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 No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick

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MessageSujet: No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick   No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick EmptyMer 20 Fév - 20:56

Dick Grayson & Barbara Gordon
Dick & Barbara, se retrouvent en Février 2013, alors que l'horloge affiche 10h30 du matin en cette journée d'hiver, froide et nuageuse pour leur première rencontre depuis le retour de Dick. Les personnages se retrouvent au GCPD et ils autorisent les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de crédit et crédit. Bonne lecture ♥


Nobody said it was easy
But no one ever said it would be this hard
Oh, please, take me back to the start.





Quelques heures auparavant.

Bonsoir Barbara... Babs. C'est moi, Dick. Dick Grayson.
Un moment de silence, Dick cherche ses mots. Il se sentait stupide. Connaissait-elle d'autre Dick ? Mais ils avaient tellement coupés les ponts depuis son dernier séjour à Gotham, peut-être l'avait-elle oublié. La suite semblait si difficile à sortir. Comment faire, comment trouver les mots, les mots pour lui dire que si elle n'avait pas semblé vouloir entendre parler de lui, il voulait comprendre pourquoi, ou du moins oublier cette passe et être amis, comme autrefois. Il avait besoin d'elle, parce qu'à Gotham, il devenait dur d'avoir un visage amical, quelqu'un qui le connaisse aussi bien. Quelqu'un à même de le comprendre.
Tim m'a donné ton numéro, et je... Enfin, je suis de retour à Gotham. Je sais que je n'ai pas été des plus présent ces derniers temps, mais j'aimerais me rattraper. Je compte rester à Gotham, et...
Je voulais avoir de tes nouvelles. Peut-être que, enfin, si tu veux, on pourrait aller se boire un café, ou un verre un de ces jours.

Dick soupira, passa sa main qui ne tenait pas son téléphone dans sa nuque, et se laissa tomber sur son canapé.
Tu m'as manqué Babs, et j'ai hâte de te revoir.
Lorsque Dick raccrocha, ce fut avec un pincement au coeur. Ecouterait-elle seulement son message ? Aurait-il une réponse ? Des réponses à son silence, c'était tout ce qu'il pouvait espérer, pour commencer à se racheter auprès de celle qui avait toujours su le comprendre mieux que quiconque.

Cela aurait du être une journée comme les autres. Dick était rentré chez lui un peu avant 5h du matin, s'était déshabillé, avait prit une douche brûlante, posé quelques sparadraps et quelques points sur ses blessures de la nuit, et s'était effondré sur son lit. Il avait dormi d'un sommeil lourd, et sans interruption jusqu'à ce que son réveil sonne, à 8h. Il avait rendez vous à 9h30 au GCPD. C'était enfin le grand jour, il avait reçu son assignation et allait récupérer badge et arme dans la matinée.
Pour tout dire, Dick n'était pas foncièrement excité par ce dernier point. D'ailleurs, il comptait bien ne jamais avoir à se servir de son arme de service. Il pouvait faire sans, et surtout, c'était le dernier hommage à Bruce que de respecter son principe sur ce point, même dans sa vie civile.

Dick prit un petit déjeuner rapide, se verra un bol de céréale en allumant l'antique télé qui occupait un coin du salon-cuisine, et zappa sur les informations, écoutant ce que Gotham avait à dire de sa nuit. Il se prépara rapidement tout en laissant la chaîne en bruit de fond. Il enfila une chemise bleue, de la même couleur que des yeux et attacha une cravate d'un bleu plus foncé. Il enfila à la va-vite un pantalon et attrapa une écharpe et son manteau, voyant qu'il était en retard. Descendant au sous sol, il enfourcha sa moto et une fois son casque mit, il partit pour le QG du GCPD.

Le froid de février piquait, a travers ses vêtements il sentait la bise glacée qu'il remontait à contre courant. Son costume faisait des merveilles et il ne regrettait pas les amélioration pour le froid qu'il y avait apporté. Il n'était plus habitué au froid mordant, mais en cet instant Dick l'appréciait et l'accueillait. Il rendait ses pensées claires, le faisait de sentir vivant.

Il ne mît guère de temps pour arriver a destination, malgré les embouteillages. Son petit bolide lui permettait d'y circuler a vitesse réduite mais considérable comparé aux automobilistes. Se garant devant le GCPD, il ôta son casque et remit plus ou moins ses cheveux en place avant d'y pénétrer. Il avait déjà eu tous les entretiens, aujourd'hui n'était qu'une formalité mais il voulait donner une bonne impression.

Cela ne lui prit pas tant de temps que cela. Un agent lui montra son bureau, le laissant aux mains de son superviseur, un gars avenant, qui semblait fort sympathique et qui n'avait aucune tâche sur son dossier. Un flic propre, à priori. Ils discutèrent un moment, firent le tour des locaux et récupéra son arme de service. Dick ne fit aucun commentaire, ne laissa passer aucune émotion. Il n'avait pas le dégout de Bruce pour les armes, n'avait pas été si traumatisé, mais il ne les aimait pas non plus. Peut-être parce qu'il avait été formaté pour penser ainsi, comme Red Hood lui avait jeté à la figure. On l'escorta ensuite au département informatique, pour prendre les derniers renseignements et lui remettre son badge. Son agent superviseur le quitta alors, et Dick se préparait à quitter le bâtiment, vu qu'il ne commençait que le lendemain. Peut-être prendre une journée pour souffler avant de rempiler pour ce soir.

C'est alors qu'il la vit.

Le GCPD était plein de monde qui s'affairait, criait, aboyait au téléphone. Des gens qui courraient, escortaient des délinquants ou des témoins. Mais dans tout ce chahut, il ne pouvait pas la manquer. Comment aurait-il pu ? Elle était assise derrière un bureau, et si elle était de profil, il ne pouvait pas ne pas la reconnaître. Ses cheveux roux, son visage, ses yeux, elle était plus belle encore qu'il ne s'en souvenait. Elle respirait la confiance et la maturité, et cela lui allait si bien.

