Petite je ne rêvai pas de devenir flic, mon père m'aurait tué de toute façon. Oh il n'avait rien contre les flics, juste qu'imaginer sa fille aînée, son petit trésor, courir après des criminelles et se faire taper dessus était au dessus de ses forces.
C'était un américain, pardon un étasunien, comme il faut le dire maintenant, il avait du venir habiter à Saint Domingue pour suivre la société qui l'employait. Mes parents s'aimaient et ils nous aimaient, mes trois frères et moi. La vie était douce, nous ne manquions de rien et nous allions à la messe tout les dimanches. On pourrait croire que nous étions un modèle de famille heureuse. Bien sur nous avions nos petit différents, en particulier moi et mes trois frères qui avaient une idées assez précise sur la façon de ma protéger. C'était mignon, enfin quand j'avais douze ans.

Nous dûmes quitter notre jolie petite île pour Gotham City lors de ma seizième années. Mon père avait eu une promotion et la refuser l'aurait conduit droit au chômage. Gotham City, je me souviens avoir pensée que je mourais de froid au bout d'une heure en sortant de l’aéroport. Gotham city, les règles étaient différentes ici, la vie bien plus dangereuse. Nous nous étions installés dans un quartier tranquille, une banlieue sans trop d'histoire, mais mon père, ainsi que mes frères se faisaient plus protecteurs. Pour les embêter je rentrai dans l'équipe de base-ball féminine de mon lycée où profitant d'un certain don pour la kinesthésie je fis des merveilles. Oh cela n'a rien d'un super-pouvoir comme on en voit dans les journaux télé, je ne crache pas de feu ou que sais-je encore, c'est juste que je possède une conscience naturelle de mon corps et de ses mouvements plus élevés que les autres. Accompagné d'une bonne perception des distances et des volumes, avec en plus ma particularité d'être gauchère, vous pourrez comprendre pourquoi je devins la joueuse star de mon équipe et du lycée. Bien sur je dus aussi m’entraîner dur, mais c'était plus facile pour moi.

C'est aussi à cette époque que je me rendis compte que les hommes ce n'étaient pas mon truc. Non moi je n'aimai pas les joueurs de foot. Non, comme eux, celles que je désirai c'était les pompom-girl. Une en particulier : Doreen Wever. Une super blonde, avec des petits seins qui rebondissaient à chaque fois qu'elle sautait dans tout les sens. Un bonheur pour les yeux et un goût exquis en bouche. C'est avec elle que je perdis ma virginité, dans le local de rangement du matériel sportif. Romantique non ?

Bien sur je n'en parlai pas à mon père, j'avais trop peur de sa réaction. Doreen fit pareille et on s'arrangeait pour que personne à l'école ne soit au courant. Je me suis même forcée à flirter avec quelques garçons, ce qui m'a rendu malade. J'entrai à l'université de Gotham en tant que sportive, en suivant en parallèle des études de criminalistique, je n'avais pas vraiment l'intention de faire carrière dans la branche, mais cela m’intéressait. On réussit à avoir la même chambre, Doreen et moi, autant vous dire que lorsque je ne m’entraînai pas, je passai plus de temps sous la couette que le nez dans mes livres. Pourtant ce bonheur ne pouvait pas durer. Ce fut un accident bête, j'étais trop sur de moi et la joueuse adverse avait régit par instinct, je ne peux pas lui en vouloir. Je chutais lors d'une partie, la finale du championnat inter-université. Mon épaule gauche se brisa et pendant presque un ans je ne pus plus me servir de ce bras. Les médecins étaient formelles, plus jamais je ne pourrais jouer en compétition. J'ai essayé pourtant, mais je suis gauchère et même si je finis par être à l'aise avec ma main droite, je ne retrouvais jamais ma dextérité. Je passai du statut de joueuse vedette à celui d'élève sans talent particulier. Doreen fut un soutien inconditionnel à cette période et on finit par décider enfin d'annoncer la vérité à nos familles.

J'aimerais dire que cela c'est bien passé, mais la maison familiale trembla des hurlements de mon père et des pleurs de ma mère. Cela ce passa un peu mieux chez Doreen, mais cela avait causé une fracture entre nous deux. Malgré tout les sentiments et le désir qui nous unissait, elle ne pouvait pas se couper de sa famille. On finit par se séparer et je quittai l'université sans avoir obtenue mon diplôme. Seule, sans argent et sans avenir, je pris le premier boulot qui me permettrait de vivre sans me prostituer. J'entrai à l'académie de police et j'en sortis huit mois plus tard major de ma promotion.

