Catwoman & Nightwing

Selina Kyle & RIchard Grayson, se retrouvent en septembre 2013, alors que l'horloge affiche 23 heure en cette nuit claire pour se chercher des poux. Les personnages se retrouvent au musée dans un premier temps, puis chez Selina et ils autorisent les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de tumblr. Bonne lecture ♥

Elle avait toujours adoré les musées de nuit, lorsqu le ciel se montrait découvert malgré la pollution. Dans la grande allerie, la lune donnait des allures fantômatiques aux bustes et statues. Un patricien, le visage sévère, semblait la  juger du regard. Selina observa presque avec affection les rides intteligentes du marbre et, taquine, posa ses lèvres sur le front chauve de la statue.
Aucune alarme ne se déclencha : c'est fou ça, il suffit de couper un fil et c'est tout le système de sécurité qui morfle...

Normalement, avec Batman, l'homme l'aurait déjà choppé par la peau du cou pour l'empêcher de faire ses âneries. Finalement, même la violence peut manquer lorsqu'il s'agit d'un être cher. Mais cela n'arrêterait pas Catwoman dans son busisness, elle avait un monde et celui ci tournait sans Bruce Wayne, malgré les cachets qu'elle pouvait parfois prendre avant de dormir. Le deuil, le veuvage, c'est bon lorsqu'on a vraiment aimé, pour eux il n'y avait rien eu si ce n'est de la séduction.

Et il y avait ses lèvres brûlantes, celles d'un homme possessif capable de tout détruire pour avoir ce qu'il désirait. Parfois, Selina se défendait, mais il gagnait toujours à décider ainsi de quand s'embrasser, quand se toucher, quand....
Et parfois la douceur d'un baiser sur son front, juste avant qu'il ne lui passe des menottes, juste avant qu'elle ne le trahisse. Un jeu malsain, pas vrai ? Ils n'avaient jamais eu le moindre avenir, tous les deux....

Le claquement de ses bottes sur le sol réosnnait étrangement, elle n'y prêta pas attention. Devant elle, les silhouettes des membres du personnel s'agitaient vainement malgré leurs liens. Un vigile, deux gardiens, et des membres du musée occupés à travailler trop tard la mauvaise nuit. Du bout du pied, Catwoman frappa gentiment le flanc de l'un d'entre eux.

[color=olive « Toi, t'es la gamine aux vases pas vrai ? Les trucs grecs... Bon, tu vais m'aider. Oui je sais, t'as un baillon, je te l'enleverai plus tard. Alors, vu que vous avez fait des travaux de réaménagement, je suis un peu perdue... Oh c'est vrai que ça rend bien, j'dis pas le contraire, pour une fois que nos imôts passent dans des trucs sympas d'ailleurs... Mais du coup la salle des perreries, c'est par où ? Montre avec ta jambe, allez... ah, merci bien. »[/color]

Et, sifflotant l'air d'une vieille ballade, la voleuse s'empressa de rejoindre la direction indiquée. Elle avait une conscience aigue de l'odeur de son costume, mélange de cuir et d'autres choses, et de celle qu'exhalaient parfois les vieilles pierres tandis qu'elle passait devant quelques kouroïs.  
Ce n'était pas le premier vol que la jeune femme commettait depuis le décès de Bruce, il fallait bien vivre, mais aujourd'hui elle craignait sa propre réaction devant...

« Don de B.Wayne, collection privée »

Devant ce que cette stupide plaque étalait, voilà. Il aurait mieux fait de le lui offrir, ce bijou de toute façon...
Même si elle en voulait pas de ses cadeaux. Et même dans la semie obscuritée de la pièce, le collier brillait.  Stupide chose....  Elle voulait l'arracher, en faire rouler chaque perle, chaque fleur de diamant jusqu'à ce qu'il n'en reste rien mais à quoi bon ? Elle ne le volait même pas pour elle... Avec un soupir, Selina étendit la main alors qu'un objet bien reconnaissable vint se planter près d'elle dans le mur.
Un batarang.

C'était faux, n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas y avoir cette chose ici. Pas là, pas maintenant, et non ça ne lui donnait pas envie de pleurer, c'était idiot. Elle valait mieux que cela. Aussitôt, Selina se saisit du fouet à sa ceinture jusqu'à le faire claquer en l'air dans un avertissement. Le premier, le dernier, il n'y en aurait pas d'autre.

