Accueil  Rechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrer  Connexion  
Votez pour GK !
1 2 3 4
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal


Partagez
 

 Le Comte de Monte Cristo [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyVen 12 Avr - 12:49

Jason Todd & Tim Drake
Jason Todd & Tim Drake, se retrouvent en Avril 2013, alors que l'horloge affiche 18 heures passées en cette fin de journée froide mais ensoleillée. Les personnages se retrouvent dans un parc et ils autorisent les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de tumblr. Bonne lecture ♥


Depuis quelques temps déjà, sous prétexte de sorties avec des camarades de promotion, sous l'alibi de me rendre à la bibliothèque, je m'évade du manoir. En réalité, depuis la sonnette d'alarme tirée par Alfred et de laquelle a découlé mes retrouvailles avec Dick. Depuis mes discussions mouvementée, ça n'a pas changé. À dire vrai, ça n'a même fait que s'accroître. J'évite de croiser mon entourage au possible. Je ne suis plus sorti depuis l'épisode de la “maison piégée” ou plutôt, Red Robin ne s'est plus montré. Désormais, lorsque je ne suis ni en cours, ni dans mon lit de camps, je m'entraîne ou me consacre à mes recherches pour retrouver Bruce.

Entre temps, malgré tout, après avoir fait analyser mon sang et le contenu des fioles ramassées dans la maison de fou, j'avais fait parvenir à Jason par le biais des enfants des rues, comme il me l'avait indiqué, le contenu détaillé des cochonneries que l'on nous avait fait respirer ou injecter, ainsi que des copies des papiers que j'avais dérobé à l'un des acteurs de notre calvaire. Ça avait été plus fort que moi et sur l'instant il m'avait semblé que c'était ce que j'avais à faire, même si quelques doutes subsistent aujourd'hui. C'est là d'ailleurs la seule action de Red Robin depuis.

Assez de reproches, assez de remontrances... Assez que le remplaçant ne soit pas à la hauteur... Certaines paroles ont fait mouche, qu'elles fussent malheureuses ou prononcées sciemment.

Je me suis dégoté un endroit tranquille en périphérie de la ville, reculé et abandonné. Un lieu où je peux agir comme je l'entends, m'adonner à mes recherches sans avoir à me soucier de ce qu'intel ou intel penserait s'il me voyait... Je peux ne porter aucun jeu d'acteur sans risquer de déplaire ou d'inquiéter. Je peux souffler, tout simplement et arrêter de me soucier “des autres”. Dans mon “refuge”, j'ai installé plusieurs lanceurs de balle de tennis, golf et base ball. Je les ai équipés de détecteurs de mouvements tout en les plaçant sur plateau tournant et en leur ajoutant un programme pour en tirer des outils d'entraînement. Ici, je n'entends plus parler de ménagements. Si j'ai envie de m'entraîner jusqu'à l'épuisement, personne ne viendra me rabattre les oreilles. Ne plus avoir à faire attention au moindre de mes mots, actes et agissements me soulage, même si ce n'est que pour quelques heures par jour. Au moins, je n'e fais plus mon comédien. J'ai conscience qu'une part de pression est nécessaire, mais j'ai bien assez à faire avec celle que je m’inflige moi-même pour ne pas devenir en dingue petit à petit et je ne tiens plus à en rajouter.

Chaque jour, je m'en vais courir une heure minimum, pour m'aérer, même s'il n'est pas rare que je pousse délibérément mes limites pour avoir mal, parce que tant qu'on a physiquement mal, c'est qu'on est toujours en vivant alors qu'il m'arrive d'en douter. Ce soir ne déroge pas à la règle, sous couvert d'une “sortie” entre copains.

Depuis que mes pas ont croisé ceux de Jason, je m'interroge de plus en plus. Trop de doutes, trop d'erreurs – piètre remplaçant – trop de questions m'assaillent. À moins que j'ai tout simplement cessé de croire ? Est-ce lui ou nous qui faisons fausse route ? Jason aurait-il raison ? Nous faisons enfermer les criminels, mais lorsqu'ils ne sont pas relâchés par des corrompus, ils s'évadent. Nul ne s'y intéresse, aucun architecte ne se penche sur le problème parce que concevoir des centres de détentions inviolables n'envoie pas du rêve. De son côté, Red Hood met un terme de manière définitive à leur carrière criminelle... Et puisque la mort n'est pas si irréversible... Mais le tribut à payer est lourd : la solitude. Et si je venais à réaliser qu'il emprunte le véritable bon chemin, saurai-je renoncer au confort d'un frère pour la froideur du silence ?

Je n'ai aucune destination précise à l'esprit, je me contente de me laisser porter par les croisements, les feux et passages, les écouteurs enfoncés avec soin dans les oreilles, la musique à fond. J'arrive à un carrefour, le feu est rouge pour les piétons et la rue est pleine de badauds. C'est pour les éviter que je bifurque sur ma droite et pénètre dans le parc. De goudron, mes semelles raclent la terre du chemin. Il n'y a pas grand monde, il fait encore frisquet, parfait.

Mon regard glisse autour jusqu'à distinguer plus loin sur un banc, une silhouette penchée vers quelque chose entre ses mains. Je n'y prête d'abord pas attention et ne la remarque que parce que le banc borde ma route à venir. Mon allure est pressante, plus qu'un entraînement quotidien, je cherche à pousser mes limites, mais soudainement, lorsque je ne suis plus qu'à une vingtaine de mètres de la fameuse silhouette, j'en distingue les traits. C'est presque surréaliste : Jason. Surréaliste parce que je m'étais forgé une image visiblement erronée de celui qui ne veut pas faire savoir son retour et surtout, parce que je ne m'attendais pas à le trouver tout simplement là à lire un roman. Il va finir par croire que je lui colle au train.

Immédiatement mes muscles se tendent et je ralentis. Je ne sais pas si je dois feindre l'indifférence et continuer comme si de rien n'était ou bien si je dois m'arrêter. De toute façon dans un cas comme dans l'autre, je sens que quoi que je fasse, je vais me prendre un reproche ou une remarque dans les dents. Autant m'arrêter dans ce cas puisque ça ne changera rien.

Si tôt à sa hauteur, je cesse ma course.

« Bonjour Jason. » Ai-je fini par dire après un temps d'hésitation.


Dernière édition par Tim Drake le Jeu 9 Mai - 14:28, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMar 16 Avr - 9:16

La nausée est là, comme un tourbillon qu'il ne pouvait arrêter. Cela lui étreignait la gorge, les yeux, le visage. Une ombre sur un squelette, une menace, quelque chose d'indéfinissable. Ses mains ne tremblaient pas pourtant, et Jason ne savait pas la raison de ce miracle, trop de ténèbres pour rester droit, ne pas ciller, les mots étaient silence.
Qu'est-ce que le jeune homme attendait, une voix amie ? « Ménage toi, Jaybird », tu parles... on se ménage comment une fois qu'on est revenu de la mort, en restant au lit avec un thé déthéiné et des petits gâteaux secs ? Le monde n'avait absolument aucun sens, il ne s'y retrouvait plus et se sentait piégé, momie vivante dans une de ces tourbières dégueulasses, témoin de son temps tout autant qu'anomalie.
Il ne vomirait pas.
Le comte de Monte-Cristo... Ce livre est spécial. Le dernier qu'il ait lu, vivant. En fait, Jason ne l'avait même jamais terminé, il se demanda si le marque page était encore dans l'édition que Bruce lui avait offerte, au chapitre avec le vieux télégraphe et ses orangers...
Tu parles, le livre avait sûrement du être jeté à quelque démon de misère. Celui qu'il tenait dans les mains, c'était pas le même exemplaire. Il en avait repris la lecture depuis le début, espérant ne pas mourir en plein milieu de l'intrigue comme l'autre fois. Il y avait quelque chose de tragique et désuet dans les mots sous ses yeux, les personnages, et au fond tout ne restait qu'une histoire d'amour. Ne pouvait-on se venger pour autre chose ?
Jason ne connaissait rien à l'amour, quelque chose manquait dans l'agencement de son cœur comme de son cerveau, entre innocence et maturité. D'une certaine manière, tous les sentiments s'entremêlaient et se confondaient dans sa triste perception des choses, la seule échelle pour pouvoir les reconnaître devenant alors celle de la violence.
Il était las, fatigué, il ne voulait parler à personne, se contentant de tourner les pages pour ignorer un peu plus le cauchemar de ténèbres que devenait sa vie. Un mauvais rêve dont il ne pouvait s'extirper, trop de choses vues, trop de choses faites, on ne peut sauver tout le monde. Son univers se réduisait à un château, une forteresse sans porte ni fenêtre où le jeune homme s'attachait à rejeter toutes les lumières de la naïveté.
Il se savait marqué, différent, à l'instar de Caïn dans la bible, condamné à errer encore et encore, maudit. Ouais c'était ça, une malédiction... Bien sûr il n'était pas dupe, si Bruce avait été vivant Jason l'aurait rejeté tout autant que les autres, si tant est que l'homme fasse seulement un pas vers lui.
Il n'attendait rien de la vie, ni leçon, ni yeux mouillés de la part d'un gamin compatissant. Au contraire... Jason Todd était quelqu'un ayant besoin de calme et de silence. Quoi qu'on en pense, quoi qu'on en dise, il restait brisé de manière irrémédiable, ayant vu et subi trop de choses pour véritablement s'en défaire un jour. Le point de non-retour.
Il ne pleurait pas sur lui-même, ça non plus ça ne servait à rien. Personne ne lui rendrait jamais ce qu'on lui avait enlevé et par ce fait, jamais il ne réussirait à grandir vraiment. Etait-ce ça, ce que Bruce avait ressenti à la mort de ses parents, un traumatisme profond qui plus tard le poussa à devenir un espèce de monstre ?
Une autre page de tournée, l'intrigue qui avance. Jason avait dépassé à présent le point où il s'était arrêté la dernière fois. Il découvrait l'histoire, essayant d'en faire parvenir les mots jusqu'au petit garçon abandonné dans l'entrepôt glacial, le corps en sang. Une histoire, ça l'aiderait à attendre que Batman arrive, à oublier les pieds nus, la douleur, la trahison....