Il y a deux choses qu'il ne faut pas être dans la police : Une femme, surtout si elle aime ses consœurs, et faire partie d'une minorité. On pourrait croire qu'à force de se faire tirer dessus, de ce faire insulter et autres gaietés, les flics seraient tolérants entre eux, qu'ils s'épauleraient, mais dans une ville où tout le monde peut se faire acheter, chacun surveille ses propres fesses et c'est déjà bien. Je n'ai jamais fonctionné comme ça et cela me porta préjudice. J'avais été intégrée dans une unité de la métropolitain division, les patrouilleurs. Je faisais ce que je pouvais, réussissant à passer outre la réticence d'un homme que je n'oserais appeler mon coéquipier. Au début j'ai essayée de fermer les yeux, mais quand je découvris qu'il rackettait des prostitués, en compagnie d'autres flics, je ne pouvais plus détourner le regard. J'ai essayé d'y mettre un terme, j'ai essayé de faire quelques choses. Mon supérieur m'a clairement fait comprendre qu'on ne dénonçait pas ses camarades et il m'a balancé à mon « coéquipier ». Deux jours après lui et deux autres flics essayèrent de m'apprendre la solidarité de corps dans les douches du commissariat. Ils n'étaient pas aussi bien entraînés que moi, ni aussi motivés.

On fit requalifier ce qui n'était rien de moins qu'une tentative de viol, en simple accident et on me fit muter dans une unité de la circulation à l'autre bout de la ville pour me faire taire. Mes nouveaux collègues m'évitaient, mais je m'en moquais. Je me débrouillai seule, je n'avais pas le choix. J'ai vite appris, c'est d'ailleurs à cette époque que je dus prendre des cours supplémentaires d'auto-défense, de droit et de criminologie pour savoir faire face avec plus d'efficacité. Les journées étaient longues, mais je faisais ce que je pouvais pour faciliter la vie des riverains dans mon secteur. C'est ce qui me fit sortir de ce troue. Un soir en patrouillant je tombai sur un criminel activement recherché par l'U.A.C. Je ne savais rien de lui, mais je le pris en flagrant délit de meurtre, je me mis à la poursuivre et cela dura longtemps, très longtemps. On finit tout les deux à l’hôpital, mais je l'avais arrêté. C'est tout ce qui comptait.

Je restai deux mois sur le carreau et c'est pendant ce temps que Jim Gordon vint me voir. Il avait été impressionné et il voulait me proposer un poste. Il n'eut pas à me le demander deux fois, je sautai sur l'occasion. Détective, je venais de devenir détective ! On m'avait récompensé pour mon travail, pour mon acharnement, comment ne pas être heureuse ? On peut dire que je déchantai vite, le boulot était dur, encore plus que lorsque je passai mes journées dans la rue. Surtout que mon coéquipier était sans doute la pire tête de mule et l'homme le moins aimable qui existait. Pour lui être aimer ou même apprécié, n'était aucunement important. Il faisait juste sont boulot de la meilleur façon qui soit. Je n'aurais pas pus avoir de meilleur formateur, même si nous étions en désaccord jusqu'au bout, même jusqu'à la présence des femmes dans la police, mais je lui faisais confiance comme je ne l'ai jamais fais depuis. Lui vivant, jamais il ne m'arriverait quelque chose. Il s'appelait Harvey Bullock.

Pourtant, nos dûmes mettre fin à notre duo. Nos méthodes étaient trop divergente, trop opposés, mais il avait fait de moi une détective accomplie et efficace. Je travaillai de longues années à l'U.A.C sans soucis particulier, hormis les aléas du boulot. Ce n'était pas facile, mais on fit tous de notre mieux et on était tous des fidèles du capitaine, puis du commissaire, Gordon. Bien sur les vigilants, Batman en tête, nous volaient souvent la vedette, mais tant que le boulot était fait on s'en moquait. Je pourrais passer des heures à raconter chacune des affaires que j'ai eu à traiter. Sans parler des morts, mon second coéquipier par exemple assassiné alors qu'il rentrait chez lui auprès de sa femme et de ses enfants, mais aussi des moments de joies, comme lorsque je suis arrivée à temps pour récupérer un petit garçon des mains d'un pédophile récidiviste.

