ma dernière rencontrent avec Jason – cette fois tous deux sans costumes – j'ai perdu le contrôle et plutôt que de me contenter de me montrer dissuasif avec les petites frappes qui avaient voulu me soulager de quelques biens, j'avais littéralement passé à tabac l'un d'entre eux au point de m'en blesser les poings. Sans l'intervention de Jason, il y aurait eu un incident. Soit je les aurai fini, soit... Soit je les aurais laissé me planter. L'idée m'a en effet traversé l'esprit... Pour la première fois. Jamais encore je n'avais songé à en finir.

La vérité, c'est que trop de questions me hantent. Je suis vide. Je me sens vide. Je n'ai plus goût à rien et si je m'arrange pour maintenir très largement le niveau en cours, je commence à m'en désintéresser. Je ne suis plus certain d'être sur la bonne voie et que celle qui faille réellement emprunter ne soit pas celle qui se dessine sous les pas de Jason. Quelque part, je sais qu'il n'a pas tort. À quoi bon courir après les criminels, les remettre aux autorités puisqu'ils finiront par être remis dehors par quelques avocats ou juges véreux, lorsque des corrompus ne les feront pas évader avant même leur incarcération ou bien qu'ils s'échappent d'eux-mêmes de leur cellule. Je ne vois plus aussi nettement la différence entre ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Je ne crois plus. Le château de cartes ne demande plus qu'une brise pour s'effondrer. J'ai l'impression de n'être plus que colère et cette rage sourde peu à peu se retournent contre les « disparus ». Si ma présence avait fait taire la violence d'un autre, je n'ai personne pour faire silence de la mienne.

Depuis l’échec de ma tentative d'échange avec Cassandra, l'idée de quitter définitivement le manoir a même vu le jour en mon sein. Dans six mois viendra ma majorité. Le calcul n'a pas été bien long à faire. Je ne sais plus où se trouve ma place. Pathétique adolescent mal dans sa peau.

Si me retrouver seul et coupé « des autres » m'offre un moyen de m'évader, je ne m'en sens pas mieux pour autant. J'abhorre le mensonge et si les miens ne sont pas frontaux, ils n'en sont pas moins des impostures, ne serait-ce que par la comédie que je joue chaque jour, comme si un autre masque s'était greffé sur mon visage. Je me sens changer, devenir autre chose, quoi, je n'en sais rien, mais je ne suis pas certain de vouloir réellement le savoir. Néanmoins, je ne supporte plus ce sentiment de ne jamais être à la hauteur, de ne jamais suffire... Car telle est la manière dont je perçois leurs reproches et remontrances... Je les vis désormais comme des agressions. Je ne supporte plus d'entendre à demi-mot que tout ira bien, parce que c'est faux, jamais plus les choses n'iront. J'ai envie de faire ravaler cette phrase maudite : “c'est ce qu'il aurait voulu” à tous ceux qui la prononcent. Alors en lâche je fuis le moindre visage familier.

Plus d'envie, plus de plaisir, plus d’appétit, la lassitude, la douleur, la colère. Et ce foutu masque qui sourit en mimant les autres, incapable de savoir quelle réaction est appropriée, normale...

Ce soir ne déroge pas à la règle. Un nouveau prétexte, des camarades organisent pour le week-end prolongé, une viré dans le chalet des parents de l'un d'entre eux. La chose est vraie, mais l'invitation, je l'ai décliné. Elle est pourtant mon alibi lorsque je quitte le manoir. Trois jours presque de sursis. Dans mon refuge, j'ai installé des lanceurs de balle de Tennis, Golf et Baseball. Une simple reprogrammation en on fait de parfaits outils de travail. À peine arrivé, déjà je m'y mets. Me défouler est presque salutaire. J'ai parfaitement conscience que ça ne peut pas durer. Combien de fois suis-je passé devant l'appartement de Dick avant de me raviser et de partir ? Combien de fois suis-je allé jusqu'à la porte de son appartement sans oser y frapper, faisant demi-tour... Combien de fois ai-je voulu composer son numéro pour l’appeler et simplement l'entendre me mentir en disant que tout ira bien – ou juste entendre sa voix – sans jamais oser ? La peur de le faire fuir, qu'il parte de nouveau, qu'il commette une erreur parce que son esprit préoccupé à mon propos, qu'il se fasse tuer lui aussi par ma faute... Me paralyse. J'ai conscience de n'être pourtant plus capable d'aller de l'avant... Même la disparition de mes parents ne m'a pas à ce point ébranlé... Tout comme celle de cet ami perdu... Peut-être parce que Bruce était là. Ou peut-être ai-je tout simplement tout enfermé dans une boîte et qu'aujourd'hui celle-ci s'est ouverte pour tout m'envoyer au visage ?

Plusieurs heures se sont écoulées et je ne suis toujours pas parvenu à suffisamment me décharger... Ou plutôt, après avoir massacré l'un des lanceurs, je sens qu'il est temps pour moi d'aller courir avant de faire un véritable massacre. En sueur, essoufflé, je n'ai toujours pas « assez » mal, ça ne suffit pas. Dehors l'orage menace, déjà, il peine à retenir ses grondements. Qu'importe, j'ai besoin de courir. Je me saisis de mon sac à dos et dès lors que je mets un pied dehors, c'est le déluge.

« C'est un complot... »

Dépité, je sors malgré tout de mon refuge et commence à courir. J'ignore combien de temps s'écoule pour gagner Blüdhaven, et je ne réalise qu'une fois dans le quartier que peut-être est-ce mon inconscient qui m'a ici mené. Je serre les poings et tourne les talons. Inutile de lui faire perdre son temps avec un piètre remplaçant. Tout ce que je vais gagner c'est faire fuir mon frère de nouveau. Mon cœur va exploser. Peut-être devrai-je partir avant. Gotham a besoin de lui, pas d'une pâle copie. Une charge en moins sur ses épaules. Dick s'en sentirait soulagé.

Malgré le temps, je sors le portable jetable que je prends avec moi lorsque je ne tiens pas à être « visible ». Je devrai peut-être l’appeler... Devant une vitrine, je m'arrête, hésitant. Mon regard croise le reflet d'un couple et leur bambin - sans doute de retour de la fête foraine ou d'un restaurant - se pressant pour se mettre à l'abri. Jalousie. Envie. Mon ami imaginaire est revenu d'entre les morts, pourquoi ne serait-ce pas possible pour tousceux que j'ai perdus ? Folie. Une grande inspiration accompagnée d'un regard vers les nuages, j'étouffe une plainte, un hurlement. Douleur. Et si tel est le cas, ai-je réellement envie de les voir dans ce dédale de crasse et chimères ? Désespoir. Et quand bien même ils reviendraient... Combien de temps avant que mon incompétence ne les tue de nouveau ? Ils auraient bien trop honte de moi....

Un type me bouscule, mon téléphone m'échappe et termine noyé dans une rigole. Ma mâchoire se crispe et il ose me lancer « Gamin, tu sais pas regarder où tu vas ?! » Colère. Le gamin il t'emmerde du con, ai-je pensé en lui envoyant mon poing au visage. Mon geste s'arrête et je frôle son nez juste à temps. La question ne se pose plus. Je dois voir mon frère. Maintenant. Deux incidents en si peu de temps ne présage rien de bon. Mon talon écrase le téléphone jetable et je reprends ma course avec cette fois une destination à l'esprit : l'appartement de Dick.