Quelqu'un vint interrompre sa lecture. Un nom, le sien, alors l'enfant dans l'entrepôt hurla, comme si cette simple chose allait le condamner et réveiller l'explosion. Jason se força à terminer la page, les yeux écarquillés et dans sa tête, l'enfant accepta de se taire, retombant dans une catatonie résignée jusqu'à ce que son moi-futur reprenne le livre. Jason coupa le temps, renvoyant le petit martyre aux ténèbres jusqu'à ce qu'il soit seul à nouveau.
Ses yeux se levèrent, froids et inexpressifs, jusque Tim. Il ne voulait pas le voir et se sentit trahi lui aussi qu'il utilise son prénom. Tim n'en avait pas le droit, cela faisait partie de leur accord.

 « Prochaine fois que tu m'appelles comme ça, je vends ton identité à toi aux gangs de la ville. »

Blessé, en colère -et Tim avait-il seulement compris que Red Hood était l'homme et Jason le masque, désormais?- il marqua la page, refermant l'ouvrage. On l'avait souvent pris pour un débile profond ne comprenant rien à la lecture, il se souvenait de regards étonnés en le voyant allongé à plat ventre, un bouquin ouvert devant lui, comme si la chose était tout bonnement absurde. Jason reprenait le livre, le plus souvent, le serrant contre lui comme un bouclier et allait se cacher dans un coin sombre -sous une table le plus souvent, Alfred lui faisait alors rouler une lampe de poche jusqu'à lui pour ne pas qu'il fatigue ses yeux- en espérant simplement qu'on l'oublie. L'enfant Jason comme l'adulte avait pris cette fâcheuse habitude d'avoir honte de chacun de ses gestes, marques d'une enfance où personne ne prenait vraiment la peine de le rassurer ou le mettre en confiance.

 « Casse-toi, j'ai rien à te dire et je veux pas entendre tes baragouinages »

Bla bla bla lui tendre la main, le sauver, sauver des vies aussi. Mais Jason avait vu les ténèbres, le chaos, un néant sans nom ni raison. Il n'en guérissait pas.
L'humour de Tim l'énervait aussi, son envie de prendre soin des gens, il rejetait ainsi chacun des gestes que pouvait avoir son cadet, comme si cela condamnait un peu plus le Robin qu'il avait été.
Si ce môme a besoin de quelqu'un, qu'il aille donc retrouver Dick le parfait, Jason n'avait rien à lui apporter.
Il ne voulait pas de lui, juste son livre et calmer un peu l'enfant terrorisé parce que sinon personne d'autre ne le ferait. Le calmer, lui mentir : Patiente juste encore un peu, Batman va venir, ne t'inquiète pas...
Lui mentir jusqu'à l'explosion. Dans sa tête, Jason n'arrêtait pas de se voir mourir avec plus ou moins de détails...

Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMar 16 Avr - 12:32


J'aurai pu m'excuser ou bien encore lui dire qu'il n'y a personne autour, j'aurai pu tenter de trouver une quelconque justification, mais je n'en ai plus l'envie ni la force. Si le vent errode les roches, il semblerait que les incertitudes et les questions fassent de même avec moi, m'usant plus que je ne l'escomptais.

« Alors vas-y. Pourquoi attendre. Fais-toi plaisir. » Ai-je lâché sans réfléchir d'un ton monocorde.

Je viens d'être mordu, je mords à mon tour. Instinct primaire d'un animal déjà trop blessé. Un millier de vacheries me passent par la tête, qu'elles soient maturent ou pas. “Et moi j'irai voir potin magasine pour faire publier ta tronche sur la une.”, “Moi c'est ta tête que je ne voulais pas voir, comme quoi on a jamais tout ce qu'on veut.”, et tellement d'autres idioties... Mais je m'abstiens. À quoi bon de toute façon ? Je n'en ai pas l'énergie et encore moins l'envie.

Pourtant, la colère fini par prendre le pas sur la lassitude. Jusqu'ici, je n'ai rien répondu aux coups de crocs, mais je n'ai jamais été aussi égaré du chemin à suivre qu'aujourd'hui. À chaque seconde qui s'écoule, je le suis un peu plus encore, écrasé par une nouvelle vague d'incertitudes et de questions. Je ne me suis que rare adonné à mes pulsions “sanguines”, d'ailleurs pour être honnête, cela n'a jamais été que verbalement. Seulement cette fois, j'en ai plus qu'assez de recevoir sans mot dire et je ne peux comptenir pleinement cette colère sourde et presque grisante qui m'anime.

« Et si on se recroisait un soir, cette fois laisse la balle atteindre sa cible. Tu rendras services à tout le monde, à toi le premier. » Fais-je toujours sur ce même timbre de voix dénué presque de “vie”.

Un simple “Je veux rester seul” aurait suffit, je m'en serai allé sans insister. Mais il avait fallut qu'il morde et que je réponde. Je soupire en secouant la tête. Mes écouteurs sont remis dans mes oreilles, le volume est clairement remonté et je reprends ma course sans préambule ni cérémonie. Désormais dans ma bulle, je note dans un coin de ma tête que ce parc est à proscrire dans mon “carnet d'adresse”. Le premier chemin qui surgit à droite, je tourne pour fuir. Fuir Jason, cette colère, cette douleur... Et lorsque je suis hors de vue, je ralenti jusqu'à m'arrêter face à banc.

Interdis, je le fixe et m'évade une poignée de seconde. Combien de fois suis-je venu ici jeune enfant ? Mon père a même terminé une fois dans le lac à cause de moi. Un soupire chasse les souvenirs. A croire que j'ai toujours été médiocre. Je n'y suis plus revenu depuis sa disparition que par devoir, pour les besoins d'une enquête, d'une poursuite, d'une patrouille. Je n'aurai jamais dû venir ici. Encore moins en ce moment. Quel imbécile, je fais tout de travers. Je me laisse lourdement retomber sur le banc. Dans ma poitrine, un hurlement de douleur s'étouffe avant même d'approcher la liberté.

Peut-être Jason a-t-il raison sur toute la ligne après tout. Peut-être n'ai-je toujours été qu'un piètre remplaçant. Peut-être nos méthodes sont-elles creuses, fausses... Mon arrivée n'a été finalement que pour faire “taire” la violence d'un autre... Mais qui aujourd'hui est là pour que la mienne garde le silence ? Entre mots trop protecteurs et ceux trop acides, comment trouver de nouveaux repères ? Et Bruce qui ne revient toujours pas... Les pistes qui ne font que finir, lorsqu'il y en a, que sur des cul-de-sac... Les reproches qui reviennent toujours plus acides... Ça n'en finira donc jamais ?

Une bouteille d'eau est sortie presque tremblante. Je bois une gorgée les yeux fermés. Je dois me “déconnercter”, arrêter de penser, cesser de réfléchir arrêter de me poser des questions... Je suis en train de devenir dingue ou autre chose, je ne sais pas, mais je vois bien que je ne suis plus “comme avant”. Le seul moyen pour moi de parvenir enfin à totalement lâcher prise, ce n'est que lorsque je m'effondre d'épuisement physique. Je ne sais pas faire autrement. Je fonctionne ainsi, je pèse chaque mot, je réfléchis chaque geste, l'anticipe et adapte mes réactions selons ce que “prévoient” les circonstances, mais pour la première depuis longtemps, je suis sans filet. J'abore au quotidien toute une palette de masque, agissant toujours par devoir avant même de songer à mes envies, mais aujourd'hui, quels sont mes devoirs ? Quelles sont mes envies ? Où commence ce que je “dois” faire de ce que je “veux” faire ? Je ne fais qu'entendre que j'ai été mauvais ou bien que c'est ce Bruce aurait voulu. Et moi dans tout ça ? Je ne sais même plus si j'ai une place quelque par...

« Je suis désolé... J'y arrive plus... » Ai-je murmuré les mains sur le visage.

[ HJ : Désolé pour la piètre qualité de ma réponse ]
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMar 16 Avr - 22:25

Les choses allaient trop loin, ce que disait Tim, ce que lui-même ressentait... Et quelle était cette main invisible qui l'étouffait sans pitié ?Il ne comprenait pas, pourquoi lui refusait-on ainsi chaque grain de colère ?! Assez, Jason n'en pouvait plus, il s'était retenu à la corniche trop longtemps et maintenant il n'en pouvait plus.
Parce qu'il n'y avait jamais eu personne pour panser ses plaies, parce qu'il souffrait. En une langue ancienne, le jeune homme maudit Talia et sa propre résurrection. Mort, il n'avait plus eu à entendre ces sornettes et personne ne venait lui demander de compte à rendre. Il regrettait de s'être montré à Tim, de lui avoir offert son nom et prenait le simple appel du jeune garçon comme une trahison. Plus personne ne nomme les morts....

Et pourquoi Tim pleurait et fléchissait-il ainsi alors qu'il n'était pas seul ? Le livre continuait d'être serré contre sa poitrine sans que ce mince bouclier ne le protège de rien pour autant. Il saignait, il agonisait et personne ne le voyait...
Parce que cette sorcière de Talia ne l'avait pas soigné, jamais. Qu'il s'éloignait de plus en plus, que rien ne pouvait le sauver, que personne ne VOULAIT le sauver. Parce que la vie n'est pas une comédie et que Jason haïssait les sourires futiles que tant avaient à lui offrir.
Le loup avait trop longtemps hurlé à la lune, et malgré ça personne ne prit la peine de comprendre son cri. La colère est étoile, l'étoile est indestructible...