 « Sors de l'ombre, je sais que c'est toi mon garçon. Tu n'as jamais compris qu'il fallait laisser les adultes jouer entre eux pas vrai ? »

Un souvenir ancien, un vol raté, son propre corps plaqué contre un mur tandis que Batman cherchait à l'empêcher de fuir, il avait les joues rûgueuses de barbe, un visage trop proche du sien mais pour cela, elle ne le repoussait pas et...
Et soudain un môme, un espèce de lutain perdu dans sa cape, convaincu qu'elle était méchante -ce qui était vrai- et que Batman avait besoin d'aide -ce qui était faux-. Ce dont ils auraient eu besoin, c'était plutôt d'un préserva...bref passons.
C'est donc ainsi que Selina fit la connaissance de Robin, premier du nom et par la suite, ses rencontres avec Batman devinrent beaucoup pus ennuyeuses dans le genre « accord parental accordé ». Faites des gosses...

Un petit orphelin, un mini chevalier de l'ombre. Un enfant prêt à devenir adulte, prêt à se battre contre un père tout puissant, et le père comme le fils, Selina se surprit à les aimer chacun à leur façon.
Il auraient pu être immortels, ils auraient DU l'être...

 « Va t'en, je n'hésiterai pas à te blesser. »

Elle ne mentait pas, Selina n'avait rien d'une sainte et si pour un temps il lui arrivait de se battre aux côtés de Batman, elle en revenait bien vite à ses propres intérêts. A présent, elle n'avait plus personne avec qui se battre côte à côte. Nightwing ? Il la défiait de sa jeunesse peut-être, et si depuis longtemps il avait réussi à faire oubier ce côté Robin-gâcheur-de-soirée-torride, il n'en restait pas moins un empêcheur de tourner en rond.

 « Ou alors je te laisse ligoté ici, à visage découvert ? Non, ça ne sert à rien, tout le monde s'en fiche de toi et de tes combats, le seul qui comptait, c'était Batman.... »

Dick avait toujours été particulièrement doué pour éviter les gens. Les problèmes aussi, ou plutôt les problèmes que les gens pouvaient lui causer à lui, Dick Grayson, derrière le masque de Nightwing. Sa tactique préférée avait toujours été de fuir. Fuir, certains auraient dit que c'était une seconde nature chez lui. Il avait fuit quand les choses étaient devenues trop compliquées avec Bruce. Il avait fuit quand il avait appris son décès. Il avait fuit la responsabilité qu'on voulait le voir assumer, ou du moins une partie. Et plus que tout peut-être, il avait fuit Selina. Parce que chaque souvenir où elle était présente, il y avait l'ombre de Bruce. Toujours.

Parce qu'il n'avait jamais tellement réussit à saisir leur lien, mais qu'il en mesurait d'autant mieux la complexité, et la profondeur. Maintenant qu'il était adulte, il la comprenait parfois un peu mieux, mais surtout, il était capable de comprendre toute la douleur qui venait avec. Particulièrement à présent. Selina était véritablement un chat, versatile, insaisissable, un brin mystérieux. Et les chats ne lèchent pas leur plaies au vu de tous. La mort de Bruce l'avait elle affecté comme lui, comme eux ? Entre Bruce et Selina, ça avait toujours été un jeu du chat et de la (chauve)souris, souvent cruel, dur et parfois, l'amour semblait presque à chercher ailleurs.

Et dire qu'il trouvait ses propres relations compliquées.

Alors, il l'avait laissé tranquille. Il avait... d'autres chats à fouetter. Etait-ce si mal de se détourner d'un cambriolage qui ne faisait pas grand mal à grand monde pour se concentrer sur les affaires qui faisaient du mal aux gens ? Que valait le vol d'un bijou ou d'un objet d'art, de toute façon assuré ou obtenu illégalement par des gens peu recommandables, face à des traffics de drogues et d'armes, face à la prostitution, face au grand banditisme qui rongeait Gotham ?