Rapidement et détrempé, j'arrive à destination. Devant la porte de son appartement, je ruisselle et la pluie dégouline sur le sol. Je sens l'urgence d'essayer de parler à mon frère, de vider mon sac, mais j'hésite. Je doute. Je ne supporterai pas qu'il parte sans se retourner une nouvelle fois. N'est-ce pas ce que je vais provoquer lorsqu'il saura ? Ne vais-je pas lui faire honte ? Je rentre ma tête entre mes épaules, mes mains dans mes manches. Et s'il n'était pas là ? S'il avait quitté tard ? S'il était crevé après le boulot ? Ou en patrouille ? Et si... Ma main sur la porte, je m'interroge. J'essaye de peser le pour et le contre. Finalement, je me lance et frappe d'une façon presque pour ne pas être entendu. Quel idiot...
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MessageSujet: Re: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyLun 6 Mai - 16:50




Dick se demandait encore comment il avait fait pour rentrer chez lui. Peut-être aurait-il mieux valut qu'il prenne les transports en commun, mais épuisé comme il l'était, il ne doutait pas de venir à s'endormir dans le métro, et finir au terminus avec les poches vides. Oui, à ce point. Ces derniers jours avaient été éprouvant au GCPD, et il enchainait les patrouilles en civil comme en costume, ne s'accordant que peu de repos. Heureusement, ses astreintes étaient finies pour la semaine, il ne restait plus qu'à prier pour qu'il n'y ait pas de crise majeure au bureau. Enfin, il avait fait ses gardes, et il aurait la possibilité de nouveau de dormir plus de 4 heures de suite.

Quand Dick quitta le GCPD sur sa moto pour rentrer à Blüdhaven, il n'échappa pas à l'averse qui déversait des trombes d'eau sur Gotham. Contrairement à toutes les voitures qui s'engageaient sur le périphérique avec leurs conducteurs bien au chaud, Dick se prenait les gouttes qui s'écrasaient contre son casque, dégoulinaient à en tremper son écharpe pour se faufiler jusque dans la nuque et le faire se sentir trempé jusqu'aux os. Pas un vêtement n'était épargné, sa veste était trempée, et son pantalon en piteux état. Mais au moins, au contraire de ces conducteurs qui écoutaient Gotham News bien au chaud et au sec dans leur voiture, il rentrerait chez lui en un temps record en slalommant entre les voitures.

Mais son esprit était ailleurs. Comme toujours lorsque la fatigue le prenait, il finissait par penser à tout sauf à conduire. Il pensa à Cassandra et à sa visite, il pensa à tout ce qu'il devait faire, il se demanda si Tim serait de sortie. Il devrait être assez tranquille ce , week-end, suffisamment pour rattraper son sommeil, et pour passer un peu au Manoir. Cela faisait quelques temps qu'il n'avait vu Tim. Depuis sa blessure, il sortait moins, et ses apparitions en tant que Red Robin s'étaient drastiquement réduites. Dick se demanda si ce n'était pas une si mauvaise idée que de lui proposer de patrouiller ensemble ce soir. Sous la pluie torrentielle, ils n'auraient qu'à faire un tour, et finir par discuter tous les deux, peut-être rentrer au Manoir, ou se retrouver chez Dick. Passer prendre un milkshake comme deux frères normaux, avec un bonne part de tarte au pomme sortant du four ou une pile de gaufre à la chantilly et au chocolat.

Oui, cela faisait vraiment envie. Et pas simplement la bouffe, retrouver son cadet lui ferait du bien, surtout après les évènements récents. A l'arrêt au feu rouge, Dick mit le pied à terre et composa le numéro du manoir. Après deux sonneries, ce fut une voix familière qui décrocha et qu'il put entendre dans son oreilette.

- Manoir Wayne, que puis-je pour vous ?
- Alfred ?
- Oui, Master Dick ?
- Est-ce que Tim est là ? J'aurais voulu discuter et lui demander ce qu'il faisait ce soir.
- Le jeune maître n'est pas là, il est partit avec des amis passer le week end en chalet.

Un instant de silence. Bien, c'était raté pour ce soir, mais si Tim était déjà de sortie, ce n'était pas plus mal. Ce n'était que partie remise et cela voulait dire qu'il prenait un peu de bon temps en tant que Tim Drake. Cela ne pouvait que lui faire du bien.

- Ah, oh. Bien, tant mieux alors s'il sort un peu. J'espère qu'il aura meilleur temps qu'aujourd'hui.
- En effet, ce n'est guère un temps à mettre un chien dehors. Ni même un rouge-gorge.
Dick ne put s'empêcher de sourire. D'ailleurs, cela lui rappelait qu'il avait promit à Tim de l'emmener pour choisir un chien. Il y avait plusieurs élevages autour de Gotham qui seraient parfaits, et Dick avait déjà quelques idées. Tim était donc absent ce week end, cela laisserait Alfred seul avec Cassandra. Cela faisait un moment qu'il n'était plus passé au manoir autre qu'en coup de vent...
- Je passerais certainement dire bonjour ce week end, peut-être déjeuner ou dîner, ça me changera des pizzas surgelés.
- Ce sera un plaisir que de vous avoir à manger avec nous, d'autant plus si c'est pour contribuer à amener un peu de verdure dans votre régime alimentaire.
Dick ricana, il devait bien avouer que sa diète n'était guère variée en ce moment, et le seul repas qu'il ne sautait jamais était sans conteste son bol de céréales matinal. Quand au reste, c'était souvent un déjeuné sur le pouce, un bout de pizza avec les collègues, ou un sandwich. Souvent des plats à emporter de l'indien d'en face, du vietnamien/thaï derrière le GCPD, ou de l'italien quelques rues plus loin. Oh, sans compter les donut's dans la voiture de patrouille pour ne pas déroger aux stéréotypes.
- Je rappellerais pour convenir du meilleur moment pour manger de la verdure alors. A bientôt Alfred.

Dick raccrocha, le sourire au lèvres, et accéléra alors que le feu passait au vert. Il avait hâte d'arriver et de se jeter sous la douche, et de squatter le canapé, à zapper et à se vider la tête avant de sortir. Un rapide passage à l'épicerie en bas de sa rue pour faire le plein de boites de conserve, pizzas surgelés et autres repas rapidement préparés, et il était en bas de son immeuble. Trempé comme une soupe, et avec une seule envie : se vautrer dans son canapé, loin de tout les problèmes, pendant ne serait-ce qu'une petite heure.

Mais, comme souvent à Gotham et dans la vie de Dick, ce ne fut pas tout à fait ce qui se passa. C'est un Tim trempé, dégoutant doucement sur son palier qui l'attendait. Cela valait presque le chat d'en dessous qui adorait faire ses griffes sur son tapis de bienvenue. En tout cas, le chat de sa voisine partageait le même air perdu et penaud avec son cadet. Depuis le haut de la cage d'escalier, Dick le voit frapper un petit coup furtif à sa porte, qui devait sans doute traduire son hésitation. Qu'est-ce qui l'empêche de venir, et l'inquiète à ce point pour qu'il n'ose taper plus franchement à sa porte ?

- Si tu veux que je t'ouvre, il va falloir frapper plus fort que ça...

Dick le rejoignit en quelques pas, et l'accueillit avec le sourire, bien qu'il fut surtout inquiet. Posant à terre ses courses, il ne le quitta pas des yeux, et son sourire glissa de son visage comme la pluie gouttait doucement de ses cheveux. Tim avait une mine horrible. Et Dick percuta alors, il n'avait rien à faire là, pour tout heureux qu'il était de la moindre visite de son frère, il aurait déjà du être partit avec ses amis de l'université. Tout en le regardant et en s'adressant à lui, Dick sortit ses clefs de son blouson, et déverouilla sa porte.