Tim est un orphelin lui aussi, sans messe ou tombeau pour pleurer. C'est pas juste, et l'appel à l'aide du môme n'a pas besoin de réponse. Alors Jason se tourne vers lui, le visage déformé de colère et de tristesse comme un triste pantomime. Il y a une certaine beauté à la douleur, du moins d'après les idées reçues de l'esthétisme. Lui, il n'en connaissait rien, juste la douleur, les chairs brisées, toujours les mêmes, des choses que Tim connaîtra parfois, ou peut être pas.
Trop de choses vécues, et sa voix est brisée avant même de franchir ses lèvres.

 « De quoi te plains-tu ? Tu as un frère, une sœur, tu as Alfred ! Tu joues les solitaires, mais regarde-toi, si tu vas mal, ils seront là malgré tout. Tu crois que je crève pas d'envie de les appeler, moi ?! Sauf qu'on a jamais été proche et que ouais, ils sauraient pas comment m'aider. La seule chose que j'y récolterais c'est des menottes parce que je suis un putain de hors la loi ! Dick j'ai pas été son frère, juste une nuisance, toi c'est différent alors au lieu de chialer va vers lui. Tu crois qu'il a pas besoin de toi, aussi, sale égoïste ?! »

Le loup agonisait, se dévorant lui-même. Il y avait des larmes sur ses joues, les traumatismes vécus depuis son retour à Gotham, Jason n'avait eu personne à qui en parler.
Chaque événement paraissait tel les notes d'un sinistre opéra, menant jusqu'à une fin tragique : la sienne.
Il se rappelait ses années de terreur dans la rue, réduit à devoir faire ce à quoi personne ne devrait jamais se réduire, et puis après le silence du manoir, celui des secrets trop bien gardés. Ecoutez-moi...

Le second oiseau de Bruce n'avait jamais eu de voix...

Et puis à quoi bon ? Le sentiment terrible de la résignation se peignit alors sur chacun de ses traits. Tim ne le comprendrait pas ou bien lui imposerait une quelconque logique enfantine d'amour familial. Tim n'avait pas vécu son enfance, le malaise de Dick avec lui comme des milliers de reproches silencieux, la place qu'il n'avait jamais vraiment creusé, la colère, la tristesse, une putain de tristesse dont il pouvait pas se défaire.
L'absence de sentiments. Parce que Tim, pour Dick, ne remplaçait pas Jason étant donné qu'ils n'avaient eu de liens fraternels.
Tim était une réussite, Jason un échec.

 « Pleure, je l'ai fait avant toi, je sais que ça sert à rien... »

Pas d'amour.
La nausée grandissait, violente, de même que les souvenirs.

Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMer 17 Avr - 8:38


Malgré Chopin, la voix de Jason me parvient entre les notes. Je me redresse et sans encore tourner mon visage vers lui, j'ôte mes écouteurs. Je ne le regarde que lorsqu'il évoque ce qu'il lui arriverai s'il venait à rentrer. Aurait-il donc si peu compté pour eux trois ? Je n'ai pas connu le même Dick que lui, ni la même Barbara, mais ce dont je suis sûr, c'est qu'Alfred ne le ferai pas enfermer, mais chercherait à l'aider. Était-ce une époque si différente pour que Jason ne soit finalement pas accepté ?

Je me fais violence pour ne pas avoir de geste d'affection pour Jason, craignant bien trop de me faire une nouvelle fois envoyer sur les roses sans ménagement ou bien une droite tout simplement. Mes doigts se crispent sur mon jogging, faisant presque crisser le tissu. Mon regard revient devant moi et mes joues se creusent et mes larmes se libèrent plus que je ne le voudrai.

Sait-il pour Barbara ? Sait-il pour ses jambes ? La question n'a pas lieu d'être, mais elle tombe malgré tout. « Barbara..., dis-je presque songeur, A déjà bien assez à se battre au quotidien. » Et je n'évoque pas le rôle d'Oracle qu'elle tient comme personne. Mes paroles sont destinées à Jason ou bien à moi-même ? Je ne suis même pas certain de ne pas me conditionner moi-même. « Parce que j'ai peur que Dick parte encore à cause de moi. » Parce que si j'avais sut trouver les mots, si j'avais sut le convaincre, alors peut-être serait-il revenu bien plus tôt... « Parce que je commence à croire que tu as raison à mon sujet. » Mes paroles pourraient être facilement mal interprétées, pourtant il ne sera jamais question de suicide me concernant : « Parce que je ne veux plus être celui qui reste. » Indirectement, j'évoque ce sentiment de culpabilité qui m'assaille concernant la disparition de ceux qui me sont chers. Trop lent, toujours trop lent, jamais assez à l'heure, jamais là où il faut quand il le faut, jamais présent à temps. « Et parce que je ne suffit jamais. » mais surtout : « Parce que j'ai trop peur. »

Mes joues me brulent presque. Mes larmes trop longtemps étouffées, refusent de cesser de couler. Pourquoi formuler à voix haute ce que je suis incapable de dire à d'autres est-il si douloureux ? Je sais que je devrai parler aux concernés, mais pour avoir quel résultat ? Accabler Dick davantage, le mettre à terre et le faire fuir de nouveau ? Pour qu'Alfred se fasse un sang d'ancre plus que ce n'est déjà le cas ?

« Et si Dick n'était plus selui que tu as connu ? Et pourquoi pas “juste” Alfred ? » Ma voix reste monocorde, usée. « Pourquoi tu te refuses un soulagement même infime ? Pourquoi te refuses-tu des rencontres ? »

Je ne peux m'empêcher de m'interroger, incapable de lâcher totalement prise et de mettre cette petite voix intérieure en sourcine. Moi, tu ne me connais pas, et pourtant tu me fais payer la faute des autres. Tu ne me considères pas pour “moi”, mais par rapport “à”... Je dois vraiment avoir tout raté... Et d'autres gens... Des inconnus aujourd'hui, demain peut-être des alliés et amis... Tu t'en interdis la possibilité... Incapable de m'exprimer, étouffant un sanglot trop assoiffé de liberté, aucune de ses pensées ne franchiront mes lèvres. Il me faut un moment avant de pouvoir m'exprimer de nouveau sans que ma voix ne défaille.

« Je ne sais plus ce que je dois faire. Je ne sais plus ce qu'on attend de moi. Je ne sais plus ce que je veux. » Un ordinateur en panne. Un machine à qui on n'aurait pas programmé une fonction. À qui un logiciel est incomplet, défectueux. Redémarrage en boucle en mode sans echec. Voilà à quoi je me borne. Je suis... Bugué. « Qu'est-ce qui te fait dire que tu as raison ? »

Ma phrase n'est ni venin, ni ironie, mais bel et bien une question. Qu'est-ce que sait Jason que je ne sais pas pour qu'il soit certain que sa voix, ses méthodes soient la “véritable” solution ? J'ai besoin de comprendre. Là est tout mon problème. Je cherche toujours à tout analyser et cerner, chaque information doit être analysée, pesée, décortiquée jusqu'à la dissection complète pour une assimilation optimale. Seulement un tel fonctionnement implique d'être toujours dans l'interrogative au delà même de la simple curiosité, devenant même un besoin. Celui de comprendre, de savoir, de maîtriser et contrôler. Lâcher prise, perdre le contrôle volontairement, je pensais il y a peu savoir le faire, mais je me suis bien vite rendu compte combien j'en suis incapable.

« Il y a une chose que tu ne m'as pas laissé le temps de te dire la dernière fois. Merci, mes remerciments n'évoquent pas le fait que je lui dois la vie, non pas que je sois ingrat, loin de là, mais je le remercie en réalité pour quelque chose qui m'est plus précieux : Parce que même si aujourd'hui, je n'y vois pas clair, tu m'amènes à élargir mon champ de vision, à penser autrement. »

En d'autres termes, merci de me pousser à m'améliorer même si je ne suffit toujours pas. Je ne sais même pas pourquoi je lui dis ça, Jason doit en avoir autant à faire que de ses premières langes.

« Je vais le retrouver Peter. Même si je ne dois faire plus que ça. Essaie... De tenir encore un peu. » Dis-je dans un souffle autant pour lui que pour moi.

Je n'ai pas oublié ses paroles lors de notre première rencontre. L'image de la chute du toit était trop familière pour ne pas faire échos.

Je n'attends véritablement aucune réponse à mes questions et déjà machinalement je me remets tel un automate sur mes jambes. De nouveau je me fais violence pour n'avoir aucun geste compatissant à l'égard de Jason, ne voulant pas provoquer frontalement un nouveau rejet. Je ne sais pas ce que j'attends ni même si j'attends quelque chose. Une énième morçure peut-être.

Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMer 17 Avr - 13:39

 « Mais je m'en fous, petit con ! »

Sa voix siffle, pareille à un serpent. Il n'y avait aucun amour dans ses yeux, sur ses traits, juste une solitude triste à en faire peur, mais qu'importe ? Odeur d'encens dans sa tête d'instruments anciens alors que Talia peinait à le faire se concentrer ne serait-ce qu'à rester dans la pièce plutôt que de s'abandonner à des rêveries indistinctes. Aujourd'hui il n'y avait personne pour lui faire reprendre pied, et lui-même ne comprenait jusqu'où il errait vraiment.

