Parfois, lorsque le bonheur conjugal laisse place à la mélancolie, lorsque son amour pour Mr J semble un peu trop à sens unique, lorsque tout va mal, Harley réfléchit sur sa vie, sur tout ce qui la mené ici.

Elle repense à son enfance, à son père comptable et à sa mère universitaire. Élevée dans l'optique qu'une femme pouvait aussi bien réussir qu'un homme, l'enfant s'était appliquée à ne pas décevoir ses parents, s'appliquant sur ses devoirs, lisant avec assiduité tout ce qui lui passait entre les mains.

Elle devait faire la fierté de ses parents, rentrer dans le moule, être aussi parfaite que possible.
Un esprit sain dans un corps sain disait-on et dans sa quête de la perfection Harleen se mit à la gymnastique.

Elle n'avait pas le droit de s'effondrer sous la pression qu'elle s'infligeait elle-même.

Arrivée à l'adolescence, il arrivait que tout s'effondre, que les notes ne suivent pas, alors elle usait ses moues d'enfant pour remonter ses notes. Elle n'était pourtant pas idiote, mais suivre un tel rythme relevait du suicide psychiatrique.

Harleen ignorait les premiers signes d'alertes et continua à repousser ses limites. Elle tenait, c'était que tout allait bien, non ? Oui, tout allait bien, jusqu'à sa rencontre avec le Joker.
Alors juste titulaire d'un diplôme en Psychologie, la jeune femme se passionnait pour les criminels et effectua une série de stages dans divers asiles criminels de son État.
Cette série de stages s'achèva à Arkham Asilum. Reconnue pour une thèse des plus remarquables dans le domaine de la psychopathie, la psychologue s'inscrit à un programme de réinsertion des détenus. Au fond d'elle même, plus qu'une expérience professionnelle, Harleen recherchait la gloire, la reconnaissance dans son milieu et auprès de ses parents. Espérant publier un papier sur les plus troublants cas psychiatriques, elle décida de s'attaquer à l'un des plus dangereux détenus de l'hôpital : le Joker.

L'homme devint alors une obsession. Jours après jours, Harleen écoutait l'homme raconter mensonges sur mensonges. Jours après jours, le piège se referma sur elle. Oublié son livre, oublié son travail, son intérêt pour le célèbre psychopathe n'avait plus rien de professionnel. Elle avait besoin de comprendre cet être fascinant.

Et un jour, le clown lâcha son dernier mensonge, sa dernière farce. Une histoire émouvante d'un petit garçon battu et de sa première visite au cirque. Une histoire qui eut l'effet d'un coup de fusil pour Harleen qui tomba entre ses filets. Pour elle, il devint ce pauvre clown triste qui ne souhaitait que faire rire le monde. Il n'était qu'un gamin perdu, recherchant sa voie et c'était elle Harleen Quinzel qui allait le sauver.

Harleen avait fait un certain nombre d'erreurs dans sa vie. Celle-ci fut la pire.

Nombreuses sont les pauvres folles aux mains d'un psychopathes espérant le sauver par le pouvoir de l'amour. Harleen n'était pas différente et bientôt les rôles s'échangèrent.
La psychologue devint la patiente de son patient. La sérieuse Harleen Quinzel avait été empoisonnée par la folie et prit l'apparence d'Harley Quinn, la plus grande farce du Joker.

Depuis cette rencontre bien d'eau avait coulé sous les ponts et le duo s'était forgé une solide réputation. Mais depuis quelques temps, quelque chose ne tournait pas rond.
L'infâme chauve souris avait beau être morte, son mister J adoré ne la regardait pas plus qu'avant.

Hier encore il s'était énervé et l'avait frappé avant de l'enfermer dans sa chambre. Seule.
Seule à ruminer ses pensées, seule à repenser à sa vie.

C'était dans ces moments là qu'elle montrait son plus grand potentiel. N'avait-elle pas capturé le Batman de ses propres mains et ce, dans le seul but de retrouver l'amour du Joker ?
Finalement, il ne lui avait fallu que d'un coup de la part du Joker pour révéler tout son potentiel et pour une fois dans sa vie surpasser l'homme qui menait sa vie.

Certes, elle l'avait regretté. Son plan bien qu' admirablement orchestré, intelligemment mené et d'une certaine habileté, il avait été également la preuve pour le Joker que sa Harley, sa plus belle création ne le comprenait pas, qu'elle était à la fois imparfaite et terrible.
Imparfaite pour ne pas avoir compris l'essence de sa relation avec la chauve souris et terrible pour avoir réussi là où lui avait échoué.

La sanction avait été terrible pour Harley et jamais plu la criminelle ne tentera de surpasser le Joker à son propre jeu.

N'empêche qu'encore une fois elle se retrouve enfermée et qu'encore une fois, un plan se forme dans sa tête.