- Qu'est-ce que tu fais là ? Je te croyais avec tes amis pour le week end... Tu es trempé, d'où est-ce que tu viens pour être dans cet état ? Viens, on va te sécher avant que tu n'attrapes la mort.

Dick ouvrit la porte de son appartement, posant une main sur l'épaule de Tim pour l'inviter à entrer. Fermant la porte derrière lui, il abandonna ses courses sur le comptoir de la cuisine et le poussa jusqu'à la salle de bain, attrapant au passage un tshirt et un pantalon sur la pile de linge propre qu'il n'avait pas encore repassé, sans laisser le jeune homme protester. Il était trempé, et son passage laissa une belle trainée de pluie. Attrapant une petite serviette pour lui même, il poussa la porte derrière lui, après un dernier sourire, même s'il ne pouvait cacher son inquiétude.

- Tiens, sèche toi, enfile quelque chose de sec, prends une douche si tu veux... Et on parlera autour d'un café, tu as une mine épouvantable, ça te fera du bien.

Dick le planta là, gagnant la cuisine où il mit en route la cafetière, et prépara le café. Fouinant dans ses placard, il en sortit une boite de gateaux et la posa sur le comptoir, avant d'attraper une serpillère et passer vaguement un coup. Lui même enfila un pantalon de survêtement qui trainait encore là, et un tshirt, avant de sécher vaguement ses cheveux avec la serviette. Cassandra, et maintenant Tim... Décidément, Dick avait de quoi faire avec les derniers de la Batfamily. A vrai dire, Dick était inquiet quant à Tim. Son presque frère lui cachait des choses, et cela ne lui plaisait pas du tout. Il n'avait aucune idée de qui pouvait être le type qui l'avait embarqué dans le traquenard duquel il avait du le sortir lui-même. Depuis, Tim ne semblait même plus sortir en tant que Red Robin. Et il ne lui parlait pas des choses qui visiblement le rongeaient. Et Dick se sentait impuissant. De toute façon, s'il ne voulait aps s'ouvrir, il ne pourrait l'y forcer. Décidément, Tim était bien comme Bruce dans ses travers.

Le ronron de la cafetière le ramena de ses réflexions, et il gagna la cuisine pour l'éteindre, verser deux tasses et les poser sur le comptoir avant de s'installer lui même sur un des tabouret de bar. Un fois Tim revenu, il poussa une tasse vers lui, ainsi que le sucrier.

- Je t'écoute...

Rien besoin de dire de plus. Deux mots à peine chuchotés. Dick regardait son cadet, inquiet, tout en essayant d'en laisser paraître le moins possible. Visiblement, il n'était aps aprtit avec ses copains. Changement de plans de dernière minute ? S'était-il passé quelque chose ? Avait-il menti à Alfred ? Dans ce cas, que penser de toute les fois où il prétendait sortir ? Dick était inquiet, il s'était réjouit de le voir l'écouter et sortir, profiter. S'il n'en faisait rien, où était-il et surtout... Avec qui ? Dick était inquiet qu'il fréquente de nouveau le fameux "Peter Pan" dont Tim refusait de lui révéler quoi que ce soit. Il s'inquiétait de sa santé, où vivait-il s'il n'était au Manoir ? Et pourquoi mentir ? Dick espérait vraiment qu'il se trompe, mais son cadet lui causait bien des soucis.

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MessageSujet: Re: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyMar 7 Mai - 12:12


Perdu dans mes hésitations, je n'entends pas les pas de mon frère lorsque celui-ci arrive à son tour. C'est sa voix qui me surprend et me fait sursauter. Depuis combien de temps est-il là ? A-t-il assisté au triste spectacle plus en amont que ma simple hésitation à frapper ? Surpris, je me tourne vers lui, mais je ne parviens pas à feindre que « tout va bien », ni même à sourire. Gêné d'avoir en quelque sorte été pris la main dans le sac, je m'écarte de la porte pour lui céder la place, à la fois heureux, soulagé de le voir, et en même temps, mal à l'aise. Je me suis moi-même mis devant le pied du mur : impossible de faire machine arrière. Inconsciemment, c'est précisément ce qu'il me faut : n'avoir aucune échappatoire sans quoi je sais pertinemment que je m’engouffrerai à l'intérieur de la brèche pour me dérober. C'est sans doute pour ça que j'ai provoqué cette tentative de tout lui dire, de ne plus rien lui cacher, ou presque. J'ai l'impudence cependant d'espérer que Dick aussi se livrera... Au moins un petit peu.

“De dehors” est la seule réponse qui me vienne à l'esprit, mais pourtant, je reste silencieux, sachant qu'aucune de mes réponses ne serait satisfaisante pour mon frère ou du moins, pas suffisamment rassurante. Aucun son ne parvient à franchir mes lèvres et cela d'autant plus lorsqu'une fois à côté de moi, mon frère m'interroge sur le fait que je ne sois pas avec mes camarades de promotion. Mal à l'aise, honteux, je détourne le regard, la gorge nouée. Que va penser mon frère de moi lorsque je serai parvenu à tout lui avouer ? Ou du moins, si je parviens à lui faire comprendre les choses à défaut de savoir exprimer mon mal être.

Guidé par la main fraternelle, j'entre dans son appartement. D'ordinaire, je sais parfaitement jouer la comédie, une remarque pour le taquiner m'aurait même échappé. Probablement un “Tu n'as pas caché une petite amie sous le lit ? T'as pas peur que je te la pique ?” l'aurait même chambré, mais ce soir... Rien. Aucune énergie, aucune envie et cela ne me traverse même pas l'esprit. Je me laisse guider jusqu'à la salle d'eau à l'image d'une marionnette et lorsque seul je relève les yeux vers mon reflet, je ne peux que constater combien mon frère a raison, j'ai une mine véritablement épouvantable. Une véritable invitation à un interrogatoire. Entre le manque de sommeil, les repas que je saute, l'épuisement moral et le temps de chien... Je soupire.

Je m'empare de la serviette donnée par Dick et me sèche les cheveux avant d'ôter mes frusques détrempées pour passer celles de mon frère. Les vêtements sont trop grands, mais pas suffisamment pour que je me retrouve le pantalon aux chevilles. Tant mieux, une humiliation de plus à mon actif, devant mon frère de surcroît, j'aurai bien eu du mal à y faire face tout en évoquant mon mal être. Repliant mes affaires et la serviette, j'hésite un instant à sortir. Ridicule. Cette fois ce n'est plus seulement important, c'est devenu vital.

Enfin je quitte la salle d'eau, mes vêtements trempés sous le bras, tout comme la serviette et je rejoins mon frère pour prendre place au comptoir face à Dick. Les effets sont déposés à côté sur la table. Mon frère repousse une tasse de café et le sucre devant moi. J'essaye de sourire, mais je n'en ai vraiment pas le cœur.

« Merci... » est le premier mot depuis que Dick est arrivé que j'arrive à formuler.

Le silence retombe et mon regard fixe la tasse sans y toucher. Je cherche mes mots pour répondre à son invitation. Comment lui dire sans le faire fuir ? Comment avouer ce qui, pour moi, ne l'est presque pas ? « Je... N'ai plus d'ami à Gotham pour sortir. » Ai-je fini par malgré tout avouer, honteux sans oser le regarder en face. Je n'en dis pas plus, c'est suffisamment explicite, mais surtout, difficile à reconnaître. D'autant que mon “manège” pour sortir dure depuis un moment à présent.