 « C'est pas à moi qu'il faut dire ça, c'est à Dick. C'est lui ton frère, c'est lui qui veut savoir et t'aider »

Des souvenirs devant ses yeux : Nightwing de dos à parler avec une silhouette sombre et anonyme, sûrement un autre titan. Lui, il est derrière et tout ce qu'il voit, c'est le bras de Dick. Pourquoi ? Parce qu'il est jeune, crevé et qu'il meurt d'envie de l'attraper, que son aîné lui serre la main comme pour prouver qu'il sait qu'il existe et que non, il le déteste pas.
Peut être aurait-il fait le mariole, à essayer de s'accrocher à lui comme un singe à une branche, juste pour se défouler, juste parce que Dick pouvait alors lui montrer qu'il le voyait et peut être lui sourire vraiment ? Pas une mimique fausse, pleine de maladresse, le sourire pour quelqu'un qu'on se force à aimer même si on veut pas.
Mais c'est Tim aujourd'hui devant lui, auréolé de lumière malgré sa tristesse et les larmes. Tim qu'il imagine sans peine porter le manteau et patrouiller aux côtés de Nightwing comme si n'existait plus qu'eux au monde.
Encore un éclair de tristesse, encore une souffrance, c'est sa couronne désormais et le fantôme des mots de Talia continue de résonner à ses oreilles. La voix de Bruce, il semble l'avoir oublié. Il essaye de se souvenir pourtant, Bruce qui le soulève aussi aisément qu'un fétu de paille, lui le trop petit garçon, et l'assoit sur ses épaules après un dur entraînement où l'enfant avait failli s'écrouler en larmes, épuisé par les mots, par les ordres, par sa propre incapacité. Et ce simple geste comme en ont tous les pères avec leurs enfants, cette élévation, ce fut une récompense, quelque chose de pur et lumineux parce que non, Jason n'avait jamais connu ça. Alors il restait blotti sur les épaules de Bruce, enivré par la joie avec la sensation de dominer le monde ainsi.

 « Dick a changé, je le sais, je suis pas idiot, mais il a fait ça pour toi. Parce que t'es pas un rat, une ordure ramassée dans la rue, qu'il peut te comprendre, lui, qu'il peut t'aimer... »

Le souvenir qui revient, oh Nightwing retourne-toi, regarde moi ! La silhouette imprécise à qui parle Dick semble soudain s'animer et prendre une forme plus consistante. Il y a des mots et de la colère, une dispute. Et toujours cette main que Jason aimerait prendre pourtant, celle de son « grand frère », mais il reste dans l'ombre, il ne bouge pas, mort de peur, blessé aussi peut être quelque part entre le cerveau et le cœur.
Des cris et des disputes, la petite cape jaune canari ne le protège même pas. S'il avait été courageux, est-ce que Dick aurait aimé ? Que Jason lui prenne la main, simplement, et qu'ils soient deux à faire face à la silhouette noire et colérique.

Jason sur les épaules de Bruce, il sait qu'il ne va pas tomber malgré ses muscles endoloris, et les mains de l'homme le soutiennent et le protègent même s'il est sensé le faire tout seul pourtant. Le petit guerrier. Bruce, il ne voit que le haut de son crâne, de toute manière il ne sourit pas. Pas Bruce Wayne, pas pour Jason Todd

La silhouette qui se tait, Jason de nouveau caché dans un coin sombre, à regarder Dick partir sans pouvoir faire quoi que ce soit, pas même pleurer à l'aide. Parce qu'il a peur que cette silhouette noire qui criait encore il y a quelques secondes, ne veuille faire du mal à Nightwing. Sauf que la silhouette c'est Bruce, c'est Batman, et que si Jason a cru un instant que l'homme haïssait son ex-Robin, l'enfant comprend bien vite qu'il s'est trompé.
Peut-être aurait-il du vraiment prendre cette main pour que Bruce l'aime un peu lui aussi, sauf que maintenant c'est trop tard. Et Batman sourit, il sourit à l'ombre de Nightwing, la mimique est comme une épée brisée sur son visage, pourtant il y a tant de fierté et d'amour. Le premier fils, le seul....
Jason, perdu dans son coin d'ombre, Jason qui n'en sortira jamais. Les épaules de Bruce, il en tombe, il s'écroule, et la chute est longue alors que le Joker rit à s'en briser la voix. Encore quelques coups jusque l'explosion finale....

Le «merci » de Tim n'a aucune valeur, de même que sa promesse. L'enfant veut qu'il tienne, mais Jason secoue la tête, conscient de la notion d'un « trop tard », désormais réalité. Comme devant le timer de la bombe, lorsqu'il avait compris que la seule chose l'attendant, c'était la mort, le néant.

 « Va te faire foutre »

Tenir, il l'avait déjà fait assez longtemps comme cela sans que personne ne vienne l'aider, non ? Et Dick avait changé, retenant la leçon, acceptant de prendre la main d'un autre petit garçon sans avoir peur désormais.
Jason restait seul, sans amis ni alliés.

 « Cherche le d'abord là »

Sa main frappe Tim au torse peut être un peu plus fort qu'il ne le faudrait, là, à l'endroit du cœur. Se souvenir des enseignements de Bruce, c'est déjà un peu le retrouver parmi les ténèbres de Gotham. Jason sait qu'il l'a perdu, comme un pécheur sans Dieu désormais. Le plus drôle ? Il n'a même plus peur....
Que Tim arrête de jouer les fillettes, qu'il aille voir ses proches et qu'il laisse Jason en paix. Lui, il en a plus rien à foutre de tout ça et chacun des visages croisés à Gotham sonne comme une nouvelle pelletée de terre sur son cercueil.

Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyJeu 18 Avr - 7:51


Je ne sais que trop bien que ces mots devraient être à l'intention de Dick, mais jusque là j'ai bien été incapable de les lui dire. A quoi bon chercher à faire entendre ça à Jason ? Gaspillage d'énergie. Voilà ce que ce serait. Pisser dans un violon reviendrait au même. Des pics de colère montent en flèche avant de subitement s'effondrer comme un château de carte. Je n'ai pas envie de me battre, je n'ai plus envie de courir après les moulins à vent.

Ma mâchoire se crispe de nouveau, ma joue se creuse sous l'énième assaut de la colère. Mes traits se durcissent. Une violente secousse me parcourt et je ne parviens pas cette fois à me contenir.

« Arrête. Arrête ça tout de suite. Quoi tu en penses, tu es peut-être un sacré emmerdeur doublé d'une tête de cochon, mais t'as rien du rat ou de l'ordure, alors arrête. » Fais-je entre mes dents.

Le coup reçu à la poitrine me fait reculer de deux pas, me coupant le souffle un instant. Tout en lui lançant un regard incendiaire, ma main est portée par réflexe à l'endroit visé. Je pique un coup de sang. Je ne parviens plus à me contenir et je vomis mes paroles :

« Mais que'est-ce que tu veux vraiment Peter ? Que je te laisse tranquille ? Alors pourquoi ne pas m'avoir juste ignoré ? Tu sais parfaitement que j'aurai continué mon chemin. Me coller une rouste ? Vas-y soulage-toi. Que je sorte de mes gons et que je t'en mette une ? Dis-le, tu tends la joue, je te la mets et on en parle plus. Tu veux que je crève, l'instant d'après, tu prends une balle pour moi. Tu t'amuses à me piétiner, c'est tellement drôle, et la seconde suivante, tu m'empêches de finir empalé. Tu me reproches presque d'exister, et tu me rattrapes avant que je tombe. La prochaine fois, si ça devait se reproduire, n'interviens pas, plus jamais, pour moi. »

Soupire de lassitude. Jamais encore je n'ai rencontré quelqu'un d'aussi vindicatif à mon égard. À moins qu'il soit le seul à se montrer franc avec moi... Je ne sais pas, mais j'abandonne cette fois. Je me résigne à ce dialogue de sourd. Je n'ai jamais été de ceux prompts à baisser les bras, mais s'en est trop, je ne parviens plus à gérer. Je hais ces sentiments qui m'assaillent, je n'ai jamais été foutu de savoir comment les « encadrer » pour composer au mieux avec.

« Je ne sais pas ce qu'il y a eu entre Dick et toi et ça ne me regarde pas, mais quoi qu'il y ai eu, tu fais exactement pareil avec moi. »

Du moins, c'est l'impression que Jason me donne. Il me fait payer les fautes, les erreurs d'autres qui ont aujourd'hui changé ou disparu. Pendant « l'absence » de Jason, le monde a continué de tourner, le temps c'est écoulé. Certains ont changé, grandis, évolué... Mais lui n'en a pas eu la possibilité. Je ne sais même pas depuis combien de temps Peter Pan est de « retour » parmi les vivants. Je ne sais rien de son parcours ni des moyens qui ont permi qu'un tel prodige – ou malediction – et je suis très loin d'être en position de chercher des réponses. D'ailleurs, je ne sais même pas si j'ai réellement envie de les connaître. J'ai fini par avoir trop « honte » pour envisager d'affronter de nouveau le regard de ceux que j'ai définitivement perdu.

« Pourquoi est-ce que tu me punis d'exister ? » Ai-je demandé d'un ton emprunt de nouveau de lassitude. « Non en fait, ne réponds rien. A quoi bon ? Tu vas cracher ton venin, je vais t'agacer, je vais finir moi aussi par m'énerver, on va s'engueuler, chercher à taper là ou ça fait mal, enclancher les bons boutons... Je soupire. J'en suis fatigué d'avance. »

A quoi bon perdre son énergie ? Pourquoi continuer un dialogue de sourds ? Nous ne nous comprennons pas. Je ne suis même pas sûr que nous nous entendons réellement. Un sourire de dérision étire mes lèvres et je tourne les talons. Le faussé est trop grand entre nous pour que seul, il soit franchissable et puisque des deux côtés du fleuve, il n'est pas toujours question de contribuer... Je soupire en m'éloignant. Quel gâchi...

Je fais demi-tour et enfourne de nouveau les mains dans les poches.

« Prends soin de toi Keats. » Ai-je conclu par dessus mon épaule.

Comment peut-il dire que mon frère a besoin de moi alors qu'il possède une si mauvaise opinion de moi-même ? Même un semblant d'appaisement, je ne suis pas capable de l'apporter à quelqu'un d'aussi tourmenté que Jason. Je secoue la tête en m'éloignant d'un pas lourd.
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyJeu 18 Avr - 10:11

Non, il n'était pas Dick. Là avait résidé une grande partie du problème en fait, Jason savait pertinemment que trop de choses le séparaient de son aîné, à commencer par un héroïsme inexistant peut-être ? Les accusations de Tim, à sa grande surprise, ne le blessaient pas. Il savait que l'enfant avait tord et cette connaissance devenait armure pour son corps fatigué.
Et dans les lumières du parc, jamais Jason Todd n'aurait pu paraître plus différent que Dick Grayson, alors que quelque chose d'autant princier qu'animal se dégageait de son ombre.