Barbara au GCPD, c'était presque une évidence, il aurait du y penser. Sa place était tout à fait ici. Elle avait peut-être raccroché le rôle de Batgirl, elle n'avait pu raccrocher cette vie totalement. Dick fit un pas, esquissa un sourire, un véritable sourire, tel qu'ils avaient été rares ces derniers mois, et au moment où il voulu lever le bras pour attirer son attention, elle avança.

Son coeur rata un battement. Elle n'était pas assise derrière un bureau. Elle ne se relèverai pas pour lui faire signe et l'accueillir avec un sourire comme il l'avait un instant imaginé, espéré.

Barbara ne se relèverait plus.

La douleur l'envahit, serrant sa poitrine. Alors, c'était cela. Elle n'avait pas quitté le rôle de Batgirl, elle n'était plus en mesure de le remplir. La gène dans la voix de Tim, aussi, et la raison pour laquelle il n'avait donné qu'un téléphone et pas une adresse. Barbara était paralysée, et Dick n'en avait rien su. Clouée dans un fauteuil roulant, elle qui n'était que flamme dansante, insaisissable, sur les toits de Gotham. Elle était condamnée à terre, et il n'en avait rien su. Comme s'il n'était personne, comme si cela ne devait pas avoir d'importance, comme s'il n'était pas assez proche pour que l'on considère que sa présence aurait pu changer quelque chose. Comme si toute les années à ses côtés avaient été balayées. Qu'avait-il fait pour mériter qu'on l'écarte ainsi de la plus grande difficulté à laquelle elle avait du être confronté ?

Sa tête se mit à tourner, et Dick eut le coeur au bord des lèvres. Blessé, il se sentait trahit par tous ceux qui avaient visiblement soigneusement évité de le mettre au courant. Tim, Alfred, Bruce, Barbara, aucun n'avait eu la présence d'esprit, l'idée que Dick aurait voulu être mis au courant ? Que Dick aurait voulu être là, à ses côtés, pour l'aider ? Et ils se voulaient être une famille ?! Dick fit un pas en arrière. Puis un autre, et encore un autre. Il était complètement sourd à tout ce qui se passait autour. L'agitation du GCPD n'était qu'un bruit de fond pour ses propres pensées, des formes et des visages flous et sans importance. Il fit demi tour, sentit quelqu'un lui rentrer dedans sans que cela ne l'affecte. Plus rien ne l'affectait, toutes ses pensées étaient focalisées sur Barbara, et le gout amer qui envahissait sa bouche.

Il finit par sortir sans même savoir comment dans le brouillard de ses pensées, et l'air glacial, le vent boréen qui gifla son visage lui fit à peine reprendre ses esprits. Tout s'emmêlait dans sa tête, mais ce n'était plus de la colère, seulement un gout amer d'impuissance et d'inutilité. Elle était sa meilleure amie, avait d'ailleurs longtemps été sa seule amie. Il avait été éperdument amoureux d'elle, même si cela n'avait pas été partagé, même si ce n'était qu'un amour d'adolescent. Il n'attendait rien, mais avait espéré qu'ils soient toujours amis, bons amis. Mais visiblement, il n'était personne. Et le pire, c'est que finalement, il ne devait s'en prendre qu'à lui même. Il aurait du se battre, ne pas se laisser arrêter par le fait qu'elle ne semblait plus vouloir avoir de contact avec lui. Il aurait du persévérer et ne pas laisser faire, s'accrocher. A croire que cela avait été pareil avec toutes celles qu'il avait aimé, véritablement. Il n'avait pas réussit à persévérer et à s'accrocher à Kory, il n'avait pas réussit à persévérer et a trouver le courage d'avouer ses sentiments à Barbara, et il n'avait pas persévéré quand elle avait coupé les ponts.

Il avait été stupide. Il n'aurait jamais du revenir. Visiblement, il faisait souffrir tout le monde autour de lui. Tim, qu'il avait abandonné alors qu'il avait besoin de lui, Alfred qu'il avait déçu en restant loin de Batman.
Et Barbara qui n'avait même pas voulu de son soutien dans les moments les plus durs. Dick imaginait ce qu'elle avait pu vivre, et ressentir. A sa place, il aurait voulu qu'elle soit là. Mais il ne devait être personne à ses yeux. Perdre l'usage de ses jambes, c'était lui briser les ailes, et Dick n'y aurait peut-être pas survécu. Il savait que Barbara était plus forte que lui. Mais si il avait été là...

Dick se sentait minable, stupide, et impuissant. Il se laissa tomber sur les premières marches qui menaient au GCPD. Autour de lui, il entendait des gens monter et descendre, rire, vivre. Mais pas lui. Quelque chose s'était éteint. Il prit sa tête dans ses mains, se sentant toujours aussi nauséeux. Et une seule question brulait ses lèvres. Pourquoi, pourquoi ?

Il ne savait même pas si Barbara l'avait aperçu. Peu importait de toute façon. Il n'était visiblement personne peut-être ne le reconnaitrait-elle même pas. Et de toute façon, cela lui serait surement indifférent qu'il soit là ou pas. Et cela faisait d'autant plus mal que Dick, pendant un instant, avait cru voir le bout du tunnel. Si une seule personne pouvait réussir à le rendre heureux aujourd'hui, c'était bien Barbara. Et personne n'aurait mieux su qu'elle briser tout ce qu'il s'était efforcé de reconstruire. C'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. La goute d'eau qu'il n'avait pu empêcher de rouler le long de sa joue.

Gotham avait le don de le rendre misérable. De lui rappeler où était sa place à chaque fois qu'il essayait de remonter la pente. Mais ça, il ne pouvait plus l'encaisser. Pas après ses parents, pas après Bruce, pas après la douleur, les trahisons, les crises de confiances. Il se sentait de nouveau ce petit garçon impuissant qui ne pouvait que constater les dégâts. Comme pour ses parents. Comme pour Bruce. Son petit monde venait de voir s'émietter les derniers lambeaux de son passé. Les deniers lambeaux de naïveté qu'il avait réussit à conserver.