Un long soupire quitte mes lèvres. J'ai envie de tout partager avec lui, de tout lui dire, de vider mon sac, mais je n'ai jamais réellement sut me mettre à nu, surtout lorsque je suis le seul à le faire. Je ne sais ni comment m'y prendre véritablement – pour preuve ma conversation avec la pauvre Cassandra a tourné au fiasco total – ni même par où commencer. Je refoule tellement de choses que j'ai l'impression de m'y noyer, que je vais imploser. Honte, colère, douleur, culpabilité, dégout... Mais surtout... Le vide. La boîte de Pandore est si pleine que le couvercle a presque sauté.

« J'ai fait une... Bêtise... » Ai-je enfin réellement commencé à me lancer. « Tout à l'heure j'ai failli recommencer. » Mes poings sont posés sur la table, bien que légers, demeurent sur mes phalanges des stigmates. « J'ai tabassé un type qui a voulu me faire les poches... J'ai hésité à... Ses copains avaient des couteaux... » Je me sens mal, bien plus encore que lorsque j'ai appelé mon frère à l'aide pour qu'il vienne me chercher ce soir maudit où Jason et moi avions été enfermés dans cette bâtisse truffée de pièges. Lorsque je l'avais contacté, je m'étais même excusé d'exister, bien sûr, pas de manière aussi frontale et directe. « Je crois que je lui ai cassé le nez... Des dents... Et peut-être la mâchoire... Exprès. » Je voulais faire mal. Je voulais qu'il souffre. Mes coups étaient calculés et placés en ce sens uniquement. Je voulais que sa souffrance soit aussi grande que la mienne, sinon plus. Je cherchais à faire sortir toute cette douleur de mon corps, à ce qu'elle le quitte pour rejoindre celui de ma victime. « Et ça m'a fait du bien... Jusqu'à ce que j'arrête de frapper... » Et là sont venues la culpabilité, la honte et plus de colère encore... Bien sûr, je n'aborde pas la présence de Jason. Une nouvelle fois, rien n'est de sa faute, son intervention a évité des morts certainement. L'espace d'un instant, j'avais même hésité à laisser les copains du type dont j'ai refait le portrait, me planter pour connaître enfin la paix. Triste constat n'est-ce pas ?

Mes doigts s'emparent de la tasse pour la serrer, cherchant à me donner consistance, peut-être aussi à me rassurer.

« Je n'arrive plus à faire semblant comme toi et Alfred vous faites. Je ne crois plus. Je suis désolé. » Dis-je doucement.

C'est d'ailleurs aussi pour ça que je fuis le manoir et la compagnie de mes proches qui me connaissent bien trop pour être totalement naïfs.

« Je sens que je ne tourne pas rond. »

Je ne suis pas dupe, je sais combien mon frère souffre lui aussi, mais comment ne pas se sentir poids mort si tout mon entourage ne fait qu'attendre que je vide mon sac sans pour autant le faire eux-mêmes ? J'ai toujours calqué mes réactions sur mon entourage le temps d'analyser, de rassembler les éléments, répondre à mes interrogations, pour enfin réagir de « moi-même ».

« Dick... Tu ne vas pas partir parce que je suis pas à la hauteur ? Tu ne va pas me laisser toi aussi parce que je ne suffit pas, parce que je suis un piètre remplaçant, hein ? » Ai-je demandé en relevant le regard vers mon frère.

Plus que des questions, ce sont presque des suppliques que je lance à Dick. L'idée qu'il parte de nouveau, la sensation « d'abandon » me tétanise. Ce n'est pas un manque de confiance en mon frère qui m'anime, mais plutôt le fait qu'à mes yeux, je n'ai plus aucun crédit, aucune valeur. Sinon pourquoi ne serait-il pas revenu plus tôt ? Bruce lui-même doit avoir honte sans quoi, pourquoi ne serait-il pas déjà revenu ? Ma honte et ma culpabilité sont grandes, écrasantes, au point même ou j'aspire à rentrer dans un trou pour y être oublié.

« Je peux dormir là ce soir ? Ai-je demandé avant de presque m'excuser d'être là : Je resterai sur ton canapé... Je partirai avant que tu ne te réveilles demain... Je voudrai juste... Ne pas rester seul ce soir...  »


Dernière édition par Tim Drake le Mer 8 Mai - 9:37, édité 1 fois (Raison : correction orthographe)
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MessageSujet: Re: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyLun 27 Mai - 23:00


Dick était vraiment inquiet de l'état de Tim, et cela n'allait pas aller en s'arrangeant. Il ne se souvenait pas, à vrai dire, d'avoir déjà vu son cadet en si piteux état. Il avait l'air d'en avoir gros sur le coeur, et le silence qui s'installa entre les deux hommes ne fit que renforcer cette impression. Quand Tim commença à s'ouvrir, Dick ne réussit à capter son regard. Les yeux baissés, il l'évite, et cela ne lui dit rien qui vaille.

Pourtant ces derniers temps, malgré les cachotteries, Tim semblait aller mieux. Souvent, il le savait de sortie. Dick était quelque part rassuré qu'il réussisse à être Tim et pas seulement Red Robin, surtout alors que Dick lui savait que parfois, il avait du mal à faire la part des choses lui-même. Son emploi au GCPD était la parfaite justification, mais il n'avait guère que cela... Et face à lui, Tim semble au bord du gouffre, et Dick en est conscient. Doucement, tendrement, il pose sa main sur l'avant bras de son frère. Confiant, c'est un regard franc qu'il lui adresse. Tim peut tout lui dire, il peut vider son sac peu importe ce qu'il renferme, il n'a aucunement l'intention de fuir, mais au contraire, est là pour le soutenir quoi qu'il arrive.

Et Tim commença à se confier, chaque mot renforçant l'inquiétude de Dick. Son frère était sur une mauvaise pente, une très mauvaise pente et si il pouvait toujours redresser le tir et se relever, ce n'était pas anodin. Dans leur situation, ils ne pouvaient pas se permettre ce genre de chose, parce que c'était si facile de basculer. Ils vivaient constamment sur le fil, souvent à se battre contre leurs propres pulsions.

- Ça arrive Tim, on l'a tous vécu au moins une fois...

Dick savait très bien que les meilleurs d'entre eux parfois finissaient pas déraper. C'était ce qu'il s'était passé avec Blockbuster, même s'il n'en parlait jamais. C'était encore une plaie douloureuse, et une tâche, une honte sur sa conscience. Et Tim se sentait mal, cela se lisait dans chacune de ses paroles, dans chacun de ses gestes. Dans sa démarche de venir à lui.
Mais il ne s'attendait pas à ce que Tim s'en sente si mal, et perde de vue tout ce qu'il avait apprit, tout ce en quoi il croyait. Cela lui mettait un véritable coup au coeur. Si Tim n'y croyait plus, qui pourrait encore y croire ? Dick savait que la mort de Bruce avait été un traumatisme, et que cela avait profondément affecté Tim, mais... Etre confronté à la détresse du jeune homme était vraiment dur. Surtout qu'il se sentait impuissant. Que pouvait-il dire ?

- Je... Je ne sais pas quoi te dire Tim. J'aimerais te dire que ça va aller, mais pour être franc, je n'en ai aucune idée. Je ne crois pas que ça cessera d'être douloureux. Mais tu n'as pas à faire semblant, tu n'as pas à cacher ce que tu ressens, au contraire cela ne pourra que t'aider à avancer.