 « Je fais pareil? »

Un ton calme, posé, il y avait un peu de Bruce dans sa voix. Pas Batman, non, Bruce Wayne, comme une trace, un fantôme soudain présent à travers un fils pourtant définitivement perdu. Ses yeux restaient fixes, durs et implacables, accusateurs. Tim avait été le seul à venir vers lui, à trahir une confiance tacite en imposant une présence et des discussions dont Red Hood ne voulait pas. Et en bon mini-Grayson, le gamin s'estimait dans son bon droit....
Jason se souvenait parfaitement son enfance, Dick rentrant dans sa chambre chez les Titans, ne comprenant pas pourquoi le petit garçon devant lui se montrait soudain colérique et terrifié. Espace personnel, protection...
On demandait à Jason de se reconstruire, de guérir, mais personne ne le laissait construire de sanctuaire où se ressourcer, endroit sans peur et sans question.
Le calme étrange émanant du jeune homme contredisait Tim. Parce que malgré sa tristesse et sa souffrance, malgré ce qu'il avait essayé d'oublier aujourd'hui mais que son Remplaçant lui avait jeté sans pitié à la figure, il l'écoutait. Son attention était ponctuée d'insulte, cependant elle existait réellement, sauf que le gamin ne se montrait pas même satisfait de cela. Parce que sous les insultes il y avait des conseils, sauf qu'il fallait prendre la peine de creuser un peu.

Encore une fois, un sentiment de solitude trop puissant l'étreignit, quelque chose dont on ne guérit pas. Eclat d'acier dans ses yeux, épée brisée , et leur innocence avait disparu depuis tellement de temps. Tim pouvait s'écrouler, et il le savait, parce que malgré tout resteraient des gens pour le relever. Si Jason se laissait aller à cette faiblesse, il en mourrait....

 « Tu te punis assez bien tout seul, te donne pas plus d'importance que tu n'en as, Timothy Drake... »

Etait-ce cruel de la part du gamin, de lui cracher ainsi tout cela à la figure ? La frustration qu'il éprouvait mais n'avait jamais révélé à Dick, Alfred, ou même Barbara. A nouveau ce sentiment de n'être qu'un tout petit garçon trop faible, trop chétif, celui qu'on peut rouer de coups sans craindre aucune conséquence. Pourquoi personne n'avait-il donc pris la peine de relever cet enfant là, de le soigner et de le consoler ?

Quelque chose de pur et d'ancien se creusa alors sur ses traits, un énième secret, une énième vérité. Il avait soif de mots, de vrais mots, ceux d'amour et de tendresse qu'il aurait voulu entendre un peu plus. Comme lorsque Donna effleurait sa joue de ses lèvres pour lui dire qu'il avait fait du bon travail, juste ça...

Même à l'époque, ce n'était pas assez. Pas pour le gamin qu'on avait traité comme un déchet ou pire encore, toute une partie de sa vie. Il avait trop vu, trop vécu et la fatalité de ses maux ramenaient un hiver glacé dans son cœur. La guérison était impossible...

Tim lui tournait le dos à présent, prêt à s'en aller, à l'abandonner et Jason n'éprouvait rien d'assez fort et puissant pour chercher à le retenir. Est-ce que Bruce s'était déjà senti aussi impuissant et dérouté ?
Il ferma les yeux, tout à la solitude d'un poète sans muse désormais, et sa sombre carcasse prit place sur le banc à nouveau. Il songea aux enfers grecs alors que son regard douloureux effleura le point d'eau droit devant.
Cinq fleuves pour les Enfers grecs, et lui le mort pas tout à fait revenu, se noyait dans l'un d'eux. Styx, fleuve de la haine.

La haine....

Un sourire déforma ses lèvres, prière volée à il ne savait quoi. Des traits trop durs pour un visage si jeune, oh comment faire ? Trop de tempêtes aussi dans ses yeux, et la frontière était trop grand entre lui, Dick, Tim. Jamais ils ne se comprendraient vraiment, toujours à s'attaquer, à s'accuser.
Et trop tard pour les regrets...
Alors l'homme haussa les épaules, qu'importe. La vie était brouillard...

Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyLun 22 Avr - 7:24


La torture d'entendre Bruce au travers de la voix de Jason me fige. Je dois un instant fermer les yeux et serrer les dents pour étouffer un cri de douleur. Bruce... Ce père que je n'ai jamais osé appeler ouvertement ainsi et encore moins “papa”... encore et toujours lui. On y revient toujours. Encore et encore.

J'ai l'impression d'être une bouteille vide balancée au gré de la mer et de ses marées. Ballotté par les vagues, un coup à droite, un coup à gauche, je n'ai plus de chemin, les écumes en ont effacé les traces, l'emprunte, emportant avec elles toutes mes certitudes. Mais la bouteille approche des rochers menaçants du rivage et personne ne lui fait changer de cap. Personne ne m'arrête et déjà, sur la pierre je menace de me briser en une pseudo pluie d'étoile. J'ai l'étrange impression que jamais les morceaux ne sauront être recollés. Pris dans mon vaisseau de verre, je tente d'user d'autres courants, de profiter d'une brise pour m'éloigner de la menace, mais le ressac me fait presque me résoudre à ma propre condition, les vagues me ramènent. J'ai lutté, trop longtemps peut-être, mais cette fois je rends les armes. À trop courir, j'ai usé de mes dernières ressources.

« Ton rejet. » Ai-je soufflé sans plus affronter son regard, toujours dos à lui.

Même mordre pour faire “mal”, pour “rendre” j'en suis in-foutu. Pathétique constat. La vérité c'est peut-être que je n'ai pas réellement envie de planter mes crocs, ou peut-être ne suis-je juste pas capable de faire délibérément mal. Misérable. À moins que cela ne soit une chance ?

Je ne sais pas, je ne sais plus, et c'est bien là le problème. Je n'ai plus d'autre envie que celle qu'on me laisse seul dans un coin, qu'on m'oublie. Il est loin le temps où je pensais que le plus “beau” est à venir... Aujourd'hui, chaque seconde je ne m'attends plus qu'au pire.

« Je suis désolé. » Une voix lointaine, presque absente ou plutôt étrangement résolue. Définitivement résolue. « J'ai voulu mordre plus fort que toi parce que tu n'arrêtes jamais et que je ne sais plus quoi faire d'autre. C'était stupide. » Ça ne doit pas le changer vu son opinion à mon égard et ses griefs à mon encontre...

Il y a quelques nuits, depuis la cave où je fais mes nuits, il m'a semblé un instant entendre dans le couloir des bruits de pas familiers, trop familiers. Je me suis aussitôt relevé de mon lit de camp et je me suis précipité dans les escaliers. Jamais encore je ne les avais monté aussi rapidement, le cœur au bout des lèvres. Je n'ai même pas senti le froid du carrelage lorsqu'une fois dans le manoir, je me suis précipité dans l'entrée. J'étais pourtant certain de “l'avoir” entendu rentrer, mais bien sûr, il n'y avait personne. Devant les portes closes et le silence rythmé par les battements désordonnés de mon cœur, j'ai dû me rendre à l'évidence. J'étais seul et Bruce n'était pas rentré. Combien de fois encore ? Combien de fois encore vais-je me précipiter de la sorte dans un mur ?

« J'ai cru l'entendre rentrer il y a quelque nuits. » Ai-je murmuré. « Mais il n'y avait personne. » Comme à chaque fois.

Ce n'est pas la première fois que mon imagination me joue des tours. Combien de fois lors de patrouille me suis-je persuadé d'avoir entre-aperçu sa silhouette parmi les ombres ? Combien de fois ai-je senti son regard malgré l'absence ? Entendu sa voix dans le silence ? Combien de fois ai-je cru l'entendre rentrer ? Pianoter sur son ordinateur ? Est-ce là ma punition pour ne jamais être là “à temps” ? Pour n'être qu'un piètre remplaçant ? Est-ce là ce à quoi désormais mon quotidien va ressembler ? Ça ne passera donc jamais ?

Je délaisse mes souvenirs pour me tourner vers lui. Un dernier regard en arrière, des fantômes jaillissent des limbes pour se mouvoir devant me regard. Contre le passé, il n'y a finalement rien à faire et la bobine remonte le temps, défie l'entendement et déjà je peux observer “mes” disparus revivre une scène de mon passé. Une nappe sur la pelouse, mon père, à la perte de ma mère, a tenté de “resserrer” les rangs. Peut-être a-t-il senti que ma propre chute finirait par venir. Mes yeux se reportent sur Jason.

Je voulais lui faire parvenir des livres il y a peu. Juste comme ça, parce qu'il avait évoqué des auteurs en ma présence. Je n'escomptais ni rencontre, ni discussion, simplement que ce geste lui laisse entendre que s'il en avait besoin... Je n'aurai rien demandé en retour, peut-être simplement qu'il cesse ses reproches envers moi, mais je me suis finalement ravisé. Peut-être ai-je bien fait ? Ou au contraire, peut-être aurais-je dû pour une fois écouter mes envies. Je ne sais pas et rien désormais ne me dira si j'ai bien fait.

Un sourire emprunt de peine étire mes lèvres, résolu.

« Rassure-toi, je ne vais plus te priver d'air. »

Mes paroles ne sont pas en l'air. D'une manière ou d'une autre, je ferai en sorte que Jason ne me voit plus puisque de toute évidence, c'est ce à quoi il aspire. Plus que de simples mots, désormais c'est une certitude, désormais, et quel que soit la méthode à employer, je ferai en sorte de le fuir puisque ma présence n'est non seulement jamais escomptée, mais de surcroit, détestée. Ce sentiment me conforte dans mon envie d'être laissé seul dans mon coin, j'ai besoin que tout cesse, que tout s'arrête, d'une manière ou d'une autre. Assez de douleur, assez de reproches, assez de cauchemar en pleine nuit ou éveillé, assez de tout ceci.

