Wally West & Caleb East

Wally West & Caleb East, se retrouvent en Fevrier 2013, alors que l'horloge affiche 11h30 en cette journée Agréable et clair pour thème du rp. Les personnages se retrouvent dans les rues de Otisburg (vous pouvez donner des précisions, entrer dans les détails par rapport au lieu indiqué sur le sous-forum où vous postez) et ils autorisent les trois PNJs à intervenir dans ce rp. Les images utilisées ci-dessus proviennent de tumblr. Bonne lecture ♥

Je commence à me demander si le monde ne tourne pas uniquement autour des estomacs de ses habitants. Quoi que je fasse, inlassablement j'y reviens. Elle me traque, me pourchasse, me harcèle. De quoi donc est-ce que je parle ? Mais de la faim, voyons, de quoi d'autre ? Tout le problème pour moi est de trouver de quoi me sustenter sans devoir faire un sprint juste après. Celui qui a le pouvoir c'est celui qui a la nourriture. Voilà ce que j'en ai conclu de ces nombreuses courses folles. J'ai parfaitement cerné que les aliments s'échangent contre des images et des petits objets métalliques circulaires et plat – ils nomment ça “argent”- je n'ai cependant toujours pas cerné comment en obtenir. J'ai bien vu des “cracheurs” d'images – des distributeurs de billet – mais je n'ai jamais réussi à en obtenir avec.

Alors hier j'ai enlevé tous les objets circulaires métalliques et plats de mes frusques – mes boutons – et j'ai tenté une approche. Le problème est que je me suis fait très vite chasser des étales. Depuis je n'ai presque plus rien qui se ferme, j'ai même dû me fabriquer une attache pour ne pas terminer les fesses à l'air en pleine rue. Ça aussi j'ai comprit qu'il valait mieux éviter.

Je fouille les restes de placard de l'appartement – du moins ce qu'il en reste – où j'ai trouvé refuge, mais rien. Je claque les portes, fouille les autres appartements... J'ai dû le faire au moins cent fois, sans succès. Le peu que j'avais mit de côté n'a pas tenu long feu et j'en suis venu à bout hier soir. Mon estomac grogne, se tord et crie sa faim. Long soupire. Je vais encore devoir courir. Résigné je rassemble ce qu'il me reste de frusques et j'enfile ce qui passe à savoir, un bermuda avec un gros pull crasseux en laine. Je n'ai aucun goût vestimentaire, je n'y connais rien et je ne cerne pas toujours ce que je vois.

Fagoté comme un âne donc, pied-nus, je décide de quitter mon “repaire” - un vieil immeuble qui ne demande pas mieux que d'enfin se coucher – dans l'idée de trouver de quoi faire taire mon estomac. Le temps est clair, le ciel est dégagé, une petite brise nous rappelle que nous sommes toujours en hiver, que les beaux-jours sont encore loin. Les rues sont encore humide de la veille, remémorant les caprices de l'hiver. Me mêlant aux habitants, je constate que j'ai encore dû faire une erreur vestimentaire. J'arpente les rues sans d'autre but que l'aléatoire et observe autour de moi, les corps qui se pressent. Les trottoirs sont plein à craquer au point où je ne tente même pas d'avancer à contre-courant. Je ne tiens pas à finir piétiné. Ici et là quelques individus se gavent de leurs sandwichs qui me font tellement envie. J'en bave presque, je peux presque en sentir le goût. Mais ils sont hors de portée, trop loin, mes bras sont trop courts. Ce n'est pas l'idée d'arracher les pitances des mains et bouches de leurs propriétaires pourtant qui m'arrêtent.

Jusqu'à... Jusqu'à ce que je le repère LUI. Droit devant moi, lui aussi suit le mouvement de la foule, emporté par le courant. Sa couleur capillaire relativement, repérable, me permet de ne pas le perdre de vue. J'accélère. Mon palpitant aussi. Mon regard cible ce qu'il tient entre les mains, se verrouille dessous. Je cours maintenant et, arrivant dans son dos, je m'empare du précieux, le lui arrachant des doigts. Ses dents se referment sur le vide, je continue de courir, l'objet du délit en main, cette fois pour fuir. Je ne tiens pas à être privé du premier repas de ma journée !

Je continue toujours tout droit jusqu'à ce qu'une ruelle ne se trouve sur ma droite. J'accélère encore et m'y engouffre. Je fais volontairement tomber les poubelles au cas où l'homme me suivrai. Je ne perds pas le temps de regarder par dessus mon épaule, ne tenant pas à être rattrapé.