J'ai rencontrée une femme aussi, une riche héritière du nom de Katherine Kane. Une rousse incendiaire avec qui les nuits étaient interminable. Je l'ai aimée, je crois même que je l'aime toujours, mais j'avais besoin de soutien et de quelqu'un de stable, pas d'une femme vivant uniquement sur ses revenues, ne faisant rien de la journée et me reprochant mon obstination dans mon travail. Ce fut déchirant, mais j'ai fais ce qu'il fallait à l'époque et je recommencerais.

Mais il y a eu le mort de trop. Mon dernier coéquipier Crispus Allen, avec lui c'était différent. Il était devenue un ami, je connaissais sa femme, ses enfants et puis il était mort en me sauvant la vie. C'était un piège, un mafieux voulait nous faire la peau après qu'on ai démantelé son réseau de trafic d'être humain. Mon coéquipier c'est mis entre moi et le tireur. Trois jours plus tard on enterrait son corps ayant encaissés cinq tirs de calibre .44. Six jours plus tard je noyai l'homme qui avait commandité l'assassinat dans sa propre baignoire. Le lendemain je manquais de me jeter, ivre morte, du toit de mon immeuble. Gordon était venue me chercher lui même, accompagné de mon tout premier coéquipier. J'étais désespérée, j'étais furieuse et j'avais honte de ce que j'ai fais, mais je ne le regrettais pas. Je n'arrivais plus à travailler, je buvais nuit et jour, devenant petit à petit une loque bien loin de l'image de la détective forte de tenace que j'avais.

Tout changea un soir. J'étais ivre morte allongée par terre dans mon studio nageant dans mes propres rejets. C'était un homme sans visage. Il me regardait, entouré de fumée. Je n'eus même pas la force d'essayer de me défendre, je finis juste par sombrer dans le noir. Quand je me réveillais je n'étais plus chez moi. J'étais dans une pièce plongée dans le noir attaché à une chaise. Puis la voix d'un homme se fit entendre. Il dit s'appeler Question et il était un vigilant. Il parla longtemps, très longtemps. Il me dit que j'avais été choisie, qu'il allait avoir besoin d'un remplaçant ou plutôt d'une remplaçante. Il m'a dit qu'il me surveillait depuis longtemps et hormis mon récent dérapage je l'avais impressionné. Il me dit que mes supérieurs et mes amis pensaient que j'étais partie en voyage, retournant sur l'île qui m'avait vue naître. Il me dit aussi que j'étais libre de partir, mais je ne sais pas pourquoi je restais et il me frappa. Il me dit que tant que je n'arriverais pas à me libérer, je ne pourrais plus sortir d'ici. Je réussi, ce fut long, ce fut difficile, mais je réussi et c'est moi qui le frappait cette fois ci.

Question ou plutôt Vic Sage était un homme étrange. Passionnant, intelligent, observateur, mais paranoïaque. Il ne me fit beaucoup lire, il m’entraîna. Nous étions coupé du monde et on appris qu'après coup l'attaque des aliens. J'ai voulu y aller, j'ai voulu aller me battre, mais il m'en a empêché. « Nous ne sommes que des hommes. » me dit il se jour là et il avait raison. Les super-héros luttaient contre cet ennemi, comment de simple humains pouvaient faire jouer la balance des forces ? Puis il était mourant, il n'était plus aussi fort, plus aussi rapide qu'avant et il devait terminer ma formation. Malheureusement il n'y arriva pas, la maladie avait finie par l'emporter. L'enterrement fut déprimant. Il n'y avait que moi. Personne ne connaissait Question sous sa véritable identité, il était trop fou, trop paranoïaque, trop solitaire. Sa tombe ne recevrait jamais d'autre visite que la mienne.

Cela fait une semaine que je suis rentrée à Gotham, découvrant une ville ravagée par l'invasion et la disparition de Batman. Je prévins le Commissaire Gordon que j'étais de retour, que j'allais mieux, que j'étais disponible. Il ne me posa pas de question, mais il était content que je sois de retour, des bras en plus, cela ne se refusait pas. Je ne sais pas ce que je vais faire, dans mon sac j'ai le masque de Question, mon masque, mais je n'ose pas le mettre, j'ai peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir à suivre les enseignements de Sage.

Je ne suis qu'une femme, je ne suis que Renee Montoya et je ne sais pas si un jours j'aurais le courage de poser les Questions.