Faites que ça s'arrête et vite...

Mon optimisme n'a jamais été à ce point rangé au placard. Mais cette fois, s'en est trop. Je baisse les bras. Je n'en peux juste plus.

Une main furtive qui s'espère réconfortante – ou en tout cas pas trop désagréable - se pose sur son épaule avant de fuir pour ne pas être chassée. Je ne suis même pas certain que ce geste soit pour Jason et non pas pour moi, pour nourrir une nouvelle chimère.

« J'espère que saint Christophe veillera sur toi puisque tu ne veux personne pour le faire. »

Puisses-tu trouver la paix Jason Todd ou au moins, un peu d’apaisement. Et puisque je suis incapable de t'apporter autre chose que du dégout, j'espère qu'un autre saura t'offrir un peu de répit. De nouveau mon corps se meut de lui-même, quittant Jason pour errer sans motivation ni destination.
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMar 23 Avr - 10:53

Son rejet. Alors le regard de Jason devint pareil à l'acier, celui que l'on travaille, que l'on martèle encore et encore par le feu et l'eau glacé. Il était un renié, un banni, et jouer la comédie, celui de quelqu'un de normal, était tout simplement au dessus de ses forces. Inconsciemment, Jason portait une forme de pureté meurtrière l'interdisant de tout mensonge et le rendant vulnérable à chaque vents mauvais de l'existence. Il était dénué d'une hypocrisie particulière, lorsque l'on s'encombre de gens dont on se fiche bien. Faux sourires, fausses paroles, pas pour lui, il préférait partir vers d'autres ténèbres que de s'imposer aux humains, aux vrais.

 « Stupide en effet.... Inconvenant aussi. Lorsque quelqu'un veut pas te voir, tu t'en vas... et surtout tu te poses pas en putain de victime. »

Quelque chose qu'il avait appris auprès de Bruce, lorsque l'homme devenait trop sombre pour supporter la compagnie. Peut être parce qu'il pensait à Dick, à ce fils pleuré mais rejeté ? Jason du apprendre à se retirer sans un bruit, monter jusqu'à sa chambre et attendre, silencieux. Faire comme si sa propre existence s'effaçait, disparaissait pour que ne reste que Bruce et son chagrin. Le plus souvent le petit garçon attrapait l'un des lourds édredons en plumes d'oie du lit et se blottissait contre, les yeux fermés, à défaut d'une toute autre étreinte affectueuse. Parce que quoi qu'il soit advenu, Jason restait un orphelin avec la solitude pour amie.
Il s'endormait, le cœur vidé, incapable de descendre manger, d'affronter la solitude d'une assiette qu'Alfred aurait mis pour lui seul et la présence écrasante du manoir, comme si la demeure le rejetait elle aussi, appelant le fils, le vrai. Dick....

Le lendemain, il fallait alors descendre à pas de loup, voir Bruce lire le journal à la table du petit déjeuner, comme si rien ne s'était passé, et sourire. Rejeter le fait qu'en haut, dans la chambre, il y a un édredon trempé de larmes et de silence où subsistent encore l'ombre de cauchemars. Une journée comme une autre avant l'école, la patrouille du soir peut-être, une comédie bien huilée, des doutes parfois... Qu'est-ce qu'il faisait ici ? Des doutes qu'il ne partageait pas. De temps en temps, le regard d'Alfred sur sa nuque, difficile à ignorer et ça en devenait presque trop dur de ne pas pleurer. Pourtant, il tenait bon, et Bruce riait, le surnommait de quelques noms d'oiseaux amicaux, comme une excuse implicite. Une excuse, qui au fond n'était jamais assez, mais la leçon était là : Jason avait appris à ne pas s'imposer ou à reprocher la solitude et le silence des murs du manoir. Que Tim ne puisse pas avoir une conduite équivalente, il ne parvenait pas à le concevoir.
Tim avait été un fils aimé dès le début.

Il l'écouta parler du fantôme de Bruce, des bruits de pas, et se demanda alors si son père adoptif avait eu de semblables hallucinations auditives après son décès à lui. Il crevait d'envie d'entendre la réponse, savoir s'il avait su être un souvenir vivace et aimé, mais il n'y avait personne évidemment pour le renseigner.
Lui, il ne ressentait plus Batman nulle part dans la ville. Pas même à Crime Alley, endroit presque organique relié à la Chauve Souris. Morte, la ville l'était en partie...
Sauf que Jason n'eut pas le temps de partir dans ses réflexions, Tim se barrant à nouveau dans ses pleurnicheries. Bordel, il était obligé de monter un opéra en cinq actes pour simplement dire qu'il partait ? C'était pas possible, ça ! Ses lèvres se tordirent en un pli amer, pas même un souvenir. Qu'il aille se faire foutre avec Saint Christophe, avec ses attentions et son merdier. Jason était revenu au parc pour lire, oublier un peu le désastre de sa vie, la solitude et voilà que le Remplaçant les lui rebalançait à la gueule, assaisonnés de bons sentiments. Misère.

La main sur son épaule le fit grogner à l'image de ces chiens battus ne supportant plus d'être touchés.
Blessé, traumatisé par tout ce que la vie lui avait déjà offert, on ne pouvait attendre de Jason qu'il réagisse comme une personne normale. Pas lorsqu'il ne l'avait jamais vraiment été. Il se blessait, s'écorchait vif à parfois faire des efforts, à s'adapter aux autres même pour une minute, mais qui prenait le temps de faire des efforts pour lui ?

Un souvenir, les yeux de Bruce, calmes et presque triste. Parce qu'ils avaient eu une violente dispute, et sa main saignait là où les dents de Jason avaient essayé de faire mal, de mutiler. Comme un animal. Pourtant Bruce l'avait pris dans ses bras, ignorant cris et coups, berçant l'enfant sauvage avec une douceur brutale impossible à écrire. Et il y avait un voile dans ses yeux, une blessure qui avait poussé Jason à s'arrêter, à se calmer et le regarder.
Parce qu'il voyait bien que Bruce faisait tout cela parce qu'il se sentait coupable de ne pas arriver à l'aimer comme il le devrait.

Violence, violence partout.... Le jeune homme leva la main pour frotter ses yeux. Dick n'aurait pas cru l'enfant Jason, tout à son monde rose et amical, et Tim ne connaissait que ses bons sentiments. Aucun des deux n'avait eu à faire face au regard froid de Bruce, plus terrible encore que celui du Batman, lorsqu'il fait comprendre à un petit garçon que oui, il est au delà de tout amour et ne peut plus rien espérer.
Comment vouloir après ça de quelqu'un pour veiller sur soi?
Des blessures dont on ne cicatrise pas.

Plus calme à présent, Jason regarda le parc, les yeux clairs et distants. Un ballon buta contre le banc, pas un truc de football, juste un de ceux en plastique, d'une belle couleur rouge. Il le prit dans une main et sentit qu'on tirait sur sa manche. Une petite fille, de grands yeux, un ruban dans les cheveux. Il lui rendit le ballon et elle retourna à son jeu avec un sourire où manquaient quelques dents. Pauvre petite vie innocente qui n'a pas encore pris de grosses claques dans la figure...

Tim s'était éloigné pour partir. Jason ne fit rien ni pour le retenir, ni s'excuser. Il remarqua sans vraiment voir un groupe de jeune sun peu plus âgés converger vers l'héritier Wayne. Son esprit était ailleurs, vers d'autres étoiles et horizons, à espérer quelque chose, il ne savait pas vraiment quoi. Lui qui restait au delà de tout....


Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMar 23 Avr - 17:27


Pourquoi ? Pourquoi ai-je eu la mauvaise idée de venir courir ici ? Pourquoi ne suis-je pas resté sur le bitume ? Tout ça pour ne croiser personne sur mon chemin, pour ne pas perdre mes foulées, pour ne pas avoir à croiser quelques passants encombrants... Et la seule chose que j'ai gagné c'est me sentir plus branlant encore qu'avant mon départ du manoir. Et maintenant ? Maintenant je n'ai plus ni énergie, ni envie de courir. Ou plutôt, de me fuir. Mais qu'est-ce que je croyais dans le fond ? Sombre idiot. Rêveur crétin.

Mes écouteurs ont reprit leur place, mais Chopin cette fois me laisse insensible. Je remonte mon col et enfourne mes mains dans mes poches. J'ai besoin d'une excuse pour ne pas rentrer du tout ce soir. Je n'ai pas envie de faire semblant, de porter le masque du gamin qui rentre ravi de chez ses amis.

Les yeux rivés sur le sol, je ne remarque qu'une fois à quelques mètres d'eux, trois jeunes. Ça y est... Ça va être pour moi je le sens. Je ne remarque pas encore qu'ils ne sont pas seul et qu'à une cinquantaine de mètres derrière moi, plusieurs jeunes simulent une conversation entre eux. Les trois se plantent devant moi, me privant du chemin. Une tentative de dévier sur l'herbe à droite, ils font de nouveau face. À gauche, ils recommencent. Mes doigts se crispent dans mes poches. C'est pas le moment. Je relève les yeux et j'attends. Je sens qu'ils vont me chercher des poux. C'est vraiment pas le moment.

« Hey toi, on s'connait ! » Lance l'un d'eux.

J'ai le son trop fort, je n'entends rien et ce sont les mouvements de ses lèvres qui me font deviner ses paroles.

« Je ne crois pas, non. »
« Si, si, j'ai déjà vu ta tronche ! »


Les trois comprennent vite qu'il va falloir aller droit au but, je ne suis pas d'humeur.

« Ton fric et tes objets de valeur et on épargnera peut-être ta p'tite tronche ! Ton père te reconnaîtra peut-être ! Magne ! »

Mon Père ?! Erreur monumentale. La perte de contrôle est immédiate. Il n'aurait pas dû avoir ces paroles... Les rares qui me feraient perdre les pédales...