Dick prit un instant, sans trop savoir que dire. Ce n'était pas sa place d'ordinaire, ou du moins il ne s'y sentait pas à l'aise. Et puis, cela devenait dur pour lui de donner des leçons alors qu'il nageait lui même en pleins doutes... Alors Dick cessa de réfléchir, parlant avec son coeur.

- Parce que l'important, c'est ça. Avancer. Et avancer de manière à ce qu'il soit fier de toi, Tim. Cela nous arrive à tous de trébucher, de prendre le mauvais chemin, de se tromper, d'être en colère, de faire des conneries, parfois aussi d'aller trop loin. Mais l'important c'est de pouvoir redevenir celui que l'on veut être, honorer le symbole et ce qu'il y a dessous.
Joignant le geste à la parole, Dick étendit le bras jusqu'à tapoter doucement la poitrine du jeune homme, là où d'ordinaire était cousu l'écusson de Red Robin, là où il pouvait presque sentir pulser son coeur.
- Et ça, c'est ce que Bruce m'a apprit. Je te connais Tim. Tu es quelqu'un de bien. Tu ne tourne pas rond en ce moment ? Comme nous tous a un moment ou à un autre. Mais quelle que soit la colère, quelque soit ce qui t'a poussé à vouloir franchir la ligne, ça -il tapota de nouveau sa poitrine- c'est ce qui te garde les pieds sur terre, c'est ce qui t'empêchera de franchir la ligne, pour peut que tu en aie la volonté. Crois moi, ce n'est pas facile tous les jours, mais c'est un fardeau que si nous ne portons pas, personne ne portera.

Dick soupira, retirant son bras. Il n'était plus très doué pour les discours, d'ordinaire c'était Bruce qui s'occupait de ce genre de choses. Quand avait-il été promu de clown de service à grand frère au ton paternaliste ? Il avait sans doute manqué les sessions de formation.
Mais aux mots de Tim, Dick soupira de nouveau, longuement, évitant le regard de Tim. Fuir ? Il avait finit de fuir. Le pensait-il si peu à la hauteur, avait-il si peu confiance en lui qu'il craigne qu'il prenne la poudre d'escampette ? Et ce mal être, ce mal être qui revenait sans cesse depuis Jason jusqu'à Tim... Cette peur de n'être qu'un remplaçant, une pâle copie... Dick avait du mal à comprendre, peut-être était-ce plus facile lorsque l'on était le premier, le modèle supposé. Mais à ses yeux, chaque Robin avait été totalement différent.

- Tu n'as jamais été un remplaçant, Tim. C'est ce qui a rongé Jason, et je ne te laisserais pas faire de même. Tu n'as jamais été un remplaçant, aucun de vous ne l'a été. Nous étions tous différents, même sous le même nom. Chacun d'entre nous a apporté quelque chose à Robin, et Tim...

Dick s'interrompit, un instant. Il ne savait pas s'il devait aller au bout, mais si c'était l'heure de vérité, peut-être n'y aurait-il eu de meilleur moment pour le dire. Peut-être le ferait-il fuir, lui, inversant leurs situations. Mais en tout cas, c'était bien ce qu'il pensait au plus profond de lui.

- Si un jour, quelqu'un devait reprendre la succession de Bruce, en tant que Batman... J'ai toujours su que tu serais le meilleur d'entre nous... Je t'ai toujours pensé à la hauteur, j'ai toujours su que tu serais à la hauteur.

Encore quelques années, Tim n'était pas encore prêt à prendre la relève de Bruce. Surtout pas avec ce genre de doute. Il avait encore à devenir plus fort, à s'assurer, à prendre de parfaites marques dans la villes, mais Dick ne s'inquiétait pas pour cela. Malgré son errance passagère, il lui faisait confiance. S'il suivait son coeur, Tim était quelqu'un de si profondément bon qu'il ferait le bon choix.
Mais il devait avouer que ses paroles le replongeaient dans ses inquiétudes, ses angoisses, mais surtout, il se posait la question : Tim avait-il placé en lui si peu de confiance qu'il se sente ainsi une menace pour Dick ? Il en faudrait plus désormais pour le faire fuir. Oui, il s'était barré, comme un voleur, laissant tout le monde sans nouvelles. Il en avait encore honte. Il les avait laissé tombé, abandonné. Mais il ne ferait plus la même erreur. Cela lui avait montré à quel point il avait eu tort, à quel point cela avait blessé ceux qu'il aimait.

- Mais, as-tu si peu confiance en moi, crois-tu si peu en moi que tu pense que je serais capable de t'abandonner, d'abandonner Gotham, pour fuir parce que tu te sens perdu, parce que tu es en train de te perdre ? Je te l'ai dit, je ne te laisserais plus derrière. Tu me donnes d'autant plus de raisons de rester, et tu es sans doute ce qui me retient le plus ici. Je ne peux pas te laisser... J'ai été un frère minable, mais j'ai l'intention de changer beaucoup de choses ici, et nous... Ca en fait partie.

Dick avait bien conscience que Tim se sentait perdu, et les derniers évènements avaient sans aucun doute ébranlé ses convictions. Dick aurait mentit en disant qu'il n'avait jamais ressentit la même chose. Mais il ne serait pas seul pour y faire face, et il avait bien l'intention d'être là pour Tim, comme il n'avait pu l'être pour Jason, comme Bruce n'avait pas toujours su l'être pour lui. Il avait bien trop fuit par le passé, bien trop rechigné à placer sa confiance en les autres, mais cette fois... Cette fois, il était là, et n'avait pas l'intention de changer quoi que ce soit.

Dick lui offrit un sourire sincère, qu'il voulait des plus rassurant. Cela lui ferait plaisir de voir Tim rester ici pour la nuit. Au moins, il saurait où il était et ne s'inquiétait pas. Ils avaient de quoi discuter, et Dick espérait qu'il arriverait à rassurer suffisamment le jeune garçon. Un break loin de l'agitation, et loin du Manoir, lui ferait sans doute du bien. Et n'importe quand, il aurait été ravi de le savoir avec lui, de l'avoir chez lui.

- Tu sais quoi ? C'est une excellente idée. On va rester vautrés sur le canapé, toi, moi, et au diable les criminels, on va passer du temps entre frères. Oracle mettra quelqu'un d'autre sur le coup ce soir. On aura tout le temps ensuite pour aller leur casser la gueule. Et je serais là. Aussi longtemps que tu l'estimera nécessaire si tu sens que tu en as besoin, je serais là pour te garder dans le droit chemin. C'est le devoir des aînés, non ? veiller sur leurs cadets... Tu n'es pas seul Tim, tu ne seras jamais plus seul tant que je pourrais être là pour toi, tant que tu me laissera être là pour toi.
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MessageSujet: Re: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyMar 28 Mai - 15:13


J'ai toujours eu besoin de contacts, quoi de plus rassurant qu'une étreinte protectrice ? Quoi de plus réconfortant qu'une épaule bienveillante sur laquelle s'appuyer ? Aussi, la main de Dick sur mon avant-bras connait une saveur particulière, presque sucrée et l'espace d'un bref instant, ma main se pose sur son poignet comme pour le remercier.

J'apprécie la franchise de mon frère reconnaître qu'il ne peut pas m'assurer que les choses iront mieux. Un discours contraire n'aurait fait que me refermer car je sais que les choses n'iront pas mieux. Pas tant que je resterai médiocre. Pas tant que Bruce n'est pas revenu. Pas tant que je n'aurai pas mes réponses. Du moins, pour moi.