Mais cette fois, quelqu'un paierait. Et pour la première fois, Dick sentit l'acier de l'arme contre ses côtes, l'acier de SON arme irradier d'une douce chaleur.


Dernière édition par Dick Grayson le Dim 10 Mar - 15:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick   No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick EmptyJeu 21 Fév - 21:21

Passer des vieux dossiers poussiéreux au règne de l'informatique était dramatique sur plus d'un plan pour pas mal de policiers du commissariat. Notamment le père de Barbara qui aimait sentir le papier se froisser sous ses doigts. Le vieil homme semblait avoir l'impression de mieux comprendre les informations imprimés avec de l'encre sur une feuille blanche que si elle était affichée sur un écran. Il fallait se pencher, revisser ses lunettes, plisser les yeux alors qu'à côté de son oreille un jeune informaticien tapotait sur un clavier. Pas grand chose de différent avec une machine à écrire qui claquetterait comme une mitraillette, mais le sons semblait plus organique sur les vieux appareils. Mélancolie, nostalgie... Le renouveau semblait teinté d'une dose d'agression discrète qui irritait les yeux, les oreilles et la peau des anciens. Mais Barbara préférait tout faire lentement, sans brusquer. Comme une petite vierge effarouchée qu'il fallait ménager sous peine qu'elle se rétracte définitivement. Non, pas tout en informatique. Oracle avait d'abord veillé à mettre des programmes aux designs sobres et clairs. Les vieux loubards de la police n'avaient que faire de cliquer sur un bouton qui faisait des dégradés de bleus et de rouges au passage de la souris. Savoir où cliquer, savoir où taper, c'était l'essentiel. Les notions de design et d'ergonomie leurs étaient totalement indifférents. A l'image de leurs bureaux physiques, les bureaux numériques du commissariats étaient pleins de dossiers non rangés aux noms énigmatiques. Le genre de nom qu'on donne à un fichier en pensant « je le renommerais plus tard » et finalement, plus tard se mue en jamais et la mémoire est aussi fiable qu'un vieux gangster accompagné d'une poule à la mini-jupe rouge dans une allée sombre : on y repense à deux fois. Mais mieux vaut y repenser à deux fois au moment de le sauvegardé. Car finalement, le numérique avait introduit de nouvelles formes de querelles « Mais Billy ! Le fichier Martinos je te l'ai déjà demandé 3 fois ! Tu fous quoi ? » et le pauvre Billy la tête collée à son écran essayant de se rappeler quel ensemble de lettres tapées au hasard symboliserait la non-perte de ses jours de vacances et son passage à la circulation... L'informatique était traître seulement si on manipulait les ordinateurs avec dédain. Barbara faisait attention à réparer et à soigner tant bien que mal ces pauvres petites machines ignorées et malmenée chaque jour par ces amers policiers. Mais comme tout le monde, ils avaient des excuses. Tout le monde avait des excuses dans cette ville. Et jamais elle. Non, elle se l'interdisait. Sur la route des choses à faire, les excuses symbolisaient un banc confortable. Il était en bois vernis, il sentait bon l'odeur des arbres vieux qui bordent les jardins à l'anglaise, ceux qui rappellent les après-midi ensoleillés chez les grands parents, à attendre qu'une tarte sorte du four, doucement. Comme si le temps se rallongeait. Sur le dessus, un duvet de velours chaud et confortable qui accueillait le dos et les douleurs dans une sensation rassurante de sérénité. Ce banc était dangereux. A trop s'y prélasser, on finit par en oublier par où on est arrivé. Et on termine, inexorablement, par s'en retourner croupir dans son trou. Pas d'excuses, jamais.

L'agitation du commissariat la rassurait souvent. Dans sa tour de verre, Barbara avait des fois l'impression d'être seule au monde. Comme lors de ces nuits d'insomnies, où on a l'impression d'être le seul humain encore eveillé. On regarde dehors et on s'imagine toute une nuit endormie en un seul souffle, un seul battement. Mais c'était mal connaître Gotham qui ne dormait jamais. Ou alors d'un sommeil capricieux, épileptique, malade... Telle une vieille agonisant durement sur son lit de mort. Non ce ne serait pas une belle agonie, avec le sourire serein face à la découverte de l'inconnue : une mort douloureuse, longue et rythmée par les violents remous de la cage thoracique, comme si le cœur lui-même essayait de se sortir de cette carcasse qu'il savait déjà perdu. Comme si, se débattant dans les draps, les poumons se sentaient noyés dans de l'oxygène, essayant de rattraper la surface qui n'existait plus tant le voile sur les yeux et les oreilles était profond, épais. Les lueurs de la ville résonnaient comme de pâles visages regardant défilé devant eux les résonances bariolées d'un train qui ne s'arrêtait jamais. Sans réels buts autre que attendre jusqu'à la fin de leurs vies. Le matin, des centaines de trains invisibles forçaient les gens à attendre, éternellement. Même ceux qui marchaient, même ceux qui roulaient, même ceux qui riaient. Ils attendaient silencieusement, devant ce train qui défilait sans discontinuité. L'approcher, s'y accrocher, ça nous arracherait le bras... On pense... On croit... On est pas sûr... Dans le doute, ne l'approchons pas. Barbara, elle, le train l'avait percuté de tout son poids et elle n'avait même pas vraiment essayé de s'en approcher. Enfin si, mais ça, c'était avant,il y a longtemps. Elle avait aperçu un visage en face duquel elle aurait bien voulu vivre et respirer, attendre le train, voir monter ensemble dedans. Mais par deux fois la rampe lui avait glissé des mains. Avait-elle encore envie de ressentir la morsure saillante de l'acier sur sa peau ? Pas pour longtemps.