Je boue. Je fulmine. La colère monte. C'est pas possible. Je peux pas sortir deux heures et avoir la paix ?! Ce serait trop demandé. D'abord Jason – dans un tout autre registre et d'une toute autre manière – et maintenant eux... Et au carrefour je tombe sur un braquage. En chemin pour retourner dans mon... “coin”, je vais tomber sur un serial killer et lorsque je vais vouloir retourner m'enterrer au manoir, un feu de paille m'attendra. Je soupire et remonte encore le son cette fois, à son maximum. L'appareil dans ma poche, ces trois là ne se doutent pas de ce qui gronde et que je tente de calmer. L'un me repousse de l'épaule, puis au torse. Je ne réagit pas, mais j'ai des envies pas moins violentes. D'ailleurs, Chopin pour témoin de mes pensées, dans cette situation ça a presque quelque chose d'insultant pour lui.

Le premier coup de celui qui parle, part et je l'évite. Le bouchon de la bouteille vient de sauter, cette fois, je ne tiens plus et je rends, œil pour œil, dent pour dent. A ceci près, je suis entraîné et pas eux. Surtout ces derniers temps. Mes coups trahissent mon état d'esprit. Ils n'ont rien “d'ordinaire”. Ils ne sont pas là pour décourager ou simplement donner une leçon, il n'est pas uniquement question de défense. Ils sont portés avec une précision presque chirurgicale pour assener un maximum de douleur à celui qui les reçoit. Je vise les points stratégique, me “vidant” plus particulièrement sur celui qui a eu le malheur d'ouvrir la bouche, de me bousculer et de me faire perdre tout contrôle de moi-même.

Anesthésié, ou presque, je ne sens rien des tentatives des deux autres qui tentent de me faire lâcher leur comparse sur lequel mon poing s’abat encore et encore. Jusqu'à ce qu'il commence à devenir douloureux. Mais ce n'est pas assez pour me faire “revenir”, reprendre pied. Trop de cris retenus. Trop de choses dites ou pas suffisamment. Trop d'erreurs. Trop de fautes. Trop de tout et pas assez de rien. Je ne me calme pas, bien au contraire. Celui que je tiens s'écroule sonné et mon regard tombe sur les deux autres. Il y a quelque chose de presque enragé dans mes yeux. La compassion, la douleur... Ont momentanément disparus. Plus rien n'en transpire d'autre que la colère. De nouveau je frappe pour faire souffrir, pour faire mal comme si leur douleur allait faire taire la mienne.

Mais le reste de la meute intervient, cette fois armée de tranchant et je devine l'arme à feu dans la veste de l'un d'entre eux aux formes de cette dernière. Je ne les avais pas vu ceux-là. C'est pas possible. Mais n'aurais-je jamais la paix ?! Je fulmine, je suis prêt à imploser. Red Robin ne sort plus le soir et maintenant c'est Tim que je ne sais quelle ironie du sort a prit pour cible dans ses tours débiles ?!

Prêt à “recevoir” le premier assaut, l'espace d'un instant, je me demand à quoi bon. À quoi bon me défendre ? Pourquoi ne pas tout simplement se laisser planter ? Pourquoi ne pas baisser les armes et me laisser faire ? Au moins tout s'arrêterai enfin. Plus de douleur. Plus de reproches. Je ne serai plus le poids mort de quiconque. Tout le monde y gagnerai. L'air ne serait plus pollué par mon souffle ? Alors pourquoi lutter ? Pourquoi s'acharner ? Parce que c'est ce “qu'il” aurait voulu ? Mais il n'est pas là. Il n'est toujours pas revenu. Je ne l'ai toujours pas retrouvé... J'esquive les assauts, mais je ne suis plus certain de savoir ce que je veux, ce que je dois...


Dernière édition par Tim Drake le Mar 23 Avr - 17:33, édité 1 fois (Raison : Oublie de mots + correction d'une phrase en chinois)
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyMer 24 Avr - 10:39

Des hyènes, des coyotes : une meute pour harceler et dévorer le solitaire mis à l'écart. Une victime facile, malgré la colère et le savoir-faire des combats, toujours la même histoire dans le monde des hommes comme dans le règne animal. Il entendit l'altercation, les yeux fermés et le cœur à sec. Si Tim avait été son frère, alors oui Jason aurait bondit pour éclater la tête des jeunes contre la pelouse. On protège les siens, surtout si on les aime. Pour ça que jamais vraiment Nightwing n'avait surveillé ses arrières, ou bien Bruce su l'arrêter et le stopper avant que Jason ne meure. Parce qu'il n'y avait pas assez d'amour entre eux tous.

Une âme humaine ça ne se comprend pas, peu importe combien on essaye. Il reste toujours quelques recoins sombres et secrets que la conscience ne peut dévoiler, et se connaître soi-même, c'est mourir un peu, perdre de son humanité au profit de quelque chose d'autre, bien plus froid et clinique. Jason ne savait rien de lui-même, ou bien du Red Hood. Il se laissait porter par ses actes à l'inverse de Bruce qui avait toujours tout su du Batman. Devenir comme lui ? Le jeune homme en craignait la fatalité.
Face aux brimades subies par Tim, aux répliques corporelles violentes de celui-ci, Batman aurait su quoi faire. Jason était même sûr que s'il s'était agit de lui à la place du petit, Bruce lui aurait collé une droite absolument magistrale pour se laisser aller ainsi à ses instincts.

Jason avait fait renaître le Red Hood, l'arrachant à son but premier de servir la criminalité, dans le but contraire de l'en punir. Il faisait cela pour tous les gamins drogués dont on retrouvait les corps sans vie mais jamais les meurtriers, pour les filles des rues déjà fanées dont la mort n'attristait personne... Parce que les ordures, les rejetés, on ne se battait pas pour eux, déjà trop à faire avec les honnêtes gens. Et ce n'était la faute de personne à vrai dire, car les ombres dévorent les ombres et le jeune homme savait pertinemment que lui-même rencontrerait plus d'échecs que de réussites et qu'une foule de fantômes sans noms et sans vengeances n'aurait de cesse de le hanter.
Mais les bagarres de rues, ça il pouvait rien faire contre. Il les connaissait, savait qu'au final on ne pouvait trouver de véritables coupables, même à un vol ou une dispute. Lui-même avait été bourreau et victime à la fois, la loi de la rue était dure, sans pitié.
Cependant les guignols qui s'en prenaient à Tim ne restaient que des petites frappes voulant juste jouer les terreurs en attaquant un petit richard.

Une journée ensoleillée dans un parc, des enfants qui essayent de jouer, d'oublier, des gens paumés parfois un peu et des adultes pour vouloir sang et argent. La bagarre allait dégénérer, Jason le sentait très bien à travers ses yeux mi-clos.
Trois couteaux, un pistolet pour le mec grand et maigre qui ne devait sûrement pas saoir s'en servir, surtout sur une cible aussi prêt que Tim, mais une balle perdue pouvait être dangereuse pour l'adolescent malgré tout ou bien même les autres occupants du parc.
Neutraliser le grand en premier, c'était se prendre les couteaux des autres tous en même temps. On était pas dans un film de kung-fu ici, où chaque adversaire attend patiemment que le héros en ait terminé avec le précédent, avant de l'attaquer.

Putain ils faisaient vraiment chier, tous.

Alors, avec une grâce déchue, celle d'un guerrier, Jason se remit debout, les yeux fatigués et le cœur dur. Lui revint alors le rire de Talia, comme un écho de fantôme, à ses oreilles. Une fois, par plaisanterie cruelle, elle l'avait surnommé « mon petit rônin », guerrier sans honneur, sans maître. Guerrier d'un autre âge aussi, formé pour quelque chose de moins bas et trivial que les petits tourments sans importances qui parfois affectaient Gotham. Vols, rackets, ça c'était pour Batman et ses sbires, parce que ça faisait une bonne publicité. Jason ne voulait pas se faire appeler par un signal dans le ciel, il voulait juste être là quand un enfant pleurait, en souvenir de ses propres larmes.

 « Ok tous, et si vous dégagiez avant que je vous casse un bras ? »

Celui qui semblait être le chef de meute trembla un peu, sans reculer pour autant. Il grimaçait, et Jason cru y voir l'écho d'une haine envers le monde et d'une envie de grandeur que cependant il ne pouvait vraiment comprendre. Il se souvent alors l'avoir déjà croisé lors d'une de ses patrouilles, à pleurer dans son coin après avoir acheté de la drogue. Un comportement étrange, celui de quelqu'un qui se sait devenir une épave. Red Hood s'était renseigné sur lui, voir s'il dealait ou autre, mais le jeune vivait seul avec sa grand mère dans l'appartement de la vieille femme. Pas d'études, pas de diplôme, une addiction naissante à la drogue, un casier judiciaire concernant du recel d'objets volés et un grand amour pour sa grand mère. On ne voyait rien de tout cela évidemment dans cette silhouette haineuse et décharnée, celle avec un flingue dans la poche qui savait à peine comment déverser sa colère.

 « Et toi, si tu veux devenir un caïd, un conseil : fourre plus jamais ton pistolet dans la poche de ton jean ou de ton manteau. Le coup part et hop, la balle est pour toi.... »

Un silence, l'attention était sur lui à présent. L'adrénaline restait, mai c'était des mômes en face de lui. Certains commençaient à se questionner sur inéluctabilité du combat, la raison de celui-ci. Deux soutenaient leur camarade blessé, le visage en sang. Tim lui avait sûrement cassé le nez et quelques dents. La mâchoire aussi peut être ?