Et pour être honnête, Dick avait peur de tomber sur Selina. Ce n'était pas qu'il doutait de sa capacité à l'arrêter, non. Il avait peur, peur de ce qu'elle pourrait lui dire, peur des reproches qu'elle pourrat lui adresser. Elle avait toujours eu alors qu'il était Robin cet effet sur lui. A ses côtés, il craignait son regard, ses paroles, sans toujours comprendre les sous entendus. Elle était trop femme pour lui. Et aujourd'hui, il se sentait de nouveau comme un gosse, un gosse qui a peur de ce qu'elle pourrait lui dire. Elle ne l'avait pas cherché, il l'avait fuit autant que possible. Pourtant, il savait qu'elle était peut-être à même de le comprendre, peut-être à même de l'aider. Mais c'était encore trop douloureux. Il aurait voulu l'avoir à ses côtés pour Gotham, tout en sachant que sa nature finirait par ressortir. Dick avait finit par se dire que ce serait trop douloureux pour elle de le voir, que mieux valait la laisser faire son deuil en paix. Mais au fond, il était juste terrifié de la voir face à face.

Mais quand Dick eut vent d'un cambriolage visant un objet bien particulier, il ne put s'empêcher de vouloir intervenir. Oui, les bijoux étaient la spécialité, la cerise sur le gateau de Selina. Mais bêtement, Dick pensait que ce n'était pas elle sur l'affaire. Pas une propriété de Bruce. Dick collait ses propres standards un peu trop sur Catwoman sans doute, mais il n'imaginait pas qu'elle irait voler un bijoux que Bruce avait légué au musée, pour qu'il finisse dans un coffre fort alors qu'elle pouvait à loisir le contempler.

Dick n'avait pas eu à attendre longtemps. Il s'était à peine installé pour le show qu'une silhouette entrait dans le bâtiment. Une silhouette, rien de plus, pas assez pour reconnaître qui que ce soit. Dick avait douté, peut-être était-ce elle ? Si ce n'était pas elle, il ne pouvait pas fermer les yeux, et après tout, il protégeait l'héritage de Bruce, non ? Et si jamais c'était Selina...

Evidemment que Dick était entré. Selina ou pas, il ne pouvait pas laisser faire. Et s'il y avait la moindre chance que ce soit Catwoman, Nightwing se sentait d'autant plus obligé d'intervenir. Et rapidement, il reconnut sa patte. Le personnel ligoté mais sans effusion de sang, le système de sécurité HS, un travail subtil et discret... Il n'eut pas besoin de demander aux pauvres agents de sécurité ou au personnel qui était là.

Dick évoluait dans les ténèbres, comme Batman l'aurait fait. Mais plus pour observer que pour tomber sur Catwoman avant qu'elle ne se rende compte de sa présence. Il n'avait pas l'intention de l'arrêter et de poser les questions ensuite. Ca, c'était Batman, pas Nightwing. Il se contenta de l'observer, tranquillement installé sur les hauteurs des poutres du musée, assez étonné de la voir contempler pendant un instant l'objet qu'elle convoitait, comme si elle pesait le pour et le contre, ou qu'elle hésitait. Non, sans doute pas. Peut-être était-ce de lire la plaque commémorative ? Mais quand elle tendit le bras, Nightwing réagit instantanément, lancant un de ses wing ding qui se planta droit dans le mur juste devant elle. Un simple avertissement. Elle n'eut aucun mal à deviner qui était là, rien d'étonnant. A sa semonce, Dick hésita un instant, mais il était là, et le face à face redouté ne pouvait être évité. Il devait l'empêcher de continuer. Avec une acrobatie, il se lanca de la poutre sur laquelle il l'observait, et atterrit sur ses pieds, sans bruit.

- Et bien quoi ? Jouer toute seule ce n'est pas très drôle, je viens seulement offrir mes services. A quoi veux-tu jouer ? Au voleur et au policier ?

Dick ne douta pas un instant de la véracité de ses propos, elle était véritablement un chat sauvage, que l'on caresse parfois, mais surtout de qui on récolte griffures et morsures. Jamais totalement alliée, souvent ennemie. Mais Dick n'avait pas peur de quelques bleus, quelques coupures. Il les collectionnait ces derniers temps, Gotham prenait un lourd tribut sur lui. Selina était agile, une combattante honorable, un peu comme Dick. Aucun n'était du niveau de Batman, et les deux se valaient peut-être. Quoi que dans l'esprit de Dick, il n'était plus le petit Robin, et était capable de lui tenir tête.