Lorsque je juge que j'ai suffisamment d'écart entre l'homme et moi, que je pense avoir mis assez de poubelles renversées entre lui et moi, je m'arrête, essoufflé, m'appuyant contre un mur. Je me rue sur la pitance comme la misère sur le monde. Bon sang que ça fait du bien ! Je manque de m'étouffer, mais je m'en moque je “charge”et mastique autant et aussi vite que je peux.

Cela fait quelques jours que je suis arrivé en ville. Evidemment, mon transfert a été facilité, du moins du côté de Keystone. Après tout, ce n’est pas comme si moi ou mon oncle étions connus comme le loup blanc. Mon pot de départ a été émouvant d’ailleurs. J’espère rencontrer des collègues tout aussi indispensables à Gotham. Mais pour le moment, je n’ai vu personne. J’ai investi comme un phoque l’appartement de fonction qu’on m’a attribué. En périphérie de la ville. Pas plus mal, d’après moi, l’ambiance urbaine du coin risque vraiment de me dépayser à m’en rendre malade, la banlieue reste bien plus agréable pour se reposer. Avec tout ce que les journaux racontent sur les mouvements terroristes dans les rues, je suis bien mieux dehors. Puis même à plusieurs kilomètres, en un clin d’œil je peux me rendre de moi-même n’importe où en ville, alors autant en profiter !
CHEF « T’as fini de rêver oui ? On n’est pas payé à regarder les nuages… Ou le ciel gris, peu importe ! t’as fini l’analyse que je t’ai demandée ? » le ton moqueur et cassant de mon collègue me fait limite me demander ce que je suis venu faire ici. Quelle mouche m’a piquée de vouloir venir m’enfoncer dans ce trou noir qu’est Gotham ? Même les flics ont des têtes de mafieux ! Pire, le plus grand justicier du coin, il a une conception particulièrement personnelle de la justice, justement. En fait, Gotham c’est un monde dans le monde. Faut que je m’accroche et que je persévère. Il est pas né l’empêcheur de tourner en rond qui me fera revenir sur mes pas ou ma parole !
WALLY « Oui, m’sieur, c’est ici ! » essayais-je de répondre avec un grand sourire niais. Ca je suis assez doué pour les sourires niais, genre ‘je suis bête mais c’est pas fait exprès, et en plus, ça fait partie de mon charme, pas vrai ?’. Mais il faut croire que mon nouveau chef est insensible au cœur de pierre, parce qu’il me rend mon rapport, sans en avoir tourné ni lu la moitié et me rétorque avec son même ton supérieur
CHEF « c’est nul, à refaire. T’as pas mentionné… » Je le laisse déblatérer un cours de rhétorique sur les rapports de police scientifique. Je sais tout ça, mais je trouvais que ma version était bien plus agréable à lire et carrément plus explicite et lisible. Bien plus efficace, quoi. Mais bon… J’essayerai un autre jour de le lui faire avaler, ce n’est pas grave ! J’attendrai que ça soit le bon jour.

Pour le midi, je préfère me promener seul en ville. Ces nouveaux collègues à la scientifique sont bien gentil, mais j’ai besoin aussi d’avoir un peu de temps pour moi, découvrir la ville par moi-même, me faire à mon nouvel environnement. Prendre mes marques, quoi. Mais comme je m’y attendais, mon repas que je m’étais préparé ce matin n’est pas assez copieux pour me contenter, j’ai déjà la ventre qui gargouille, ç peine le dessert avalé. Ils ont halluciné quand j’ai amené toutes ces barres énergétiques et que j’ai rempli mes tiroirs avec. Et encore, en ce moment, je n’utilise pas tellement ma super-vitesse, donc j’en ai un peu moins besoin. Mais ça n’empêche que je mange énormément en temps normal, et qu’en plus de ça, je suis un grand gourmand. Il va falloir que je m’atèle à tester les plats typiques du coin, s’il y en a. Oui tiens, ils mangent quoi, à Gotham ? Des trucs relevés, épicés, ou plutôt plat ? C’est que j’ai besoin de me sustenter limite 24/7 moi ! Y’a intérêt que je botte les fesses de Dick pour qu’il m’emmène dans les coins utiles.