«Si vous voulez venger votre pote, portez plainte contre le petit. Les journaux adoreront... En attendant vous feriez mieux de filer vous en occuper, foutre de la glace et vérifier dans un hosto s'il a rien de cassé. »

Peut-être sentaient-ils Jason comme une autre incarnation de ce qu'était la vie dans la rue. Quelqu'un avec des souffrances et des fêlures pareilles à eux, au contraire de Tim dont le chagrin était celui d'un autre monde. Ils reculèrent, disparurent, le regard bas et les épaules voûtées. Pas de bons sentiments, juste des ravages et Jason savait pertinemment que Red Hood aurait sans doute à affronter ces gosses dans un futur proche, pour quelques crimes dont la rue a le secret.

Il ne parla pas à Tim, pas même pour un reproche. Jason savait ce que Batman aurait pensé si lui-même avait eu un tel comportement -et il l'avait eu tellement de fois- ou bien même Dick. Déception, sentiment de trahison...
Tim, on mettrait sûrement cela sur le compte de son deuil récent, tout serait oublié. Putain....

Revenir en haut Aller en bas
  • Tim Drake
    Tim Drake
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : en cours
      Messages : 285
      Âge : 17 ans (Né en Novembre)
      Réputation : 1315
      Localisation : France
      Age : 40
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Tim Drake
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyJeu 25 Avr - 14:55


La voix de Jason s'élève une première fois. Les assauts cessent. Noyé dans ma colère, je ne suis pas des plus lucide. Je ne peux m'empêcher de me demainder pourquoi il intervient, n'ai-je pas été clair ? Je ne parle pas la même langue que lui ? De quoi se mêle-il ? C'est juste pour le plaisir de m'en envoyer plein la figure ensuite ?

Ce n'est que lorsque la voix de Jason s'élève une seconde fois que je réalise soudain. J'ai dépassé les bornes. J'ai fait un pas au delà de la frontière, par delà les limites. Silencieux, les yeux rivés sur le sol, toujours en position défensive, je me redresse. Qu'ai-je fait ? Je grince des dents. Mais qu'est-ce qui m'a pris ? Mes poings se crispent, mes phalanges en blanchissent. Alors c'est ça que j'ai tout au fond de mes tripes ? C'est ça que je deviens ?

Rien d'étonnant à ce que Bruce reste introuvable. S'il me voit, il doit amèrement regretter ma venue... De m'avoir fait confiance... De m'avoir tendu la main... Une douleur me traverse la poitrine. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Un goût de bile empli mes lèvres. La honte grandit, plus présente que jamais et me poignarde de son plein droit. Que va penser Alfred ? Jamais encore je n'ai à ce point perdu les pédales. Bien sûr, les mots ont déjà dépassé le fond de mes pensées, il m'est aussi arrivé de me défouler dans un sac. Au pire j'ai frappé un mur. ¨Pas une fois avant aujourd'hui cependant, je ne me suis déchargé de la sorte sur qui que ce soit. Est-ce seulement le commencement, ou bien... Je me donne envie de vomir.

Une troisième fois, la voix de Jason s'élève, mais je suis trop sonné pour en saisir le sens. Ses paroles tiennent à présent d'un vague son lointain, à l'image d'un vague échos. La foudre pourrait s'abbattre derrière nous en cet instant, qu'il est peu probable que je la remarque, ahuri par mon propre comportement. C'est un électrochoc. J'avais conscience qu'il devenait urgent que je trouve comment exorciser... Mais pas au point de tirer la sonnette d'alarme. J'ai l'impression de tenir du baril de poudre qui ne demande qu'une toute petite éteincelle pour exploser.

Est-ce une sorte de monstre qui ne tolère aucun pas de travers alors qu'en hypocrite je les enchaîne comme à l'instant ? Est-ce ça que je deviens ? Une bête qui pour se sentir moins mal, s'acharne sur les autres, ne visant les criminels que pour se donner bonne conscience ? Suis-je en train de perdre la tête, te « muter » ou bien suis-je seulement en pleine découverte de ma véritable nature ?

Mon regard vient sur mes poings que je relève devant moi. Le pire dans tout ça est que durant une seconde, je me suis presque senti mieux.

Un instant je ferme les yeux et ôte mes écouteurs. J’éteins l'appareil. Venir ici aura été ma pire idée du moment. Ou peut-être pas. Si Jason n'était pas intervenu, jusqu'où serais-je allé ? Qu'est-ce qui m'aurait arrêté ? Qu'ils ne bougent plus m'aurait-ce seulement suffit ? Jusqu'à devenir à mon tour l'un des criminel traqué par mon frère ? Jusqu'à définitivement franchir la barrière et atteindre le point de non retour ? Peut-être Jason n'aurait-il pas dû intervenir finalement, avec un peu de chance, le grand maigre aurait fait mouche par accident. Ou bien l'un de ses amis avec un couteau.

Je n'ai même plus de larme à verser cette fois.

Mes mains retournent dans mes poches. Un mouvement de tête machinal remercie Jason, même s'il n'en a rien à faire, pour son intervention. Le regard dénué de toute éteincelle, je reprends le chemin commencé avant l'incident. J'ai juste envie d'une pelle pour m'enterrer avec et ne plus rien ressentir, jamis. Si seulement il y avait un moyen de ne plus éprouver tous ces maux... Quitte à ne plus rien ressentir du tout... Ou alors de juste oublier. De tout oublier, jusqu'à ma propre existence...






[HJ : J'espère que tu seras pas trop déçue de ma réponse. Si tu as une idée n'hésite pas, mais si tu veux clôturer, vas-y, je n'ai plus rien dans mon chapeau, mais toi n'hésite pas au contraire si tu en as ;) ]
Revenir en haut Aller en bas
  • Jason Todd
    Jason Todd
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
      Avatar : Harry Lloyd
      Messages : 422
      Âge : 19 ans
      Réputation : 864
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -

    Feuille de personnage
    équipement:
    notes:
Jason Todd
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] EmptyJeu 25 Avr - 16:42

Ce gamin a besoin de son frère, le vrai : Dick. Une constatation que Jason avait déjà eu et qui revenait le frapper pourtant. Les recettes miracles pour aller mieux, ça n'existait pas. Il ne pouvait rien promettre à Tim niveau lendemains ensoleillés et autres conneries du genre, et de toute façon Jay n'en avait pas envie. Il n'était pas là pour ça, tout le bordel psychologique et compagnie. D'un coup, le jeune homme eut l'impression de revoir le fantôme d'un souvenir : lui-même, petit garçon mais pourtant différent, mort et vivant, zombie sans cœur ni sentiments, qui errait dans les rues sans savoir où aller. Un goût de terre dans la bouche, de sang aussi, ce simple souvenir lui donna les yeux brillants de larmes retenues.
Pitié pour lui-même, lorsque peu d'autres en avaient eu. Et puis vint la Ligue, Talia aux longues boucles noires, le cueillant comme un fruit trop mûr, trop pourri... Pouvait-il arriver la même chose à Tim ? L'enfant était déboussolé, sans repère. Quelqu'un avec assez d'intelligence pourrait en profiter pour se rapprocher de lui et le mener vers un autre chemin dont l'adolescent ne voudrait peut être pas pourtant.

Mais ceux qui errent sont-ils perdus pour autant ? Il détourna le regard, essayant de se concentrer sur autre chose, d'oublier l'énervement. Le livre restait dans sa main, pareil au poids d'un cœur, mais en continuer la lecture ici lui semblait mal, mauvais, comme si l'endroit était souillé, à moins que ce ne soit lui-même. Une tristesse douloureuse lui écrasa la mâchoire un instant, comment la combattre ?

Comme la pluie qui jamais ne tombe et nous manque parfois. Et qu'est-ce que l'enfant Jason aurait dit à Tim ? Que lui aussi savait la colère et son goût de « pourquoi ». Qu'on en guérissait pas. Où est notre maison alors, notre foyer et comment y retourner ?
De nouveau il serra les lèvres, de nouveau il s'oublia lui-même ainsi que le parc, la ville, le ciel, comme si ne pouvait rester que les ténèbres.

Oh ta gueule la loque, ça suffit déjà assez que Tim soit comme ça. Finalement, Jason prit le temps de se rasseoir, comptant dans sa tête jusque soixante. Une méthode qu'il avait souvent utilisé gamin, pour se calmer Ca avait fait sourire Bruce lorsqu'il le lui avait raconté, dans une leçon de relaxation. Lui expliquer sa méthode, e il y avait eu de la tristesse dans le sourire du millionnaire, parce qu'il savait tout ce que l'enfant voulait fuir avec cela bien que Jason n'en ait jamais rien avoué.

Tout restait dans le non-dit, l'implicite. Passé, présent, futur...

Le jeune homme secoua la tête, et si jamais le diable l'observait et bien merde ! Il n'avait rien à lui dire. Le diable, Batman, Bruce....
Peut-être devrait-il vraiment dire à Tim de s'occuper de le remplacer ? Ca marchait bien avec les Robins morts, pourquoi pas Batman ?
L'idée que Dick endosse le costume le dérangeait cependant, à dre vrai il ne voyait personne capable de reprendre le manteau. Quoi faire alors, trouver un autre héros dans l'ombre duquel s'abriter ?

Putain...

Non, il allait arrêter de réfléchir et rentrer dans sa chambre de misère, point. Il pourrai y bouquiner en paix, avec un peu de soleil pour passer par delà la vitre crasseuse de la fenêtre. Lire, oublier Tim, Dick, Bruce, oublier tout et les envoyer se faire foutre bien profond.

Attendre et espérer...


[fin de sujet]
Revenir en haut Aller en bas
  • Contenu sponsorisé
    - I WANT TO SEE WHO YOU ARE -
    • Fichier GCPD
    - IN THE DEPTH OF YOUR HEART -
Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty
MessageSujet: Re: Le Comte de Monte Cristo [Terminé]   Le Comte de Monte Cristo [Terminé] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Le Comte de Monte Cristo [Terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Mission n°2 - Les chasses du comte Coppelbot
» Mis en "boîte" [Terminé]
» Sasha Iejova - Terminé
» Soirée entre Frères [Terminé]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 ::  :: MIDTOWN :: Robinson Park :: The Park-