« Tu as pas vu Dick ? »

La voilà la morsure. Barbara releva la tête brusquement, oubliant totalement, en quelques secondes ce qu'elle était entrain de taper. Devant elle, un officier, un dossier à la main qui cherchait du regard dans le commissariat, levant quelques fois la tête pour deviner une figure familière qu'il ne trouvait pas. Son interlocuteur haussa les épaules et continua sa route. Sa nuque se raidit d'un coup. Elle avait l'impression que sa chair était plus dense qu'avant, comme si se déplacer ou respirer dans son propre corps était difficile. Barbara avait la sensation que sa peau recouvrait une chape de béton qui la tenait littéralement prisonnière de cette inspiration de surprise qui n'en finissait pas. L'air affluait dans ses poumons comme pour boucher un déchirement. Comme pour éteindre un feu, ses poumons se firent fébriles, comme avides d'oxygène, encore, encore. Mais Barbara avait une face à tenir. Depuis quand inspirer était aussi difficile ? Pourquoi n'arrive-t-elle pas à inspirer et à expirer normalement ? Quel était le temps adéquat pour inspirer sans s'étouffer ou hyper-ventiler ? Ce qui était au départ un réflexe était devenu un calcule différentiel de plusieurs courbes, de tête... Un problème insoluble, digne des plus grandes têtes d'Harvard... Comment déplacer sa main naturellement sur le bureau... Pas trop vite, pas trop lentement... Non, elle se sentait bizarre, saccadée, comme une poupée en animatronique mal réglée. Bouger, respirer, tout ça était naturel, mais en cet instant elle ne pouvait pas faire l'un en faisant l'autre, trop dur. Sa pensée s'étaient coulée dans un carcan qui rendait toute concentration ou plutôt, non concentration, impossible. Sortir, respirer avant que Dick ne revienne, des toilettes ou quoi que ce soit. Barbara n'avait pas envie de lui annoncer ça comme ça, au milieu du commissariat. Pourtant elle ne se rappelait pas avoir vu son nom dans sa revue des fichiers de la police hier soir, elle devait être fatiguée... Trop fatiguée apparemment. Vite, avant qu'un drame ne se passe. « Allen, je vais prendre un café, je reviens plus tard. Pour le moment, essaye de t'en tenir au traitement de texte, je réparerais le système de répertoire plus tard, utilise celui sur le poste là bas, ça devrait marcher. » Puis, sans même attendre de réponses, de protestations, elle tira sa chaise et s'infiltra dans le couloir. Tout semblait se liguer contre elle pour la ralentir : le sol n'était plus aussi plat qu'avant et elle tapait dans tous les bureaux, toutes les chaises et toutes les jambes qui passaient dans son périmètre. Ne s'excusant même pas, elle se dirigea finalement tant bien que mal à la sortie handicapée, pourvue d'une rampe, situé à côté des escaliers principaux... La seule rampe... Et à côté de cette seule rampe, sur les escaliers, une silhouette qu'elle aurait reconnue entre milles.

Comme soudainement expulsée de son corps, ses muscles contractés et sa respirations coupées semblèrent s'évaporer pour ne laisser qu'un squelette froid, dépourvu de chair ou de cœur à émouvoir. Le moral d'acier, c'était ce qui l'avait tiré d'affaire après son « accident ». Sans cette dissociation, elle n'aurait jamais pu se hisser sur ces putains de barres. Elle n'aurait jamais réussi à se lever tous les matins pour regarder le soleil se lever et se rendre compte que non, elle n'était pas morte même si ça en avait l'air. L'ex Batgirl n'allait pas faire marche arrière, se cacher dans les toilettes féminines en attendant qu'il s'en aille. De toute manière, une voix dans sa tête lui disait : maintenant que tu es là, fait le, arrache le ce putain de pansement malodorant qui commence à suinter du pus sanguinolent... Une partie d'elle était presque heureuse de le voir ainsi recroquevillé sur lui même. Même sans savoir ce qui l'avait rendu comme ça. Pas une seule fois l'idée qu'il l'ai vu ne lui avait traversé l'esprit. Cette partie était cette moitié indissociable de cet amour ancien qu'elle avait terré au plus profond. Comme de vieilles ruines dans ces fameux jardins anglais, pas loin du banc des excuses. D'ailleurs, comme le banc de velours, elle aurait pu se prélasser sur ces ruines pour ne pas continuer d'avancer sur ce chemin. Ce chemin sur lequel elle était, et sur lequel elle s'était arrêté pour regarder Dick, reprendrait-elle sa route sans se soucier si il la suivrait ou pas ? Elle ne le savait pas encore. En fait, elle ne savait pas quoi dire, alors elle se contenta de lancer « Bonjour Dick. » elle ne pouvait se résoudre à la distance et elle ne pouvait se résoudre à quelque chose de plus amical. Des articles en psychologie qu'elle avait longuement consulté pendant sa convalescence parlaient de la dissociation des sentiments comme d'une défense nécessaire pour ne pas craquer voir ne pas subir de dommages physiques à cause d'une trop grande détresse. Il arrivait des fois la même chose face à une colère trop noir. Mais à ce moment là, elle ne savait plus trop bien si la détresse ou la colère la forçait à être aussi froide qu'une statue romaine, trônant au bord du chemin, tournant le dos au banc des excuses.
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MessageSujet: Re: No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick   No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick EmptyDim 10 Mar - 16:26


Combien de temps était-il resté là, sur les marches du GCPD, il n'en avait aucune idée. Dick avait été complètement incapable de réfléchir correctement, de prendre la moindre décisions, de faire autre chose que de ressasser ces images. De tourner dans sa tête à quel point il avait mal. mal parce qu'il n'avait aps su, mal de ne pas avoir été là, mal d'avoir été sciemment mis à l'écart, mal en se disant que celle qui avait toujours été là ne le jugeait plus digne de la proximité qu'ils avaient pu avoir. Dick avait aimé Barbara. Un amour d'adolescent, peut-être, mais un premier amour ça ne s'oublie jamais. Et maintenant, il se retournait sur cette relation et tout semblait n'être que ruines et vagues réminiscence. Elle qui était présente dans tant de souvenirs. Lui qui ne devait plus qu'être une ombre indésirable dans les siens.