Pour l’instant, je dois me contenter d’une boulangerie/traiteur qui j’ai trouvée dans une rue adjacente à notre immeuble. J’ai dû me contenter de cinq sandwichs et sept viennoiseries. Et quatre bols en plastique de leurs salades maison. Déjà avec ça, la préposée m’a fait des yeux ronds comme des ballons. Elle a jamais vu personne qui crève la dalle perpétuellement ou quoi ? Va falloir qu’elle s’y fasse, ou bien j’irai voir ailleurs ! Et va falloir qu’elle fasse plus de stock aussi d’ailleurs. Heureusement, j’ai avec moi une bouteille d’eau, mais j’ai craqué au moment de payer, et j’ai ajouté un soda à ma liste. J’ai réussi à trouver un petit parc, avec un banc, histoire de commencer à manger au calme. Mais va trouver du calme, entre un banc et un arbre, le tout entouré par quatre avenues passantes et des feux rouges à tous les coins. Enfin… Au bout d’une dizaine de minute, même si j’ai toujours faim, je sors mon troisième sandwich de mon sac et me dis que ça serait pas plus mal de marcher en mangeant en fait. Découvrir le coin, visiter quoi. Noter les coins où je devrais revenir pour approfondir mon petit repérage méridional. Je mords et je marche de manière totalement désynchronisée, mais ce n’est pas grave, je suis pas à un concours de danse. Je repère les différentes boutiques sympas dans les rues que j’arpente, et lorsque j’ai fini ce que j’ai en main, je farfouille mon sac pour en sortir le dernier. Pour le moment, ça va finir de me caler, avant que dans une heure ou deux, j’ai besoin à nouveau de me goinfrer. Je déballe mon repas, et m’apprête à mâcher copieusement mais distraitement dedans. Je m’attendais à profiter de saveurs particulières et mixée, j’avais fait exprès de prendre un truc où il me semblait que tout avait été incorporé. J’avais donc gardé le meilleur pour la fin, quoi. Donc, voilà la surprise, lorsque je me suis juste donné mal à la tête moi-même quand j’ai mordu dans le vide, comme un demeuré. Etonné, je regarde ma main, désespérément vide, oui oui. Comment est-ce possible ? Je regarde autour de moi, l’aurais-je fait glisser ? Du coin de l’œil, j’aperçois du mouvement qui semble aller en s’éloignant de moi. Il ne m’en faut pas plus pour poursuivre le voleur. Il fait tellement d’effort pour fuir vite et bien, que je n’ai pas le cœur à le rattraper avant qu’il ne se stoppe lui-même. Je vais me contenter de le suivre à vitesse humaine, on va dire.

Puis les gens ici ne me connaissant pas, il est peut-être plus judicieux de faire profil bas pour le moment. Keystone est bien loin, ma petite ville n’est rien qu’un misérable village à coté de Gotham la mégalopole surpeuplée. Je vais devoir réfléchir si je me présente comme étant Flash, ou si je dois reprendre le pseudo de Kid Flash, puisque mon oncle sévit aussi par ici de temps en temps. Ou si je dois me trouver une nouvelle identité bien à moi… que de questions existentielles ! Et surtout complètement futile, vu le but que je poursuis actuellement : MON sandwich ! C’est largement plus important et vital. Je manque de m’étouffer de rage en voyant l’homme que je poursuis s’empiffrer comme un cochon mon dernier sandwich… Mais en y regardant de plus près, en fait, ça me fait plus pitié qu’autre chose. Encore moi, la version porcinet, c’est normal, limite fait exprès en fait. Mais voir ça sur un gars normal… Depuis quand il a pas mangé pour avoir aussi faim que moi, deux heures après un repas ? Je n’ai pas le cœur de lui re-voler ce qu’il vient de me prendre. Mais il faut quand même que je lui donne une leçon. Après tout, même si je suis censé ne porter qu’une blouse blanche, je suis de la Police, hein. Genre, j’ai pas de plaque ni d’arme, mais quand même ! Quand il a la dernière bouchée en bouche justement, je choisis de sortir de derrière mon mur avec force gestes larges et en hurlant
WALLY « Ah te voilà ! Sale voleur ! C’était mon repas ! J’ai pu un rond maintenant, j’vais mourir d’inanition ! T’as pas honte de voler son repas à un pauvre homme affamé, des fois ? » je fais mal le bonhomme en colère, mais je sais froncer les sourcils comme il faut.
WALLY « Rends-le-moi ! » explosais-je, parfaitement au courant que c’était désormais impossible. Pour un effet un peu plus impressionnant, je bombe le torse, j’ai une carrure de poitrine assez conséquente, ou du moins, pas ridicule, et je croise les bras dessus. Et j’arbore mon regard le plus noir que je peux trouver en stock. Et pour couronner le tout, j’ai l’estomac qui lance un gargouillis énorme à ce même moment.
WALLY « N’espère même pas que je te laisse fuir plus loin, mon gaillard ! On ne m’appelle pas Flash pour rien ! »

Une voix brusquement s'élève, je sursaute. Voleur ? J'acquiesce de la tête en reculant surpris d'avoir été pris sur le fait. Son repas ? J'acquiesce encore et recule de nouveau. Plus un rond ? Je fronce les sourcils, de quoi me parle-t-il ? Un air inquiet déforme mon visage à l'évocation de la mort par... Vol de nourriture ? Manque de nourriture ? Mais la mort n'est pas imminente et il continue. Si j'ai honte ? Signe négatif de la tête, je n'ai pas honte, j'ai faim, ne le voit-il pas ? Je me penche légèrement en avant et hume l'air dans sa direction.