Il n'apprécia toutefois pas le ton ni le contenu de sa dernière phrase, et sentit la colère lui monter. Il se foutait royalement de ce qu'elle pouvait penser de son action à Gotham, elle n'était pas sa mère ou sa copine. Et s'il savait qu'il n'était pas à la hauteur de Batman.... Non, il ne pouvait juste pas l'entendre de sa bouche, pas la sienne.

- Parce que tu crois que quelqu'un s'intéresse suffisamment à toi pour venir t'empêcher de voler des babioles dont tout le monde se fiche et qui finiront juste dans un coffre fort suisse ? C'est finit le temps où Batman venait t'arrêter pour entretenir ce petit jeu de rôle et de masques entre vous. Il n'y a plus personne pour te plaquer contre les murs Selina.

Prenant une inspiration, Dick retrouva son calme quoique devenant bien plus froid. Il voulait seulement la dissuader de commettre son larçin, qu'elle regretterait parce qu'il lui vaudrait un petit tour au commissariat, une publicité qu'elle ne pouvait se permettre. Il avait été un peu impulsif, et avait mal supporté sa critique, surtout venant d'elle...

- Rentre tes griffes Catwoman, je veux juste t'empêcher de faire quelque chose que tu pourrais regretter. Il est bien là où il est, et tu n'as rien fait qui mérite que je te poursuive ce soir. Oublie ton contrat, ce n'est pas comme si tu ne croulais pas sous les demandes.

Dick jeta un oeil sur le caillou. Valait-il vraiment la peine d'être volé, ou d'empêcher qu'il le soit ? Une si grosse pierre, pourquoi même avait-elle atteri ici ? S'il avait été Bruce, il l'aurait offert à Selina, quitte à ce qu'elle finisse par la voler, autant le lui offrir... Mais c'était comme ça entre ces deux là, et Dick se disait que finalement c'était peut-être que les deux aimaient bien trop leur petit jeu de rôle, bien plus que Bruce Wayne et Selina Kyle.

Son nom lui avait échappé, tant pis pour les micros, tant pis pour les oreilles qui pouvaient traîner. Et lorsque le cuir mordit sa joue, y faisant couler le sang, la rage l'emporta sur tout. Dick y porta le bout de ses doigts, la blessure était des plus superficielles mais saignerait encore pendant un bon moment. Aussi longtemps sans doute que la colère que sa blessure semblait avoir laissé déverser.

- Abandonner ? Je l'ai déjà suffisamment fait non, c'est bien ce que tu me reproches ?

A l'évocation de Jason, ses poings se fermèrent, et il les serra. Il ne voulait plus qu'une seule chose, qu'elle se taise. Qu'elle se taise à parler de Jason, à parler de Bruce. Elle avait l'air de ne voir que le gamin en lui, croyait-elle être la seule à souffrir, la seule à savoir ce que c'était que d'aimer sans recevoir tout ce que l'on voudrait en retour ?

- Ne pas comprendre ? Je n'ai jamais cessé d'être comparé à lui, et tous depuis que je suis revenu ne cessez de me le rappeler. Que je devrais être lui, que j'aurais du prendre la cape. Je n'en suis pas capable, vous êtes tous là à me faire la morale, comme quoi je devrais essayer plus, accomplir mon devoir. Tu crois que je ne me suis jamais senti faible ? Rien par rapport à lui ? Et ne me fais pas croire que ce petit jeu tu ne voulais pas toi non plus y jouer. Comme si tu avais quoi que ce soit d'honorable une fois le masque enfilé. Je ne rentrerai pas dans ce jeu là, moi, ne t'inquiète pas. J'aurais pas de problème à le faire à la loyale, même si ça veut dire que je ne prendrais pas les gants qu'il prenait.