Je me pince les lèvres. Ce qui est important c'est de rendre Bruce fier... Alors là aussi j'ai échoué. Où qu'il soit, il doit avoir honte. Alfred aussi aurait probablement honte s'il savait mon manège, s'il avait connaissance de ce qui me passe par la tête, de mes doutes, mes questions. Honorer le symbole... La mémoire des pertes... Voilà deux bonnes raisons qui font partie de celles qui gardent Red Robin au placard. « Mais quand il n'y a plus rien au dessous, comment fais-tu ? » N'ai-je pu m'empêcher de penser tout haut. Je relève les yeux vers mon frère lorsqu'une seconde fois, il tapote la place plus que d'un emblème, du cœur. Comment peut-il me faire à ce point confiance alors que ce n'est pas mon cas ? “Si nous ne le portons pas, personne ne le fera”, mais le portons-nous seulement correctement ? Ne faisons-nous pas erreur avec des méthodes peut-être révolues, peut-être datant d'un autre temps, d'une autre époque ?

« Pourquoi je dois être le seul à dire et à montrer ce que je ressens ? Pourquoi vous faites comme si... Tout allait “bien” alors que je sais parfaitement lire entre les lignes. Vous voulez que je fasse l'inverse de ce que vous faites ? Ça n'a aucune logique. Pourquoi ce qui serait bien pour moi, ne le serait pas pour vous aussi ? Je sais qu'on fonctionne pas tous pareil, mais... Pourquoi je devrai être différent de vous pour ça aussi ? »

Dick m'assure que pour lui je n'ai jamais été un remplaçant. Comment appelle-t-il mon arrivée alors ? Je n'ai jamais été présent que pour que la tempête qui secouait Bruce s’apaise. S'il ne c'était pas montré violent, aurais-je simplement osé l'approcher ? Évidemment que non. Je ne suis venu à lui que parce que Jason n'était plus là. Jason... Un fantôme revenu d'entre les morts. Comment réagira mon frère lorsqu'il saura ? Lorsqu'il le verra ? Lorsqu'il le reconnaîtra ? Pensera-t-il toujours la même chose ?

« Peut-être qu'il n'avait pas tort... Peut-être que tu n'es pas assez lucide... Trop gentil. Je ne crois pas avoir été un jour à la hauteur. Et je ne le serai jamais suffisamment pour Batman. Enfin Dick, regarde-moi... Je ne “sors” plus parce que je n'y crois plus. Parce que je ne suis pas sûr que la prochaine fois je n'irai pas toujours au bout. Parce que je ne suis plus certain de vouloir réellement éviter les balles. » Dis-je après un moment de silence, tout en commençant à mettre du sucre de ma tasse presque mécaniquement. « Je ne fais que ce que je dois, que ce que vous attendez de moi... Au final je ne sais même pas ce que moi je veux. Je sais juste ce que je ne veux plus. » Dis-je en me mordant la lèvre. « Je ne veux plus être celui qui reste. »

Mes dents grincent lorsque j'entends mon frère douter de ma confiance en lui. Il n'y a personne en qui j'ai plus confiance que mon frère. C'est d'ailleurs pour cette raison que mes aveux sont si difficiles et douloureux à faire. La crainte de le décevoir est plus forte encore que la raison ne devrait le permettre. « Parce que tu es déçu. » L'ai-je repris. Mon index se lève tout comme mon regard. « Tu n'es pas minable. » Je le corrige presque comme un bambin. Je déteste mon frère le voir se dévaluer. Surtout lorsqu'il est dans le faux. « Et je t'interdit de le penser. Même en silence. » Mon doigt se repose auprès des autres.

« Je suis médiocre. Parce que je ne suis pas à la hauteur. Je suis minable parce que quand Spoiler m'a dit qu'elle était tombée enceinte parce que pour plaire elle a pas mit de capote avec son ex, j'ai pas sut être là comme il faut. Parce que je ne peux pas concevoir une telle inconscience quand un être vivant dépend totalement de soi et qu'on veut prétendre porter un masque. Parce que je roule Alfred dans la farine presque tous les soirs. Parce que je suis trop nul avec Cassandra. Et pour beaucoup d'autres raisons. Mais toi, tu est loin de l'être. Redis-le ou pense-le encore une fois et... Je trouverai bien en temps et en heure. »

J'ignore quelle menace pourrait être efficace et je doute qu'un simple « je viendrai plus te voir » n'est absolument pas crédible lorsque l'on connait mon affection pour mon frère et tout ce qu'il représente à mes yeux. Tenir ma langue une ou deux heures tout au plus, mais lui tourner le dos, j'en suis incapable et si j'ai bien quelques rares certitudes quant à ce que je veux, l'une d'elle est bien celle-ci : pour rien au monde je ne souhaite perdre mon frère. Du bleu métilaine dans son dentifrice en revanche est tout à fait dans mes cordes, même si pour l'heure, l'idée n'a pas encore vu le jour.

Ma main reviens mettre machinalement du sucre tandis que mon regard se reporte sur la tasse devant moi.

« Si je ne te faisais pas confiance, je ne serai pas là. J'en aurai rien à faire de ce que tu penses et... Je n'aurai pas autant aimé ce qu'on a fait pour ton anniversaire. Ce n'est pas ça le problème. Le souci, c'est moi. Parce que je ne suffit jamais. Parce que je ne trouve pas ma place. Je me sens de trop. Et ne me dis pas que je suffit. C'est faux. » Fais-je en le regardant de nouveau.  « Dans le cas contraire tu ne me cacherais pas combien tu souffres toi aussi. Les autres non plus. Vous voulez toujours que je parle, que je montre. C'est compliqué. Trop compliqué. Et toi, à qui dis-tu ce que tu ressens ? Parce que si je suis faible et toi fort, un jour toi aussi tu pèteras une durite. Moi je te donne ta place de frère Dick, mais si tu me donnes la mienne qu'à moitié... Si ça ne marche pas dans les deux sens... Alors c'est toi qui ne me fait pas confiance. Alors j'ai raison. Je ne suis pas à la hauteur et quoi que tu en dises parce que tu as bon cœur, je reste un médiocre remplaçant. »

Un léger sourire étire mes lèvres, mais surtout, un grand soulagement m'envahi lorsque mon frère accepte que je passe la nuit chez lui. Je ne tiens pas à retourner dans mon pseudo refuge. Retrouver le lanceur encore fumant de mon coup de sang n'a rien de réconfortant, c'est même tout l'inverse.

« Je n'aime pas les devoirs. » Ai-je soufflé. « Merci Dick... Je suis venu à pieds. » Un piètre alibi, une vaine tentative de faire de l'humour, même si c'est pas totalement faux, mais je suis comme anesthésié au mauvais temps.

Je regrette de n'avoir pas été capable de venir plus tôt le voir. De ne pas avoir osé avant. Mais j'avais trop honte – j'ai toujours aussi honte – mais cette fois il n'est plus question « que » de moi d'une certaine manière, puisque j'ai dérapé. J'ai toujours été bien meilleur lorsque mes motivations ne me concernaient pas directement. C'est comme si il y avait parfois deux Tim, celui qui mord dedans parce qu'il a quelqu'un sur qui veiller – même si dans le cas présent il s'agit de petites frappes – et celui qui n'a pas assez de considération pour lui-même afin d'oser.

Je réalise alors la quantité de sucre que j'ai mis dans ma tasse. J'arrête aussitôt. Je sens que ça va être particulièrement... Imbuvable mon sucre au café... Ne voulant cependant pas vexer et exagérer, je n'en dis rien, même si quelque par, je me doute que ça va se lire sur mon visage dès la première gorgée. Je remets à plus tard la première gorgée.