Et une voix s'éleva. Une voix qu'il aurait pu reconnaitre entre toutes. Il n'en avait pas oublié la chaleur, la douceur, mais elle semblait si différente. Froide, distante. Ou était-ce simplement ce qu'il s'attendait à entendre ? Il n'empêchait qu'il savait de qui elle émanait. Peu de gens l'appelaient véritablement Dick, la plupart ne l'appelaient pas tout court, ou avaient tellement eu l'habitude de l'appeler par Robin ou Nightwing. Il ne voulait aps la voir. pas maintenant. Pas alors qu'il se sentait si mal, pâle, tremblant. Ce n'était pas cette imge qu'il voulait lui donner. Il devait se montrer fort, se lever, la regarder droit dans les yeux, comme si rien ne s'était passé, comme s'il comprenait la situation, sa mise à l'écart. Il avait toujours du tenir le rôle du leader, du gamin qui n'avait peur de rien, que rien ne pouvait atteindre, et qui pour cacher ses peines enchainaient les pirouettes.

Mais pas cette fois. Cette fois, il ne pouvait pas garder ce trop-plein d'émotions. Il ne pouvait pas conserver la façade que l'on attendait de lui. Il ne pouvait pas la regarder dans les yeux et lui dire que tout allait bien. Non, cela n'allait pas bien. Il n'allait pas bien. Dick savait qu'il se montrait terriblement égoïste à réagir ainsi, mais comment aurait-il pu en être autrement. Il savait que de la famille, il était le plus sensible. Bruce retenait toute ses émotions, pour peu qu'il en ait, Barbara les analysaient, les classaient, et les rangeaient à leur place, Jason... Jason les transformait en colère, et s'en servait pour survivre, et Tim savait faire la part des choses et repousser à plus tard le moment de les laisser sortir. Dick vivait ses émotions, sans qu'elles n'aient jamais entravé ses actions. Il les vivait comme elles venaient, les accueillant en ce qu'elles le rendaient humain. En ce qu'elles le différenciaient de Batman. Mais cette fois, il aurait voulu pouvoir les ignorer.

Dick resta silencieux, immobile. Vide. Comme s'il n'était pas là, comme si il ne l'avait pas entendu. Il serrait ses poings, jusqu'à s'en faire blanchir les articulations. Un peu plus et il s'ouvrirait sans doute les paumes avec ses propres ongles. A l'intérieur, c'était une tempête infernale qui régnait et dans laquelle il se laissait couler. Les questions, les doutes, les angoisses fusaient dans son esprit. Avait-ils seulement été amis ? Parce qu'aucune raison ne pouvait justifier qu'elle le laisse en dehors de ça, aucune raison ne justifiait qu'elle lui cache ce qu'il s'était passé et encore moins qu'elle demande à tous de tenir leurs langues. Mais parmi toutes ces interrogations, il y en avait une au dessus des autres.

- Pourquoi ?

Dick se releva, et affronta enfin son visage. Son regard glissa sur ses longs cheveux roux, son visage, en se détournant de fixer son regard dans le sien. Elle avait peu changé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Mais cette fois, elle avait perdu ses ailes. Son regard glissa vers sa chaise, et il sentit son estomac -ou était-ce son coeur ?- se serrer. La nausée lui revint, seule capable de traduire physiquement son malaise. Ce n'était pas de la voir clouée pour certainement toujours dans un fauteuil, mais c'était de ne pas avoir pu être là, de l'apprendre par hasard. Combien de temps aurait-il pu continuer sans être au courant ? Cela faisait mal, terriblement mal. Il se sentait trahi, laissé à part, mis de côté. Il avait besoin de comprendre pourquoi, de comprendre ce qu'il avait bien pu faire pour mériter de perdre sa confiance et son amitié à ce point.

- Pourquoi ne m'as-tu rien dit, Babs...

Sa voix tressaillit, et il eut besoin de respirer de nouveau avant de reprendre. Il n'arrivait pas à la regarder réellement, il n'arrivait pas à croiser son regard. Cela faisait trop mal. Comme si en évitant son regard, il pouvait encore nier ce qu'il voyait, comme s'il pouvait encore nier que c'était bel et bien Barbara Gordon, son amie indéfectible, sa partenaire de patrouille, la seule réelle amie qu'il ait eu en tant que Dick Grayson et Robin, puis Nightwing. Comme si cela pouvait n'être qu'une fille qui lui ressemblait.

- Je pensais compter plus pour toi. Je pensais... Je pensais qu'on était amis. Pourquoi est-ce que tu m'as laissé sur la touche ?

Peut-être était-ce cela le pire. Se sentir laissé de côté. C'était sans aucun doute ce qui l'avait le plus terrifié durant toute sa vie. Se retrouver seul, abandonné, mis de côté. Dick sentit son cou frémir. Les nuages qui n'avaient cessé d'être menaçants finissaient par finir le travail, et les premières gouttes de pluies qui tombaient annonçaient les averses à venir. Dick n'y prêta aucune attention. Il avait l'habitude du froid, de la pluie, et de toute façon, il n'y avait plus rien à refroidir en lui, puisque la chaleur semblait avoir totalement quitté tout son être.

- Je... Je ne comprends pas ! Ne suis-je donc vraiment rien à tes yeux que tu me laisses en dehors de ça ?! N'avais-je pas le droit de savoir ? Pourquoi Barbara, pourquoi ? Pourquoi est-ce que tu m'as laissé en dehors de tout ça, quand j'aurais pu être là, quand j'aurais pu t'aider...