La force avec laquelle elle parlait de Bruce lui aurait noué l'estomac. Il y avait dans ses mots, dans ses sentiments, une violence inouïe à laquelle Dick ne s'attendait pas. Il avait aimé, avec passion, avec toute la violence des sentiments que cela impliquait. Rarement, peut-être mais non moins douloureusement. Il savait ce que c'était que de voir l'être aimé lui échapper. Mais Selina avait tellement de douleur et de fièvre dans ses paroles que Dick se demandait s'il comprendrait un jour. Mais cela n'ôtait en rien la colère qu'il avait envers elle, alors qu'elle appuyait exactement là où cela faisait mal. Elle avait eu les leviers pour Bruce, et elle savait rouvrir les blessures de toute la famille. Dick avait les mains sur ses bâtons d'eskrime, et il n'y avait pas grand chose pour le retenir si ce n'était d'éviter un nouveau coup et d'attendre le moment propice, alors que chacune de ses phrases abattait ce qui lui restait de sang froid. Peu importe que les yeux de Selina brillent, peu importait le claquement du fouet qui semblait déjà n'être plus que figurant. Peu importait les paroles tendres lui rappelant une époque si simple, quand il était encore là... Peu importait tout ce qu'elle pouvait lui dire sur Bruce quand il n'avait pas été là, les paroles rassurantes qu'elle aurait pu avoir.

Doucement, Dick lui murmura alors que son oreille était si près de lui. Il savait qu'il n'y aurait plus de marche arrière après cela. Qu'elle n'accepterait jamais ce que Dick voyait, ce que Dick croyait. Qu'elle sortirait les griffes jusqu'à lui arracher l'idée, jusqu'à ce qu'il crie qu'il avait tort. Avec une voix froide, vide de toute compassion, il lui délivra sa vérité, sans aucun remord.

- Tu mens Selina, tu te mens à toi même. Tout ce que j'entends dans tes paroles, ce sont des regrets. Ce n'est pas la peine de jouer, ce n'est pas la peine de tourner le problème dans tous les sens pour trouver un autre responsable.

Dick la repoussa d'un geste ferme alors que sa voix montait graduellement, et à ses oreilles elles semblait si dure, bien plus grave que la sienne.

- Ne blâme pas quiconque, surtout pas Bruce, pour les choses que tu n'as juste pas su faire. Tu n'avais qu'à cesser de jouer, mais non tu as préféré t'enfermer dans ton rôle sans jamais laisser quiconque entrer. Tu n'as jamais su jeter la peau du chat, et ça... C'est de ta faute, Selina. De TA faute. Il n'y a personne d'autre à blâmer. Parce que Bruce ne demandait rien d'autre, parce que Bruce t'aurait tout donné si tu avais simplement réussi à t'empêcher d'être Catwoman. Il aimait la Selina Kyle qui venait me border quand j'étais malade. Mais il y avait toujours Catwoman pour le faire lâcher prise dès qu'il voulait aller plus loin.

Les poings toujours serrés, Dick n'hésitait plus et déversait chaque parole comme un coup de couteau. Peu lui importait ce qu'elle pensait, il voulait juste la blesser, aveuglé par son orgueil de se faire remonter les bretelles, et par la douleur de ce qu'il voulait voir : une femme que Bruce avait aimé, une figure qui aurait pu être maternelle et l'avait à sa manière été, et qui aujourd'hui ne semblait pas le pleurer quand lui même se sentait vide, effondré.

- C'est de ta faute, Catwoman. C'est de ta faute s'il n'a jamais réussi à te retenir.

Finalement, il n'était qu'un enfant qui appuie là où cela fait mal, instinctivement, pour que l'on vienne à lui. Dick prit en main ses bâtons, prêt à en découdre. Il n'aurait aucun remord à l'arrêter, pas après s'être senti aussi blessé.

- Maintenant c'est la dernière fois que je te propose de te rendre, ou je te promets, tu ne t'en sortiras pas comme ça, pas cette fois.

Elle aurait pu le frapper, lui lacérer le visage comme lui-même lui lacérait le cœur, mais malgré tout Selina conservait une affection sincère pour Dick Grayson. Oui elle venait le border le soir lorsqu'il était malade, et oui elle restait alors, passait la nuit au manoir dans le grand lit de Bruce. Entre deux rires, entre deux baisers, et en silence pour ne pas réveiller le petit, ou pour entendre malgré tout s'il ne toussait pas un peu trop fort. Parce que Bruce s'inquiétait toujours, marqué par son enfance, marqué par le fait de savoir que n'importe qui peut mourir, et à n'importe quel moment.
Selina s'enfuyait au petit jour, à chaque fois. Elle n'avait jamais pris la peine d'un petit déjeuner avec eux. Bruce l'entendait partir, il s'arrangeait toujours pour tourner le dos à Selina, mais la jeune femme savait qu'il était réveillé. Et lui, hé bien lui il savait qu'elle savait....