« Dick... Il y a quelque chose que j'ai essayé de te dire... Mais j'ai peur que tu te mettes en colère... Que tu m'en veuilles ou que tu le prenne mal. J'ai peur que tu penses que je ne te crois pas... Ça concerne Bruce... »

J'hésite encore. Je frotte nerveusement mes dents les unes contre les autres. Les mots tardent à venir, se font désirer. Mais comment lui dire que je reste persuadé envers et contre tous que Bruce ne nous a pas quitté ? Comment lui dire que je le recherche toujours, que chaque cellule de mon corps me crie qu'il est toujours bel et bien vivant, quelque par... J'ai tant de questions à lui poser. Ai-je le droit de considérer Bruce comme mon père ? Qu'aurait-il dit si une fois j'avais osé l’appeler “papa” ? Cela aurait-il fait de moi un mauvais fils pour ce père de sang perdu bien avant lui ? Ai-je le droit d'aspirer à porter un jour « vraiment » son nom ? Est-ce mal placé ? Suis-je orgueilleux ?

Et puis finalement, je me défile me réfugiant dans cette tasse au goût comme je le craignais, bien trop sucré pour ne pas assécher une oasis et je parle de tout autre chose :

« J'ai croisé quelqu'un... Dis-je après un long silence. Il n'aurai pas dû être là. Il était mort. Il n'y avait aucun doute possible. Son cœur ne battait plus. Et ce pendant longtemps – je suppose – et pourtant... Il est revenu. Je te jure Dick que c'est vrai. Je fabule pas, je suis pas en plein délire. Il vit de nouveau. Il respire. Il raisonne. Il saigne. Il souffre. Beaucoup. Beaucoup trop... »

De nouveau, je laisse le silence retomber. Les implications de cet état de fait sont si vastes, que je ne doute pas une seconde que certaines idées qui ont vu le jour dans mon esprit pourrait traverser le sien. Le retour de proches est sans nul doute la première chose qui me soit venue. Un réflexe d'orphelin certainement, mais après quelques instants, j'ai tout de suite eu trop honte pour aspirer au retour de mes parents. D'ailleurs, je n'ai plus osé les visiter depuis longtemps.

« Alors puisque la mort n'est ni irréversible, ni... Définitive... Une nouvelle vague faux-fuyants me parcourt. J'ai peur de définitivement passer pour un dément ou pire, de décevoir, encore. Tu sais aussi bien que moi que quoi qu'on fasse, les criminels finissent toujours par se tirer, il s'évadent, des corrompus les aident... Ils s'en sortent toujours. Regarde le Joker en est l'exemple type. Nerveux, tendu, je pince l'intérieur des lèvres avant de poursuivre. Pourquoi devrions-nous... Puisque ce n'est pas irréversible ? Et même si ça l'était... Puisqu'ils finissent toujours libre d'une manière ou d'une autre... Si nous étions plus radicaux... Les criminels hésiteraient à deux fois, non ? »
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MessageSujet: Re: Il est grand temps [Dick & Tim]   Il est grand temps [Dick & Tim] EmptyDim 30 Juin - 22:49

Plus rien dessous ? Dick se refusait à y croire. Au bout de ses doigts, Dick sens pulser son coeur, un coeur qui malgré les épreuves est encore là, bien plus pur que ce qu'il ne peut penser maintenant. Sans doute bien plus que celui qu'avaient porté les précédents Robin, Jason ou lui même. Le gamin du cirque, le gamin de la rue, mais aujourd'hui le Robin n'était qu'un gamin comme les autres. Là était sa plus grande faiblesse, mais aussi sa plus grande force.

- Je me relève, Tim. Comme je le fais tous les matins depuis des années, toutes les nuits où je rentre en sang, épuisé, et perdu sur ce que je fais ici, maintenant. Je pense à tout ce que j'ai raté dans ma vie, je pense à la vie que j'aurais pu avoir si je n'étais pas Nightwing, si je n'avais pas été Robin. Et je me rappelle que c'est la meilleure chose qui me soit arrivé. Je me rappelle que c'est ce qui m'a donné une raison d'avancer. Je me rappelle du visage de tous ceux que j'ai sauvé, aidé, de tous ceux a qui j'ai donné un peu d'espoir. Il vient un point dans notre vie où ce qui nous tire du lit, malgré les contusions, les blessures, et la peur, c'est l'espoir. L'espoir de ne pas faire tout ça pour rien. Peu importe si ce n'est qu'une goutte d'eau, chaque vie sauvé, chaque instant de réconfort que l'on peut apporter... C'est ça qui nous fait avancer quand on a l'impression de ne plus rien avoir dessous.

Et ces jours là devenaient de plus en plus fréquents. Parfois, Dick se demandait a quoi bon se lever, à quoi bon continuer à se battre. Gotham ne méritait pas qu'il se saigne littéralement pour elle. Que lui avait-elle apporté de toute façon ? Bruce avait été fou de croire qu'il pourrait changer quoi que ce soit, cette ville était pourrie jusqu'au plus profond de ses entrailles.

Trop gentil, il l'avait souvent entendu, pas assez lucide aussi. On lui avait toujours dit qu'il était un incorrigible optimiste, mais ces derniers temps, il trouvait cette qualité de plus en plus dure à cultiver. Tim pensait ne pas être à la hauteur, mais c'était ces doutes qui montraient aussi à quel point il ferait un Batman fantastique. Il se remettait en question, et doutait de lui, de ses méthodes. Bruce et Tim étaient totalement différent, mais Tim avait les qualités qui différaient totalement de Bruce et qui lui avait -aux yeux de Dick- souvent manqué. Il était encore un ado, traverser une crise identitaire était des plus normal. Après tout, Bruce régulièrement passait par là aussi, rarement pour le meilleur.

- Tu ne peux pas dire ça, Tim.

La voix de Dick avait été douce, il l'avait laissé parler, et tout bas, prenait à son tour la parole.

- Tu ne peux pas dire que la prochaine fois, tu n'évitera plus les balles. Tu ne peux pas faire ça, tu ne peux pas me faire ça. Il y a des gens qui comptent sur toi, trop de gens, que tu ne peux pas abandonner. J'ai déjà perdu un frère, ne m'en fais pas perdre un autre alors que je n'ai pas remonté la pente depuis... Bruce. Personne ne te met la pression, et personne ne te blâmera si tu arrête. Mais moi, j'ai besoin de toi. J'ai perdu trop de monde, je ne pourrais plus encaisser une seule perte de plus. Et surtout pas toi.

Dick avait détourné les yeux de son cadet, fixant ses mains qu'il avait ramené devant lui. Ses parents, Jason, Bruce, et même jusqu'à Barbara qu'il pouvait considérer comme telle. Il ne pouvait plus rien encaisser, la douleur ne cessait de croitre a chaque fois que s'en ajoutait une nouvelle.

Ses mots tirèrent un vague sourire à Dick. Qui était-il ce gosse pour lui dire d'agir au contraire de la manière dont il avait toujours agit ? En tout cas, en quelques mots, il sentit un poids s'envoler de ses épaules. Il avait besoin d'un peu de soutien ces derniers temps. Réellement. Tout comme Tim en avait aussi besoin.

- Tu n'es pas médiocre, Tim, seulement humain. Ce qui fait peut-être de toi le meilleur d'entre nous. Aucun de nous n'est facile à vivre, à comprendre. Je n'aurais su qu'être moralisateur ou bien trop laxiste avec Stephanie, et je n'ai jamais réellement trouvé les mots pour Cassandra. Quand à Alfred, il le savait sans doute, on ne peut rien lui cacher. Cesse de t'auto-flageller, et pardonne-toi. Parce qu'il n'y a que toi qui te blâme pour ce que tu as pu faire.