- Un vrai pauvre ça pue, ça ne se lave pas. Fais-je remarquer.

Il n'y a qu'à nous sentir tous les deux. D'après ce que j'ai pu comprendre un individu pauvre c'est quelqu'un qui n'a rien, donc en toute logique par définition... Je me redresse avant d'en prendre une. Ayant pour habitude de toujours dire ce que je pense, je me méfie désormais des retombées de mes remarques.

Un nouveau sursaut lorsque l'homme fou explose réclamant que je lui rende sa pitance. J'arque un sourcil et croise les bras en grimaçant. Il est sérieux là ? Il veut attendre après mon transit ? Ou avant ?

Je recule d'un pas de nouveau lorsqu'il “s'élargit” et m'assurant qu'il ne compte pas me laisser partir à si bon compte se targuant d'être Flash. Je le regarde des pieds à la tête et cherche dans ma mémoire si ce visage ne m'est pas étranger. Une moue sceptique. Non, il ne me dit vraiment rien. Je n'ai jamais dû le croiser. Ou alors peut-être... A la télé. Comment s’appelait déjà cette émission que regardais mon protecteur... Je réfléchis. Bingo, je le remets !

- Ah ! Vous êtes l'homme de la météo qui se trompe tout le temps ! Bien sûr, c'est une évidence ! Le type de la météo qui a toujours tort pour annoncer le temps ! Qui d'autre voyons pourrait avoir pour nom un éclair ? C'est d'une logique à toute épreuve lorsque l'on vient d'un « microcosme » comme le mien où le centre du monde se trouve être le plus grand immeuble de la ville et où son endroit le plus extrême, le « bout du monde » en quelque sorte, n'est autre que sa périphérie. Enchanté Flash, moi c'est Caleb. Dis-je aussi naturellement que s'il s'agissait de conditions tout à fait ordinaires pour une rencontre. Maintenant qu'on se connait, je peux partir ?

Visiblement, non. Même pas un tout petit peu ? Un regard de chien battu ? Toujours rien. Il veut vraiment que je lui rende sa pitance. Son estomac gronde de nouveau et le mien fait écho. J'ai encore faim. C'est que je suis en pleine croissance moi ! Ou presque... Je tente un passage à droite en force, loupé, il est déjà devant moi. Nouvelle tentative à gauche... Nouvel échec. Droite, centre, gauche, droite, centre, centre encore... Et je me lasse. Je fronce les yeux.

- Comment vous faites ça ? C'est... Agaçant. J'ai toujours eu pour habitude de toujours dire tout haut ce qui me traverse l'esprit.

Nouvelles tentatives, nouveaux échecs. Je gronde et croise les bras. Il triche. Je ne sais pas comment mais il triche. Je tape du pied dans une pierre en guise de protestation. Je me sens coincé, dos à ce mur et j'ai horreur de ça. Je tourne presque comme un lion en cage, la férocité et l'agressivité en moins. Avoir aucune issu met à rude épreuve mes nerfs, me rappelant d'où je viens. Ce sas où j'ai vu le jour, ne quitte jamais totalement mes pensées. Je dois focaliser mon esprit sur autre chose et vite.

- Vous n'allez quand même pas mourir pour de vrai hein ? Me suis-je à tout hasard assuré, doutant malgré tout d'avoir saisi le sens de ses premiers propos. C'est comme quand vous dites que vous êtes pauvre... C'est du bluff... L'humour noir, l'ironie, les images et métaphores... Autant de notions dont je ne saisi pas encore la subtilité. Pourquoi compliquer les choses en ajoutant des étapes entre le point A et le point B ? De nouveaux échanges de protestations ventriques se font entendre et il a gagné, je me sens coupable, connaissant la douleur de la faim. Un soupire quitte mes lèvres, je lève les yeux au ciel. C'est bon je vais aller vous en chercher un autre, attendez là. Dis-je en bougonnant comme un gamin pris en faute.

Bien que je pourrai donner l'impression de me payer sa tête, je suis sérieux. Je vais retourner sur mes pas, renouveler l'expérience – mais cette fois à plusieurs reprises pour obtenir plus de nourriture – et lui en ramener un pour ne pas qu'il « meurt » subitement de je ne sais trop quoi. Ce qu'il faut pas faire pour manger, j'vous jure !