Sa voix se brisa soudainement, et Dick se détourna avant de s'offrir davantage en spectacle, passant une main dans sa nuque quand de l'autre son poing fermé ne demandait qu'à briser quelque chose comme si cela pouvait le faire se sentir mieux. Et les gouttes de pluies continuaient a tomber. Plic, plic, plic, ploc faisaient-elles lorsqu'elles se laissent tomber sur les pavés. Le ciel semblait pleurer pour Dick, comme s'il avait compris qu'il ne pouvait même plus ressentir cela.
Tout le monde finit par vous abandonner un jour. Était-ce ça le grand secret de la vie ? Tous ceux qui avaient un jour compté à ses yeux avaient finit par l'abandonner. Ses parents. Jason. Bruce. Kory. Barbara. Combien de temps avant que Tim ne l'abandonne aussi ? Et Alfred ? Qui d'autre lui tournerait le dos ensuite ? Dick n'était qu'un idiot. C'est Bruce qui avait eu raison. Ne s'attacher a personne ou le moins possible. Les autres ne savent que nous faire souffrir, trahir notre confiance, les espoirs que l'on plaçait en eux.

- Je croyais qu'on en avait finit des secrets entre nous. Je pensais qu'on était plus proche que cela. Je pensais être important à tes yeux, bon Dieu Barbara tu es ma meilleure, peut-être ma seule amie, on a toujours été là l'un pour l'autre alors pourquoi pas sur ce coup là ? Et tout le monde a joué le jeu. Je n'étais que l'idiot de la farce. Je ne comprends pas, Babs... Tu croyais que j'allais t'abandonner alors que tu avais besoin de moi ? Je sais que j'ai été idiot, que j'ai eu besoin de mettre de la distance entre Gotham et moi, entre... Bruce et moi. Mais jamais je n'ai voulu mettre de la distance entre nous.

Dick ne s'était pas retourné. C'était tellement plus facile de ne pas la voir, il aurait pu l'imaginer debout, comme si rien ne l'avait blessé. Mais l'image ne réussirait pas à disparaître de son esprit. Elle était trop douloureuse, comme les images atroces des violences dont on ne peut détourner le regard tout en sachant que l'on ne pourra plus jamais cesser d'y penser. Les gouttes de pluies commençaient à tremper ses cheveux qui dégouttaient lentement sur ses épaules, sur ses joues, s'y mêlant à d'autres goutes bien plus salées, qui passaient inaperçues. Dick Secoua sa tête, ramenant d'un geste ses cheveux vers l'arrière. Et les mots étaient sortis, comme un flot qu'il ne réussissait à calmer. Une cascade de mots qui semblait si vide. Et maintenant qu'il en était à court, qu'il en cherchait d'autre sans les trouver, il se tourna vers elle, affrontant enfin son regard.

- Je ne sais même plus quoi dire.

Dick inspira longuement, et la colère commença de nouveau a surpasser la douleur. Il savait ce qu'il avait à dire et peut être à cet instant était-ce la seule réponse dont il avait besoin. Elle ne voulait plus de lui dans sa vie, soit, il avait bien compris et si c'était ainsi... Il respecterait son choix. Mais il lui restait une dernière chose à savoir. Quelque chose qui, il le savait, ne devrait surtout pas faire.

- Comment ? Comment est-ce arrivé, qui t'as fait ça ? Tu me dois au moins ça, Barbara.

Dick n'avait jamais pensé en terme de vengeance. Quand ses parents étaient décédés, il ne voulait pas abattre Zucco, leur meurtrier. Il voulait la justice pour ses parents, pas la vengeance. Et toute sa vie il avait vécu selon ce principe. Il y avait une limite à ne pas franchir, et elle était là. S'il venait un jour à la franchir, il savait que rien ne le différencierait des autres, des criminels. Il avait fermé les yeux pour Blockbuster et cela avait brisé l'image qu'il s'était fait de lui. Combien de semaines avait il affronté avant de s'en remettre ?
Dick ferma les yeux un instant, laissant la pluie ruisseler sur son visage, espérant qu'elle clarifie ses idées et emporte avec elle ce sentiment qu'il n'avait guère connu. Ce désir de vengeance. Barbara ne méritait pas son sort. Et tout ce qu'il voulait à cet instant c'était faire payer celui qui avait brisé ses ailes.
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MessageSujet: Re: No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick   No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick EmptyDim 24 Mar - 13:33

Pendant quelques secondes, la rouquine pensa qu'il ne l'avait pas entendu. Mais en fait non, il pondérait certainement l'implication de ses paroles. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle aurait fait à sa place. Peut être parce qu'elle ne s'était jamais vraiment posé la question ; peut être parce qu'elle n'avait jamais vraiment comprit ses choix de s'éloigner le plus possible de la ville. De Bruce, pourquoi pas, elle arrivait à comprendre, de loin, ce que toute leur relation impliquait pour Dick et à quel point il avait été dur et fatiguant de se mettre dans la peau de Batman. Mais quitter Gotham, ça, elle ne l'avait jamais très bien comprit et avait toujours digérer la nouvelle avec une amertume au fond des boyaux. Comme si abandonner la ville et tout ce qu'elle portait d'horreur et de tristesse, revenait à l'abandonner elle, elle aussi pleine d'horreur et de tristesse. Mais Batgirl avait au moins espérer que les penchants positifs de sa personne auraient suffit à le retenir. Ses faibles intuitions sur leur situation s'étaient apparemment révélés fausses, deux fois. Mais du coup, si tout cela n'avait que été des illusions qu'elle s'était faite, pourquoi autant de désarroi ? Non, décidément, à ce moment précis Barbara n'arrivait pas vraiment à cerner son ancien compagnon d'aventure. Ce dernier avait bien changé en réalité. Lorsqu'elle l'avait eu au téléphone en tant qu'Oracle, elle avait reconnu son petit rôle de charmeur qu'il tenait souvent lorsque son costume de Nightwing était sur ses épaules, mais en privé, elle ne se souvenait que de brèves conversations qu'ils avaient tenus il y a quelques années. Elle avait presque l'impression que ça faisait des centaines d'années. Alors qu'elle allait faire demi-tour et retourner à l'intérieur et laisser le jeune homme tranquille, il finit par demander pourquoi. Dick se releva et se tourna enfin vers elle pour la détailler. Ses yeux se baissèrent sur sa chaise, Barbara y était habituée à force, elle essayait de trouver un semblant de compréhension dans son regard. Il répéta sa question en lui demandant pourquoi elle lui avait caché son « petit accident ».