Au souvenir de sa journée d'anniversaire, il esquissa un sourire. Une vraie journée normale, entre frère, à ne pas parler de leurs activités nocturnes, à ne pas parler de quoi que ce soit qui assombrirait la journée. Eux, leurs motos, et une bonne dose d'adrénaline saine et sans danger pour la déclencher.
Mais Dick comprenait bien ce que Tim ressentait, parce qu'il avait été là lui aussi.

- Tu as raison, j'aurais du ne pas te surprotéger en te laissant de côté, mais j'avais peur qu'en voyant à quel point je peinais pour sourire, tu ne fuie à ton tour, ou tu ne panique et que tu te mettes à douter comme tu es en train de le faire. Je te fais confiance, Tim, plus que quiconque, mais je voulais te protéger encore un peu. Je savais que ça n'allait pas être facile pour toi, et je ne voulais pas ajouter mes problèmes aux tiens. Et crois moi, si quelqu'un a bon coeur, c'est bien toi, ne laisse pas tes doutes aller jusque là.

Dick sourit en se laissant aller au fond de la chaise de bar sur laquelle il était assis, et fixa Tim. Il prit un instant pour le regarder. Et quelque part, c'était un mélange de Bruce et de lui qu'il y voyait. Il était fort, mais ne savait pas encore à quel point. Dick soupira. Il ne devait plus reculer, et apprendre à le traiter en adulte. Peut-être le ferait-il plus encore douter, et paniquer, mais il lui devait bien ça.

- Je crois qu'à vouloir être là comme l'était Bruce, je suis devenu comme lui. Je garde pour moi mes ressentiments. Mes doutes, mes angoisses. C'est ce qui me fait fuir aussi, parce que ce n'est pas dans ma nature de m'apitoyer sur mon sort ou de garder les choses pour moi.

Et à agir ainsi, il finissait par repousser ceux qui étaient là pour lui. Et finalement, ne finiraient-ils pas par croire qu'il ne souffrait pas ? Ne finiraient-il pas par croire que c'était eux le problème, eux et cette peine qu'ils semblaient être les seuls à affronter ?

- Moi aussi je me suis demandé ces derniers temps si ce que nous faisons n'est pas juste voué à l'échec, si ce n'est pas un pansement sur une jambe de bois. S'il y a encore des choses à sauver à Gotham. Gotham, elle m'a tout enlevé. Mes parents, mon enfance et son innocence, ma vie. Elle nous a retiré Jason, bien avant même qu'il n'arrive au manoir. Elle a brisé tous ceux que j'ai pu aimer un jour, et elle m'a brisé aussi auprès de ceux que j'aime. Elle m'a apprit la peur. Et j'ai peur, Tim. J'ai peur parce que je n'ai presque plus peur aujourd'hui. Parce que je ne sais pas ce que je pourrais encore perdre, parce qu'il ne me reste plus grand chose à quoi me raccrocher. J'ai peur pour toi, pour Cassandra, pour Alfred, mais au fond, je n'ai plus peur de ne pas rentrer un soir, parce que je ne sais plus qui m'attends vraiment. Je me bats contre quelque chose de trop grand, et vous êtes mes dernières attaches.

Dick détourna le regard. Il y avait quelque chose qu'il devait dire, quelque chose qui le rongeait, et qui finirait par avoir le meilleur de lui s'il ne trouvait pas une oreille pour entendre ce qu'il avait à dire. Mais lui même n'arrivait pas à mettre des mots dessus.

- J'ai bien cru que j'allais péter ma durite. Quand j'ai appris pour Barbara... J'ai été plein de colère, et je n'ai plus peur de ce que je pourrais faire, j'ai presque hâte de me retrouver devant les responsables. Je pensais l'avoir perdu, parce que je suis qu'un abruti et une tête de noeud et que c'est une fille bien et que j'ai jamais été foutu d'assumer. Je n'ai pas digéré d'être laissé de côté parce que je suis qu'un con et sur un malentendu. Je n'ai pas digéré de n'avoir pas pu être là pour elle. Je me sens responsable alors que je n'ai pas pressé la détente, juste parce que je n'ai pas pu faire la seule chose pour laquelle je me croyais bon. Etre un ami. Etre une épaule sur laquelle s'appuyer.

Il en avait souffert, réellement. Plus qu'il ne voulait l'admettre, parce que cela impliquait bien trop de choses qu'il ne voulait admettre et ne pouvait gérer à ce moment. Pas si tôt après Kory. Pas si tôt après s'être senti trahit. Même malgré toute ces années de non-dits et de pulsions réprimées.

- C'était trop d'un coup, trop lourd à porter, trop lourd à assumer, et je me disais que tant que je ne le dirais pas à haute voix, ce ne serait pas tout à fait réel.

Dick laissa le silence s'installer, alors qu'il regardait son frère verser du sucre dans son café, alternant en fixant sa propre tasse. Pour se donner une contenance, il la porta à ses lèvres. Le café brulant chatouilla sa langue et sa gorge, mais cela lui fit du bien. Peu importe l'amertume, la sensation de chaleur était ce dont il avait besoin.

Il l'écouta attentivement, sans le couper. De quoi parlait-il ? Parlait-il de Grundy ? Ce n'était pas vivre, et de toute façon, peu importait de qui il était question, cela ne pouvait être qu'un sombre histoire de nécromancie. Et rien de bon n'en sortait jamais. Dick savait que les morts ne pouvaient revenir à la vie, pas totalement, pas eux-même totalement. Le Puit de Lazare était bien le symbole même. Un retour à la vie, la jeunesse ou du moins la vie éternelle à portée de main... Mais à quel prix ? La souffrance, la démence ? Il le laissa continuer.

- Je te crois Tim, mais les apparences sont sans doute plus flatteuse que la vérité. Revenir à la vie ne se fait pas sans prix à payer. Ce n'est pas bien, ce n'est pas naturel, ce n'est pas fait pour être possible. Méfie toi de ce que tu vois, de ce que tu crois. Et surtout ne comptes pas la dessus. Ramener quelqu'un a la vie est contre nature, et foncièrement mauvais, quelque soit la force avec laquelle on le souhaite, et la bonne intention derrière. On ne joue aps avec la vie et la mort sans se brûler les ailes.

Dick s'inquiétait, pensait-il que cela était réellement possible ? Pensait-il qu'il aurait pu être possible de ramener Bruce ? Ils n'avaient même pas de corps à réanimer, et même sans cela, Dick ne voulait pas même y songer. Pour récupérer un corps sans âme ? Une coquille vide ? Ou pire, le voir souffrir ou ne pas être totalement lui ? Non, si Tim y pensait, il fallait qu'il se l'ôte de la tête.

- Non Tim. Ils n'hésiteraient pas. La plupart sont soit désespérés, soit font cela par appat du gain ou par ce qu'il sont profondément mauvais. Un malade continuera à tuer, peu importe s'il sait qu'il y a quelqu'un pour l'en empêcher par tous les moyens. Et si nous nous rabaissions à leur niveau, nous ne serions pas différents d'eux. Personne n'a le droit d'agir comme juge et bourreau. Ce n'est pas notre place. D'autant plus que si la mort n'était pas irréversible, ils n'auraient plus peur. Et crois moi, pour revenir à la vie il y a un prix à payer, et un prix bien trop lourd. Je te crois, mais ce n'est pas si simple que ça en a l'air.

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