Ne pas brusquer l'autre lorsque personne ne vous retient, faire juste comme si on oubliait et parfois elina se penchait alors pour embrasser la joue légèrement bleuie de barbe, caresser le contour d'une épaule, murmurer contre la peau. Il ne l'en empêchait pas, il ne la retenait pas non plus.

 « Tu ne veux entendre dans mes paroles que l'écho des tiennes. Oui, Bruce était un connard, oui il savait se battre, il avait son prore sens de la Justice mais il savait trahir aussi. Par pur caprice... Tu es comme lui, avec ou sans costume. Parce qu'il t'a élevé, que tu es son soldat, même après l'avoir quitté.... Ne me juge pas, je le fais assez moi-même. Tu veux croire que tu vaux moins que lui ? Libre à toi.... Tu t'écoutes un peu ? Oh eigneur, on dirait presque Jason »

Il voulait la fouler du pieds ? Très bien, Selina n'avait plus peur des coups et des humiliations depui longtemps. Bien sûr qu'elle en souffrait, mis les craindre, les fuir, cela l'aurait éloigné de Gotham, de Batman. De Bruce. Elle n'avait jamais pu s'éloigner d elui, même un peu. Même après tout cce qu'il faisait, même après tout ce qu'elle, elle essayait de faire.
Dick la repoussa, lui laissant à peine le temps de fermer les yeux alors que sa voix enflait, comme la menace d'un prédateur. Elle pleurait, elle pleurait sans s'en cacher, c'était sa manière d'être. Pas ne revendication du chagrin, une acceptation...

 « Aurait-il changé pour moi comme moi je l'aurait fait pour lui ? Non. J'étais la femme chat bien avant qu'il n'apparaisse dans ma vie, et peu importe s'il n'y a rien sous le masque. Tu crois que je n'aurai pas aimer peut être, vivre dans votre grand manoir, ne plus avoir à me soucier de rien, moi, la fille de la rue ? »

Il l'accusait, la jugeait coupable et elle, hé bien les larmes faisaient couler son maquillage. Un instant, Selina se demanda où était le petit garçon dont elle s'était occupé ? Plus que Tim, plus que Jason, Dick avait toujours été son préféré après tout, touchée par la joie de vivre du gamin et se servant de lui pour croire à son rêve de famille.

 « Tu crois que je ne lui ai jamais demandé de simplement arrêter ?! Bon sang Dick, ce n'est pas un roman, ce n'est pas un film ! Et puis tu oublies la chose la plus importante qui soit : comment aurait-il pu vouloir me retenir, hein ? Il y avait Talia. Moi j'étais juste le plan cul qui servait de nounou aussi à l'occasion. Tu es crédule mon pauvre garçon, bien sûr que j'ai pleuré devant lui, bien sûr que je l'ai supplié de juste faire que tout s'arrête, qu'on soit ensemble... Et bien sûr qu'il ne m'a pas écouté ! Tu veux un coupable ? C'est lui, ça a toujours été lui, à retourner contre nous nos faiblesses. Il ne fallait jamais lui montrer nos fatigues, nos doutes, nos pleurs, sinon il se désintéressait. Il lui fallait des gens forts, vraiment forts et moi je ne l'aurai jamais été assez ! »

Furieuse, blessée, Catwoman enroula son fouet autour d'un des bâtons d'escrime de Nightwing jusqu'à tirer brutalement l'homme à elle. Alors, sans délicatesse, monstrueuse dans ce qu'elle osait faire, Selina lui ôta son masque.

 « Et puis de quoi tu te plains ? Inconsciemment tu as déjà choisi, ta voix l'a prouvé... »

Le domino fut jeté à terre. Saisissant le sac qu'elle emmenait toujours avec elle pour stocker son butin, Selina y prit quelque chose et le lança à la figure du jeune homme. Tissu, masque, capuchon....
Le masque et la cape de Batman, un de ceux tout du moins, peut être une version dépassée d'un costume que Bruce n'avais pas enfilé depuis des années. Qu'il n'enfilerait plus jamais.

 « Ramasse ton masque ou mets ça, je veux savoir qui je combats... Mais Dick, n'oublie pas qu'il n'y a pas de retour en arrière. Et arrête, arrête avec tes mots. J'ai choisi d'être sa pute, tout autant pour rester un peu avec lui, que pour rester avec vous »