Elle avait été à travers toutes les étapes de reconstruction qu'on doit vivre après un pareil drame. La rousse avait à présent l'impression de devoir gérer le drame de quelqu'un d'autre et ses épaules en étaient fatiguées d'avance. C'était possiblement pour ça qu'elle n'avait rien dit : multiplié par des dizaines et des vingtaines, et des trentaines de personnes qui sont en colères, nient, marchandent, abandonnent... Ca devenait pesant et incroyablement blessant à force. Devoir remonter la pente à chaque fois qu'une connaissance vous voyez, ça avait le don de lui faire revivre encore et encore son réveil à l'hôpital, cette vision de ses jambes inertes, de la mine déconfite de son père et des médecins. Non, elle en avait marre, elle avait envie d'être égoïste et de ne plus souffrir pour des amitiés qu'elle avait pensé perdues. Finalement, il détourna son regard, comme ils le faisaient tous. Comme si sa chaise roulante leur crever les yeux. Et comme si à elle, ça ne lui crevait pas les yeux : sauf qu'elle avait apprit à vivre avec, à toujours se rappeler qu'elle ne serait plus jamais un humain comme les autres, mais un humain de sous-couche tout juste bon à faire son boulot. Plus d'amour, plus de famille, juste arriver à se mettre au niveau des autres pour arriver à gagner juste assez de respect et d'argent pour garder la tête au dessus de l'eau, mais en se battant deux fois plus. Il commença alors à lui faire part de ses doutes : pourquoi ne l'avait-elle pas prévenu ? Bien évidemment il émit l'hypothèse qu'il aurait pu l'aider. Dans sa tête, Barbara imaginait le tableau, lui à son chevet et... Kory qui tenait la boite de chocolat. Non merci, trop peu pour elle, ça lui aurait possiblement donné envie de s'amputer des deux bras pour passer sa vie à regarder le plafond blanc d'une chambre d'hôpital.

Continuant de lui faire part de son ressentiment, il aborda la sujet des secrets, de leur ancienne relation, jusqu'à émettre l'hypothèse d'être le dindon de la farce. Puis il avoua avoir voulu mettre de la distance entre lui et Gotham et Bruce, mais jamais avec elle. Seulement, il ne pouvait pas tout avoir sans rien sacrifier. Ca, Barbara l'avait comprit, et l'avait tellement comprit qu'on lui en avait coupé les ailes. Famille et devoir ne vont généralement pas ensemble sans heurts, tout comme l'amitié et l'amour. Il n'aurait pas pu tenir le rythme d'avant avec sa nouvelle vie ailleurs, avec d'autres personnes. A moins de se dédoubler. Et en ça, Barbara avait d'abord pensé lui faire un cadeau : ne pas choisir. Elle l'avait laissé partir sans lui faire de scènes, sans lui poser un ultimatum, sans le culpabiliser, sans lui offrir le spectacle de son désarroi. Comme une reine qui étouffe ses larmes, elle avait tenté de resté digne et insensible face à tout ça, et maintenant ça lui retombait sur le coin de la gueule. Alors que Barbara ruminait dans sa tête, elle croisa une fois de plus le regard de Dick qui conclu qu'il ne savait même plus quoi dire. Ca tombait bien, elle en avait, elle, des choses à dire, mais pas ici.

Lorsque le jeune homme demanda qui lui avait fait ça, elle soupira, enlevant ses lunettes alors que des gouttes s'abattaient sur ses verres. « Gotham m'a fait ça. Vient. » Et elle partit devant, descendant la rampe pour handicapés du commissariat. Elle enfila sa veste à capuche et commença à avancer vers la rue. « J'habite pas loin. » En disant ça, elle lui indiquait de la suivre et surtout, de ne pas commencer à lui faire une scène dans la rue. Une crise à la fois s'il vous plaît, elle n'avait pas que ça à faire non plus : s'expliquer auprès des policiers ou même de son père, non. Effectivement, son appartement n'était pas très loin. A presque égale distance entre l'appartement de son père, le commissariat et la tour de l'Oracle. Histoire de ne pas s'embourber trop longtemps dans les distances : elle n'avait plus le luxe de l'incertitude, ses trajets, elle les avait chronométrés pour garder un certain contrôle, encore, sur tout ça. La porte d'entrée s'ouvrait avec un bouton, pas la peine de pousser (ce qui n'était pas possible en chaise roulante), un ascenseur spacieux... Elle ouvrit sa porte, enleva sa veste et la déposa sur le dossier de son canapé. Elle dit simplement « café ? » en se dirigeant vers la petite cuisine aménagée. La rouquine se démarra un thé, car elle sentait qu'elle allait en avoir besoin très vite sinon elle finirait par renvoyer Dick dehors sous la fatigue : ce qu'elle regretterait amèrement certainement.
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MessageSujet: Re: No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick   No one ever said it would be this hard | Barbara & Dick EmptySam 6 Avr - 16:37


Barbara n'avait pas bronché, pas laissé échappé un seul mot. Dick avait eu l'impression de se heurter à un mur, à un robot. Où était passé Barbara, sa Barbara, celle qui ne savait rester les bras croisés, qui ne savait rester insensible ? Le désarroi prit Dick. Ce n'était pas simplement l'usage de ses jambes qu'elle avait perdu ? Avait-elle aussi perdu une partie d'elle même dans le processus ?

Dick était perdu, déboussolé, sans savoir quoi faire pour tirer d'elle un seul mot. Pourtant, il ne pouvait s'arrêter, il devait déverser ses angoisses, sa colère, sa tristesse. Chaque seconde sans une seule réponse le laissait plus épuisé que la précédente, puis désemparé, plus désespéré. Il avait tant perdu ces dernières semaines, mais c'était la goutte d'eau qui manquait à son verre. Il avait été abandonné par tellement de gens, mais si il avait pensé que quelqu'un serait toujours là, c'était bien elle. Et maintenant, Dick se sentait plus seul que jamais. Bruce qui avait disparu à la suite de Jason, Kory qu'il avait du laisser partir, même Tim qui grandissait et gardait pour lui bien trop de choses. Mais Babs... Son monde s'effritait autour de lui, et elle était le séisme dont il n'avait pas besoin.

On lui avait dit que sa plus grande force était les autres, était l'attachement qu'il avait envers eux, au contraire de Bruce qui ne savait que s'isoler. Désormais, il en venait à regretter de n'avoir été plus comme Bruce. Continuerait-il à souffrir toujours ainsi ? Incapable de vivre sans les autres, mais souffrant un peu plus à chaque perte ? Parce qu'ils finissent tous par vous laisser seul, avec votre colère, votre douleur.

Les mots dévalaient, sortant du plus profond de son être, chaque mot couvrant à peine la vérité de la douleur qu'il éprouvait. Jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien à dire, ou plutôt qu'il ne trouve rien d'autre à déverser. Il s'en trouvait épuisé, dévasté, incapable de penser de nouveau correctement. Chacune de ses pensées était tournée vers elle.
Alors, elle lui parla, enfin. Elle ne répondit à aucune question. Dick ne trouvait même plus l'énergie ou le courage de la contredire, il n'avait plus le courage de se battre. Abattu, il ne put qu’acquiescer et la suivre, sans mot dire. Que pouvait-il répliquer ? De toute façon, il n'avait été qu'un idiot à déballer son sac en pleine rue, croyait-il qu'elle mettrait en danger son secret en lui expliquant comment ça s'était passé ?

Dick acquiesça à sa proposition et lui emboita le pas jusqu'à son appartement, comme un zombie ou un somnambule. Exploser ainsi l'avait laissé vidé, épuisé. Il n'avait plus l'énergie de la secouer pour avoir ses réponses, et elle ne les lui donnerait surement pas en pleine rue. Que pouvait-il faire d'autre de toute façon ? Quelque part, son manque de réponse l'avait laissé perdu. Il avait besoin de comprendre, dut-elle lui crier dessus, lui hurler dessus. Elle le détestait de toute façon, elle ne voulait plus de lui dans sa vie. C'était assez clair, et il avait vraiment du faire quelque chose d'horrible pour mériter ça. Il devait savoir quoi, il devait comprendre pourquoi elle le rejetait ainsi.

Surtout qu'il n'entrevoyait pas la moindre parcelle de réponse. Il avait quitté Gotham, et l'avait laissé derrière, c'était vrai. Mais il n'y avait rien eu entre eux qui aurait pu mener à ce silence, à cette rupture. Dick n'avait rien fait pour ainsi mériter d'être mis à part. Certes, il avait quitté la ville précipitemment, et n'avait pas vraiment eu de temps ou l'envie de faire de longs aurevoirs. Certes, avant de partir, il avait semblé se comporter comme un goujat primaire avec Huntress. Rentrer avec une femme pour la nuit, était-ce vraiment si horrible ? Dick n'était pas un saint, et Huntress lui avait littéralement sauté dessus, ce n'était qu'un homme comme les autres. Un tel dérapage ne valait pas tant. Non, il y avait forcément autre chose, et Dick devait comprendre ce qui lui avait valu d'être ainsi écarté.

Et si c'était ce qu'elle désirait, il disparaitrait de sa vie. Il l'aimait trop pour vouloir la faire souffrir et l'obliger à supporter sa vue. Une fois qu'il saurait pourquoi elle le rejettait. Une fois qu'il saurait qui était à blâmer pour son handicap. Et qu'il l'aurait regretté.

Incapable du moindre mouvement, il resta un long moment sur le seuil de la porte, ses cheveux s'égouttant lentement avec de petits ploc sur le sol. Ils restaient collés à son visages, certaines mèches s'égarant devant ses cheveux. Il avait sans doute l'air aussi désespéré et pitoyable qu'il se sentait. Il lui fallut un moment pour ôter son blouson dégoulinant, rassembler ses idées, rejeter ses cheveux en arrière pour leur donner un semblant de forme et se laisser tomber sur le canapé.

Lorsqu'elle revint, il n'avait pas bougé. Assis sur le canapé, la tête dans les mains, broyant du noir. Depuis son retour, les choses avaient été dures pour son moral, mais c'était le coup pour l'achever. Il l'entendit revenir mais ne releva qu'à peine la tête pour récupérer sa tasse, et d'une voix éteinte :

- J'ai l'impression que mon monde s'écroule. Je n'aurais pas du revenir... Je suis revenu pour Tim, pour toi, et pour Gotham. Gotham qui peut-être mérite tout ça, et je ne me sens pas les épaues pour l'assumer comme Bruce le faisait, toi qui me rejette, et Tim... Tim qui grandit, qui me cache quelque chose et qui fera un meilleur justicier que moi, un meilleur Batman.

A cet instant, Dick le pensait réellement. Qu'avait-il accompli depuis son retour ? Il n'était pas un leader, plus maintenant, plus ici. Tim avait l'étoffe d'un grand héros, il ferait un excellent Batman et Dick savait que c'était ce que Bruce aurait voulu. Lui n'était que Nightwing, il n'était que le gosse du cirque. Il n'était plus rien.
Lorsqu'il releva la tête, ce fut pour regarder Barbara. S'il avait trop perdu ces derniers temps, il ne voulait pas la perdre elle aussi. Pourtant, elle avait tout fait pour le tenir à l'écart...

- Babs... Je t'en prie... J'ai besoin de comprendre, j'ai besoin de savoir.

Plus que jamais il avait besoin d'elle. Mais elle avait visiblement décidé qu'elle n'avait pas besoin de lui, qu'elle n'en avait plus besoin. Et si c'était ce qu'elle voulait réellement, il disparaitrait de sa vie, définitivement. Mais pas avant d'avoir toute les cartes en main, pas avant de comprendre pourquoi elle l'avait rejeté. Pas avant de comprendre comment c'était arrivé, et qui en était responsable...

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